Friday, July 16, 2004

L'histoire du thé à Taiwan: TAIT

Teamaster Tse, Chung Hsien m'a donné la permission de reproduire ici quelques textes de son livre "La rue du thé de Taiwan". Voici l'histoire de l'entreprise TAIT:
 
TAIT & Co Ltd, aujourd’hui implanté au No. 303 Chang An Ouest,  Taipei, fondée à Xiamen en 1845, fut l’une des plus importantes firme de commerce anglaise en Chine au 19ème siècle. Ses activités pricipales furent : le commerce, l’assurance, les services financiers etc. Elle fut la première société de commerce étrangère à s’implanter à An Ping (Tainan) lors de l’ouverture de son port, et y établit une filiale en 1867. Elle exportait surout du sucre de canne et du camphre tandis qu’elle importait de l’opium.
 
En 1870, pour commercer le thé, TAIT s’est déplacé vers le nord, de Taiwan à Da Dau Cheng (Taipei) pour y implanter une autre filiale.
 
Pour comprendre la place qu’occupe TAIT dans l’histoire, voici ce qu’écrit Lian Hen dans « Histoire générale de Taiwan » :
« Les meilleurs thés proviennent de She Ding et de Wen Shan, deux villages de Dam Shui... Sus le règne de Dau Guang, dynastie Qing, chaque sac de 50 kg était taxé de deux pièces d’argent à Fuzhou. En l’an de Tong Zhi, lorsque le port de Tam Shui fut ouvert, les commerçants étrangers vinrent l’un après l’autre. Quatre années après que James Tait vint établir TAIT & Co, vendant de l’opium et du camphre, il se mit au commerce du thé. Il planta du thé à AnX i et l’exporta. »
 
De nos jours, TAIT continue à faire des affaires à Taiwan, ainsi que sur Internet. L’autobiographie suivante est publiée sur son site web:
« TAIT, le leader dans l’export de thés taiwanais. Autrefois, TAIT était implanté à côté du fleuve Tam Shui, une voie fluviale importante dans l’économie de Taiwan durant la dynastie Ching. L’aspect extérieur du batiment comportait une entrée avec une double arche en briques et des murs blancs. De forme carrée, les bureaux étaient à l’étage et l’entrepots au rez-de-chaussée. La décoration comportait des tuiles sur le toit, des carreaux peints en style taiwanais. Le bâtiment de la rue Guei De a été reconstruit et il ne reste plus rien de l’ancien. Le nouveau ressemble à un immeuble anonyme contemporain. Il faut se rendre au musée historique du développement de Tainan pour voir la beauté de son modèle miniature. Ce fut un bâtiment colonial typique, avec un toit oblique, de grandes colonnes, des arches, constuit en briques rouges et avec une grande cour. Son apparance était simple et claire. »
 
Mettons de côté l’aspect colonial et impérialiste de ce type de firme et explorons à travers elle l’histoire du thé taiwanais : un télégramme, une liste de prix... tous ces documents portent témoignage de l’importance du thé taiwanais dans le commerce du 19ème siècle.
 
Pourquoi les firmes étangères contrôllaient-elles tout l’export du thé taiwnais ? Pas seulement par leur force impérialiste, mais parce qu’elles prêtaient aux producteurs de thé. Cet argent, appelé « capital marchand » était prêté tout le long de la filière du thé, jusqu’au producteur. De cette expérience passée, nous pouvons comprendre que « les producteurs de thé taiwanais actuels sont isolés et auto-financés, et donc leur plus grand problème est comment exporter » selon professeur Xiao Gwen Shan du département agronome de l’Université de Taiwan. Les producteurs de thé taiwanais ne font pas que la production du thé, mais également la vente par eux-même. Or rares sont ceux doués pour ces deux métiers.
 
Les firmes étrangères ont permis d’accroître considérablement les échanges à Da Dau Cheng et en firent un marché actif bientôt appelé « petit Shanghai ». Voici comment l’on décrivit la prospère Da Dau Cheng : les geishas et les tavernes fleurirent grâce au commerce avec jusqu’à deux cent tavernes, symboles de la sub-culture créée par le thé.
 
En 1920, le magazine « National Geographic » publia un reportage sur Taiwan intitulé « la belle Formose » et montrait une photo de petites geishas. Ces jeunes filles aux pieds bandés et mutilés pour le plaisir des hommes nous inspirent aujourd’hui la plus grande pitié.
 
Chen Hui Wen a écrit dans son livre: « La carte des femmes à Da Dau Cheng : le changement de la condition féminine à Da Dau Cheng ces cent dernières années » que « Da Dau Cheng, grâce au commerce de la fin du 19ème siècle et à la richesse accumulée, a établi sa propre personnalité et a influencé la culture et les habitudes de consommation. Les femmes échappent à leur condition de citoyennes de seconde classe, et les geishas en sont l’exemple le plus éclatant. Un proverbe disait :  « Si tu n’as pas vu de geisha, ne dit pas que tu as été à Da Dau Cheng ». Il montre combien les geishas étaient présentes à Da Dau Cheng.

 Les geishas ont disparu, mais Da Dau Cheng continue à vibrer activement. Autrefois, les firmes étrangères utilisaient le « capital marchand » pour établir leur commerce international de thé, et c’est aussi ainsi que de nombreux marchands de thé ont commencé à apparaitre.

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