Friday, October 28, 2011

The red Oriental Beauty tea

Cultivar: Da Yeh Oolong
Harvested by hand on June 26, 2011
Origin: East Coast of Taiwan
Process: fully oxidized and some roasting

What makes this red tea special is that the farmer grows it without pesticide so that its leaves will be bitten by the small Jacobiasca formosana Paoli (green leaf insects). It's the very same insect that bites the leaves of leaves of Oriental Beauty Oolong (and Concubine Oolong). Tea farmers on the East Coast (and now elsewhere in Taiwan) found that this bite adds a pleasant, natural honey flavor to their red tea. Of course, a bite alone is not sufficient to transform these leaves into high quality tea. The tea field, the climate and a good process are also necessary.

The brew is clear and concentrated. The summer sun of the Pacific Coast shines in abundance.

I selected this tea among 8 other batches for its sweetness and mellow aftertaste. I wanted the ripe red fruit flavors with sweetest taste possible. Now that the weather gets colder, this red (Oriental Beauty) tea a nice source of warmth and comfort.

This tea is originally vacuum packed in a golden plastic foil (see below on the right).
I wondered if several days storage in an antique, glazed jar (previously used as a grenade on Chinese ships to defend themselves against pirates!) would also improve this red tea. So, I did this little experiment: 3 grams brewed for 6 minutes. In the left cup, leaves from the jar and in the right cup, leaves from the plastic foil. I felt a difference, but wondered if it's because I knew what I was looking for. Maybe this difference is auto-suggested, the product of my imagination?

So, I was fortunate to have a friend (a neighbor without much tea experience) arrive when I did my second brew. I said nothing of my experiment and just asked him to taste both brews. He found that the cup 1 (tea stored in the jar) smelled nicer, more fragrant and had a sweeter taste, while cup 2 (tea from the foil) was less pleasant and had hints of bitterness! I was glad that even a tea novice would find the effect of a good jar on this tea so obvious!
The right jar beautifies my red tea

Tuesday, October 25, 2011

Puerh cru en vrac du milieu des années 1980s


Déjà présentées dans mon dernier article en anglais, ces feuilles de puerh cru proviennent de la firme Menghai. Il s'agit d'une récolte de vieux théiers à haute altitude dans le Simao. Les feuilles n'ont pas été triées. On y trouve donc des bourgeons, des tiges, des grandes feuilles...

Leur conservation depuis a été très propre et bien sèche (pour Taiwan). Les odeurs sont indéniablement celles de cave et de vieux bois, caractéristiques aux vieux puerhs, mais on ressent beaucoup de force et vigueur dans ces fragrances.

Je ne rince même pas les feuilles, mais les infuse dans une vieille zisha d'Yixing.
L'infusion a une très bonne transparence et belle couleur. Elle fonce selon la longueur des infusions, mais ne devient pas noire comme un puerh cuit.

Le breuvage s'avale facilement en laissant une impression veloutée et sucrée. Puis, le cha qi se manifeste de manière puissante, mais harmonieuse. Quel bonheur! Et il possible d'en tirer des infusions de ces feuilles! Tellement qu'il vaut mieux prévoir plusieurs jours pour le déguster. (On pourra faire des pauses avec d'autres thés entre-temps.)

La majorités des feuilles ouvertes conservent des teintes un peu vertes et beaucoup de souplesse. Seules les feuilles les plus grandes et moins tendres pourront avoir un aspect noir et dur. Voici le contenu de la théière:

Feuilles ouvertes sur une assiette de 25 cm de diamètre.
J'avais conservé ce puerh quelques jours dans une vieille grenade émaillée aux parois épaisses, et reconvertie en jarre à thé. Avec un tel vieux puerh, il est surtout important de le préserver tel qu'il est. La jarre n'a pas changé ses arômes, mais a assurément contribué à ajouter une dimension visuelle ancienne à mon Cha Xi.
Voici la coupe en porcelaine de De Hua (aussi appelé 'Blanc de Chine'), légèrement ivoire, avec dragon en relief:

Wednesday, October 19, 2011

Mind blowing mid 1980s raw, unblended loose puerh

How do you learn best about tea? Reading books and blogs is a great help, as it gives us access to a lot of information and techniques. However, at the core, tea is a pleasure that is best experienced, not described. Nowadays, tasters prefer to write very detailed tasting notes that resemble wine reviews: a price or score sums up the tea. Ancient Chinese scholars, on the other hand, would often use poetry to translate their feelings. The beauty of their words still resonates with us today. But one wonders: were these literati exaggerating when they described their tea experiences in such divine terms?  As long as you haven't experienced a 'perfect' tea moment you can't really relate to these poems other than on a literary level.
 
