Ces 2 bols sont des reproductions modernes de bols Tian Mu de la période Sung. Ils ont environ 12 cm de diamètre d’ouverture et peuvent être utilisés pour le matcha japonais. Leur qualité est si bonne (la glaise noire Jian Yang est la même que celle utilisée durant la période Sung, et ils émettent un son bas comme les vieux bols) que certains marchands les vendent en prétendant qu’il s’agit d’originaux!!
Je n’ai finalement pas réussi à trouver de bols de la dynastie Sung (à prix abordables) chez mon potier, collectionneur d’antiquités. Par contre, il a plusieurs petits bols Tian Mu du début de la dynastie Qing (1644-1911) tel celui-ci en haut à droite. On peut voir de jolies variations de couleur sur le pourtour. Son émaille épaisse, vielle de 300 ans est d’une grande sensualité. Ces bols permettent de rendre les puerhs cuits et les oolongs torréfiés plus doux et moelleux. Et comme ils sont tous différents et provenant de si loin géographiquement et temporellement, il est difficile de ne pas s’attacher à celui qu’on a entre les mains !
Est-ce la qualité de la glaise ou les propriétés de l'émaille qui contribuent à adoucir les puers cuits et les oolongs torréfiés? Je viens tout juste de finir de boire un foshou qui aurait grand besoin d'adoucissement pour atténuer son goût de torréfaction un peu trop prononcé !
ReplyDeleteComme c'est l'émaille qui est en contact direct avec le thé dans le cas de ces bols, je dirais que l'adoucissement provient de cette émaille vieillie. J'avais remarqué déjà, chez Teaparker, que l'émaille de différents gaibei donnait des résultats différents sur le thé. Dans une exprience comparative, on avait clairement senti que le long jin fait dans un gaibei De Hua (Blanc de Chine) du 18e siecle donne l'odeur la plus riche. Or ce bol et le gaibei De Hua proviennent tous 2 du Fujian et de la même époque...
ReplyDeleteCe qui m’a frappé au premier contact avec le petit bol Tian Mu, c’est la force de la glaise, dense et lourde (168 grammes) ainsi que la dimension que je trouve parfaite (diamètre de 9,3 cm, hauteur de 5 cm). Dès qu’on le réchauffe le bol se met à vivre et procure une sensation d’une grande douceur aux mains et plus encore aux lèvres : impression complexe de solidité et délicatesse mêlées. Le plus étonnant est que cette douceur est transmise à la « liqueur » : l’eau pure elle-même en profite quand elle arrive du bol sur la langue. Alors le thé évidemment… Je reprends l’expression de Stéphane : c’est magique ! Il faut dire aussi que le Tian Mu associe aux plaisirs du toucher et du goût, celui de l’œil. L’émail vieux est d’un noir qui réagit au moindre jeu de lumière. J’ai éprouvé des moments particulièrement intéressants en buvant dans ce bol du Tie Guan Yin torréfié du Fujian du printemps 2005, du Dong Ding de compétition du début des années 1980. Le summum fut avec le Baozhong de Wen Shan des années 1960 : un autre monde, stupéfiant de sensualité, à la fois présente et ancienne. Car c’est le dernier plaisir qu’il faut nommer enfin, celui de boire du thé dans un bol qui nous renvoie au début de la dynastie Qing.
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