Tuesday, March 25, 2014

Le thé vert d'avant Qingming de SanHsia

Le début du printemps, avant la fête d'entretien des tombes, le 5 avril, est la meilleure période pour la récolte du thé vert en Chine. C'est là que les bourgeons sont les plus petits et poussent le plus lentement. Au fur et à mesure que les jours s'allongent et que la chaleur augmente, les bourgeons se développent de plus en plus vite. Après la fête Qingming, on trouve que ces feuilles ont perdu la finesse et la subtilité des arômes qui fait leur charme.
Le thé vert exalte la fraicheur printanière du renouveau de la nature. Sa composition de bourgeons a des implications sur sa fabrication, son stockage et sa préparation.

Les bourgeons sont des jeunes pousses, des feuilles 'bébés'! Aussi, ce matériau est bien plus fragile que les feuilles mûres qu'on retrouve majoritairement dans les Oolongs et le puerh. Pour préserver les caractéristiques de finesse de ces bourgeons, le producteur doit trouver le bon équilibre de chaleur pour ne pas les brûler, mais les sécher suffisamment bien tout de même.

La tentation et le défaut le plus fréquent est un séchage insuffisant/partiel. Ainsi, les feuilles restent le plus proche de leur état originel. Les odeurs sont très fraiches quand vous ouvrez le paquet. Le problème est que cette fraicheur ne tient pas longtemps. Ce genre de thé vert trop gorgé d'humidité s'oxydera particulièrement rapidement au contact de l'air. 

Ce Biluochun de SanHsia est fait avec des feuilles du cultivar Qingxin Ganzhong. La récolte de mon lot fut faite à la main, le 1er mars 2014. Je me rappelle que ce fut un beau weekend, juste avant 2 semaines de pluie.

Ce lot est très différent de ceux faits ces jours-ci. Cueilli avant les fortes pluies, il a un côté sec qui lui donne une énergie remarquable pour un thé vert de SanHsia.
Mon Chaxi est vert aux couleurs du printemps. J'utilise un set de porcelaine qinghua aux motifs de bambous. Ce set est de nouveau disponible, mais la forme du gaiwan a changé: il est plus en largeur qu'en hauteur maintenant.

Les préceptes traditionnels établis depuis la dynastie Ming (1368-1644) pour le thé verts en vrac nous guident pour la préparation.

Je n'utilise que très peu de feuilles, moins de 3 grammes. La qualité et la légerté de l'eau est donc primordiale.
La fragilité des bourgeons nécessite de verser l'eau juste bouillie de manière très délicate dans le gaiwan, de préférence sur les parois. Les infusions sont relativement courtes, car les bourgeons ont tôt fait de s'ouvrir.
Sur la terrasse, on se croirait maintenant sur un pré vert. La transparence et la clarté des infusions sont très bonnes. Les odeurs légères et fleuries sont bien présentes. Mais c'est surtout cette énergie rafraichissante qui tranche pour ce thé.
Le thé vert a rarement vocation longtemps, vu qu'il est constitué de bourgeons difficiles de bien sécher sans les abimer. Mais pour ce lot aux feuilles bien épaisses, la fraicheur se tiendra mieux car il a été cueilli à la fin d'une période sèche et le fermier n'a pas lésiné sur la chaleur de son four pour le faire.

 Note:
Dans un esprit de renouveau printanier, pour allier les traditions du thé à notre époque connectée, j'ai désormais un compte Twitter @TeaMastersBlog


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