One of the most hyped and mythical teas, nowadays, is raw old puerh. At auctions in China, collectors pay several times the price of gold for such leaves. While such price seems exaggerated from the standpoint of our my own finances, I had the privilege to drink such puerhs on a couple of occasions and it felt like paradise! The closest puerhs I found and put on my list are 2 puerhs around 40 years old. Their main drawback is that they are still quite pricy. With this 25 years old raw loose puerh, I'm glad that I can make a similar experience much more affordable!

This raw loose puerh was originally purchased by the Menghai Tea factory. It is an unblended and unsorted harvest from high altitude, old arbor puerh trees. The exact origin of this Mao Cha is unknown. Next, it was purchased by a Taiwanese tea seller who stored it very well, in a clean environment. 

In the 80s, puerh tea factories would usually start by sorting the leaves according to their size before blending different areas and sizes according to their own recipes. Here, we have leaves that are unsorted. This means that this loose puerh contains buds, big leaves, branches... This provides a healthy natural mix for the tea to age well.

This tea achieves excellence on the 2 characteristics that we strive at with an old puerh: the wooden old scents and the fresh, pure taste!

It is like silk on the tongue, refreshing and lively! The taste is powerful, mind blowing and never ending. The fragrances are intoxicating and complex like Cognac. Energy pure tickles my tongue and warms my whole body.

It's a tea that can be brewed to its last drop. These leaves have so much to teach about why old puerh is so sought after... but it has to be experienced...

This pavilion in the Lin Garden's Banyan Shade Pond is a wonderful spot to enjoy this puerh. The bench even lets you view the pond below your feet. It gives you a feeling of floating in the air, between water and mountain.

And higher I fly
joining the white dragons
on my cup of tea
Note: the 2 Dehua porcelain cups have '3D' dragons pressed on their exterior walls.

Tuesday, October 18, 2011

Oolong Beauté Orientale classique de Formose

La chaleur estivale, moite et étouffante, de la campagne entre Miaoli et Hsin Chu fait foisonner les insectes dans les plantations de thé. Un petit criquet vert, le Jacobiasca formosana Paoli, aime tout particulièrement croquer les jeunes pousses de thé. Le mécanisme de défense de la feuille contre cette attaque va faire débuter son oxydation, ce qui contribuera à ses fragrances particulières. Mais cet insecte n'est qu'un des éléments qui entre dans le savoir-faire et fait la beauté de ce thé. (Voir mon article de 2007 pour plus de détails).

Cultivar: Qingxin Da Pang Oolong
Origine: Vieux théiers entre Miaoli et Hsin Chu
Récolté à la main le 10 août 2011

Dégustation 'test' de 3 grammes, infusés pendant 6 minutes dans un set de compétition en porcelaine.

A la vue, les feuilles sont bien diverses. On y retrouve les 5 couleurs (blanc, vert, brun, rouge et noir). Les bourgeons (blancs) ne semblent pas très nombreux ; les vieux théiers en produisent moins que les jeunes. Mais l'on remarque que les feuilles sont quand même toutes plutôt petites.

Au nez, ces feuilles sèches sentent comme cette nature exubérante et chaude de l'été Taiwanais. J'y décelle aussi des notes de chocolat (au lait) et de bois sec. L'odeur est profonde et semble avoir des couches successives.

L'infusion est rouge foncée avec une bonne transparence. Cette couleur nous indique un concentré d'arômes.

Les fragrances de fruits rouges et de miel sont au rendez-vous! Sans être aussi fines et légères que mes OB top passés, ces odeurs sont pures, naturelles et franches.
Par contre, au niveau du goût, cette Beauté Orientale trouve toute la force et la longueur en bouche insensée des meilleurs Oolongs de Formose. Les tannins sont même encore un peu trop forts actuellement. Pour obtenir plus de rondeur, le mieux sera de conserver un peu ces feuilles dans une jarre en porcelaine.

A la surface de l'infusion, on remarquera des petits 'poils'. Ce n'est pas un défaut, mais une qualité! Il s'agit du léger duvet qui recouvre les jeunes bourgeons. Leur présence sur l'infusion montre que les cueilleuses ont bien pris les feuilles les plus tendres.
(On retrouve ce même phénomène avec les thés verts comme le Bi Luo Chun, par exemple).
Dans les feuilles ouvertes on trouve des bourgeons et des feuilles plus grandes. L'oxydation n'est pas totale, car le coeur de certaines feuilles est encore vert.

Au toucher, les feuilles sont tendres et flexibles, mais épaisses aussi. Les morsures d'insectes ne sont pas trop nombreuses.

J'appelle cette Beauté Orientale 'classique' car elle suit cette tradition qui insiste sur la force du goût et considère que les arômes suivront, naturellement. A peine sorties de leur sachet, ces feuilles ont beaucoup de potentiel pour s'affiner. Cet affinage peut se faire avec une jarre et/ou avec une théière d'Yixing.

