Saturday, August 02, 2014

Beauté Orientale de Hsin Chu, juin 2014

Une plantation nouvelle de Qingxin Dapang près de Hsinchu
Quand je fais des vacances à Taiwan, j'ai du mal à ne pas rendre visite à mes amis fermiers, producteurs de thé...

Cultivar: Qingxin Dapang
Origine: Comté de Hsinchu, Taiwan
Récolté à la main au mois de juin 2014
Process: Bourgeons et petites feuilles, oxydation élevée et séchage.

Ces feuilles ont un style différent, moins torréfié, que mes Oriental Beauty de ces 3 dernières années. Cela lui donne des odeurs plus franches et ouvertes. Il est plus léger et frais également. Ce qui ne change pas, c'est le cultivar et la région de production spécialisée dans ce type de thé.
La Beauté Orientale est un thé très populaire, et cette année encore les meilleurs lots ont eu beaucoup de succès lors des compétitions. Et quand un thé se vend bien, l'offre suit rapidement la demande. Ce thé est imité et copié par d'autres fermiers de Taiwan et de Chine. Ainsi, dans le Wenshan, les plantations de Baozhong printaniers se convertissent massivement à l'Oriental Beauty en juin. J'ai eu l'occasion de tester un grand nombre de cultivars différents, mais c'est le Qingxin Dapang qui est le plus approprié. Les copies peuvent nous donner des choses nouvelles et différentes, mais rien ne vaut la finesse de l'original!
Les feuilles sèches ont des odeurs de fruits mûrs et rouges, et du boisé. Leur taille est petite.
Chaque fois qu'on passe à un thé qu'on n'a pas infusé depuis longtemps, il n'est pas rare de rater quelques infusions, le temps de bien réapprendre comment réussir ce thé. Une des clés au succès est de bien connaitre les feuilles. Pour cela, rien de tel que de les soumettre à une infusion poussée, comme le font les juges de compétition (3 gr, 15 cl, eau bouillante infusé pendant 6 minutes). Cela permet de connaitre les forces et faiblesses du thé.
Pour moi, ce batch se distingue surtout par ses odeurs franches et parfumées. Pour les faire bien ressortir, j'évite de sous-doser le thé. Pour la première infusion, je verse de haut en round pour bien ouvrir les bourgeons. J'obtiens un breuvage léger et sucré avec une impression de bonbon acidulé sur le bout de la langue. Une bonne vibration dans la bouche caractérise l'aftertaste.
Pour la seconde infusion, je verse plus lentement, mais infuse moins longtemps. Le thé gagne en profondeur et capiteux.
La clarté des infusions de couleur or est remarquable. (Je n'utilise pas de filtre!)
Pour la troisième infusion, je verse avec plus de force sur le côté. Les arômes de ce thé restent intriguants. On approche du parfum. Et ils ont la finesse d'un solo de violon de Rachel Podger jouant du Vivaldi.
Les quatrièmes et cinquièmes infusions sont plus longues. J'obtiens maintenant des arômes plus lourds et graves. Le goût reste moelleux, mais moins précis, moins net. C'est le genre de petit défaut qu'une bonne théière en zisha saurait gommer. Mais malgré tout, ces infusions continuent de me donner beaucoup de plaisir.
Cette beauté orientale est un très bon exemple de la finesse des fragrances de cet Oolong profondément naturel. On peut toujours chercher la petite bête (ou le petit criquet!) et trouver des petites imperfections dans ces feuilles. -Rares sont les OB parfaits...- Il est plus intéressant de savoir comment infuser les feuilles pour en faire sortir ce qu'elles ont de meilleur.

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