La concentration et le mix équilibré bourgeons/feuilles en fait un excellent choix comme Oolong de garde aussi.

Dans les moments de froid et de gris, il est bon de pouvoir faire revenir l'été dans sa coupe!

Friday, October 14, 2011

A classic Oriental Beauty in Banciao's Lin Garden


 These last 4 months, you were so many to ask for an Oriental Beauty Oolong and I kept being disappointed by the samples I tasted... Oriental Beauty farmers are riding the wave of high demand for quality red teas in China (even though OB isn't fully oxidized). They are adapting to this booming market. Top OB with only buds is turned into gold as its fragrances are more and more perfume like. But this trend also means less balance and depth in taste.

But now, the long wait is over! A simpler, more classic Oriental Beauty from the Miaoli/Hsin Chu area has satisfied me. It's not a modern 'top model' kind of OB with a thin, tall fragrance. It's more full body, sweet and with a long after taste. This is the 'classic' profile of good Taiwanese Oolongs.
The smell of the dry leaves is like milk chocolate with hazelnuts! And it has already an intriguing deep old wood fragrance. The taste is much more fruity and full body. Harvested by hand on August 10, 2011, this Oriental Beauty contains all the aromas of Taiwan's hottest month in the countryside.

It's the kind of robust Oolong that can also be kept in a thermos bottle and drunk outdoors anywhere. Here, today, is Banciao's Lin Garden with 2 visitors from France. This historical landmark is a wonderful background for one of Taiwan's most recognized tea internationally. It shows the importance to preserve the classic beauty of the (Chinese) past. Be it architecture or tea culture! This is also why I'm glad to share this and my other teas with you directly!

(In the coming week, I'll review this OB in more detail...)

Wednesday, October 12, 2011

Oolong de haute montagne d'hiver 2010

Cultivar: Luanze Oolong
Origine: Tsui Feng, Taiwan (1700 m)
Récolté à la main le 24 octobre 2010

(Dégustation test en anglais ici.)

Ma sélection comprend actuellement des thés de haute montagne de chaque saison. C'est une opportunité pour bien comprendre les caractéristiques gustatives de chacune d'entre elles.
En terme de qualité et de prix, l'hiver est le pendant, le miroir de la saison printanière pour les Oolongs. Mais leurs caractères sont très différents. Au priori, la météo de haute altitude est semblable: il fait encore/déjà assez chaud en journée pour que les feuilles poussent doucement, mais les nuits sont très fraiches. Fin octobre, par contre, l'ensoleillement est bien moindre que fin avril. Le temps est plus sec aussi. Les plantes n'ont plus les fortes poussées de sève du printemps. Au contraire, elles se préparent au repos hivernal. Les dernières feuilles d'Oolong de l'année poussent donc particulièrement lentement et doivent puiser profondément dans le sol pour en tirer leur force.

Si cet Oolong d'hiver n'a pas de fragrances aussi prononcées et fleuries qu'au printemps, il a une douceur, un goût de canne à sucre d'une finesse incroyable. La fraicheur est bien là aussi, évidemment, harmonieusement contrebalancée par ce goût moelleux. Sa longueur en bouche fait vibrer les papilles avec élégance et légerté.
L'infusion est limpide et transparente. Tout est finesse et harmonie. Ce n'est pas un Oolong exubérant comme au printemps, mais plus un Oolong dont la force est retenue et calme. 

Tuesday, October 11, 2011

Review tea like a liberal and brew like a conservative

Politics and tea don't mix well. At a tea gathering (can't use the word tea party anymore!), it's best not to speak politics, a divisive topic. Drinking tea is much more about making friends while enjoying a simple, yet boundless pleasure. But since there are primaries in the USA and in France right now, maybe I can show, with some humor, how a good tea drinker is both liberal and conservative! (This is my effort to make tea inclusive again!)

1. Be a liberal reviewer

Have an open mind and try all kinds of different teas. Black, white or yellow, Chinese or Indian, small or big, scented or unscented, we welcome all the teas from this planet!
And while there is no discrimination, you can apply some affirmative action/preference towards organic, fair trade, small farm, no (or small) label teas.
 
Then test the teas scientifically and fairly, using (cheap) white porcelain accessories and standard parameters. Porcelain is neutral and gives all teas an equal chance to show their character. It's also affordable, so that money won't be a hurdle for the 'working men and women' to enjoy tea.

And if the tea doesn't taste good, then blame the leaves, the (evil) corporation or (profit seeking) merchant who sold them. If you even feel sick, you should ask the government for more tea retail regulation and/or boycott this seller.

2. Be a conservative gongfu cha brewer

Choose not any tea, but the best teas (or best quality/price) that you have encountered above as a reviewer. Use your personal taste and preference (freedom) to select your teas. Each occasion, season and mood are influencing your choice. This is the reason for variety, but quality and performance of the leaves matter even more.


Then, select the accessories that will fit your tea the best. There are lots of quality levels even in porcelain. The shape, firing temperature, the purity of the kaolin... influence how the cup reacts to the brew.

Tradition is experience accumulated by generations of tea drinkers. If you learn the traditions and add your own experience, you are likely to better know how to brew better. Each detail is an opportunity for improvement: good water, a fitting teapot, good storage, the right pouring speed...

If the tea doesn't taste good, if it displays its weaknesses instead of its nice character, then you can only blame yourself (because you made all the brewing decision)! (For instance, I remember a tea class where all students brewed the same Oolong ; only those who brewed it well would get a smell of strawberry!)

Conclusion: a good tea brewer needs to apply both approaches. However, for best results, I don't think you should do both at the same time. Be 'liberal' with new teas and 'conservative' with teas you know well.

Friday, October 07, 2011

Qizhong Oolong de Wenshan du printemps 2009


Cultivar: Luanze (qingxin) Oolong
Origine: Wenshan, nord de Taiwan
Récolté à la main au printemps 2009
Process: Baozhong avec une torréfaction moyenne.

Le nom Qizhong est inspiré d'un Oolong de Wu Yi. En effet, les Baozhongs du nord de Taiwan trouvent leurs origines dans le nord du Fujian: les théiers et les techniques de fabrication proviennent de là-bas.

Comme il s'agit ici non pas d'un nouveau thé, mais du renouvellement de stock (celui de 2008 est épuisé) d'un thé décrit plusieurs fois dans ce blog, je n'ai pas eu envie de le boire analytiquement en porcelaine. Je préfère vous le montrer tel que je le bois pour en tirer le meilleur.

Ses feuilles sèches ne sont pas roulées comme les Oolongs de Dong Ding. C'est pourquoi on n'en met plus qu'une simple couche sur le fond de la théière.

Les odeurs forestières et épicés sont affinées par leur passage dans la jarre en porcelaine de Petr Novak.

Je fais varier la durée d'infusion au gré de mes envies d'intensité.

 Pour mon eau, j'utilise une bouilloire en fonte, tetsubin, chauffée par un braséro (Nilu) en forme de tour! Cette forme haute est non seulement très élégante, mais elle est aussi pratique: le bas du braséro ne devient pas chaud et il reste simple à transporter même quand il est en action.

Et l'eau chauffée par du charbon de bois de longan prend un goût encore plus doux que d'habitude. L'odeur du feu de ce charbon est aussi très agréable, surtout par cette fraiche journée d'automne.

Les couleurs qinghua (blanc bleu) et le rouge de la théière et du braséro sont aussi les couleurs du drapeau de la République de Chine (Taiwan). Lundi le 10 octobre, cette République fêtera ses 100 ans!

Mon Cha Xi utilise justement de nombreuses porcelaines de la fin de la dynastie Qing. Leurs parois et leurs décors n'ont plu la finesse et la précision des porcelaine du début de la dynastie. On y voit la marque d'un relachement et d'une liberté qui conduisit à un changement de régime.

 Les feuilles ouvertes ont retrouvé leur couleur verte. Il y a très peu de tiges. C'est un thé qui a été trié pour le concentrer.

La théière d'Yixing en zhuni moderne Duo Qio a su garder les arômes les plus légers tout en arrondissant bien les angles de ce thé. Le résultat furent 4 infusions équilibrées, moelleuses et longues en bouches. La torréfaction a ajouté une couche de complexité et de profondeur à ce Baozhong, mais a su préserver sa fraicheur. Son profil rejoint donc celui que j'apprécie chez les Hung Shui Oolong, mais son terroir et son savoir-faire Wuyiesque lui confèrent des arômes bien différents!

Wednesday, October 05, 2011

Fall colors (2)

With some creativity, there are endless possible variations on a same theme. Drinking tea and composing a Cha Xi for each tea, each moment, each mood is never boring. Making the present count more than the past or the future is one of the key benefits/teaching of meditation. A well composed Cha Xi also contains this message: focus on the present moment and learn to feel your tea (life) with your senses and your heart rather than with a timer and a scale.

PS: Last week, Teaparker met Zhang Tian Fu, a  famous 101 years old tea master from Fujian (China). Click the link to see how he looks past 100 years old! (He is the best evidence that tea is healthy!) Teaparker asked him if he drinks the first brew (which many call rinse and don't drink). "Yes, unless I think the leaves are dirty. I only rinse some old puerhs." We wish him many more cups of excellent tea!