New York, top of the world

Après 4 jours de présentations à Penn State, Teaparker, son assistante et moi sommes allés passer un jour à New York avant de retourner à Taiwan. Notre petit séjour dans cette métropole cosmopolite m'a laissé de nombreuses impressions.

Ayant peu de temps à notre disposition, nous avons essayé d'en profité le plus possible. Par exemple, nous avons diné au restaurant 3 étoiles Per Se. Certains plats de leur menu dégustation étaient mieux réussis que d'autres, mais l'ensemble était très bon et bien accompagné d'une bouteille de Sancerre (Domaine François Cotat, "Les Monts Damnés" de 2011). Ce vin blanc léger, mais profond, accompagnait, sans les dominer, les différents plats cuisinés très fins de ce menu. Arrivés à 21h, nous avons savouré chaque bouchée et avons terminé les derniers, à 1 h du matin! Au milieu du repas, nous avons demandé et obtenu une grande théière en verre remplie d'eau bouillante. Cela nous a permis d'infuser un excellent Wuyi!

Le service fut très professionnel et courtois. Mon seul motif de déception furent les desserts trop sucrés. Autant nous avions le Sancerre et de l'eau pétillante pour contrebalancer les goûts intenses des plats salés, autant il manquait une boisson capable de redonner une impression de légerté à notre bouche. Heureusement qu'il nous restait un fond de théière, mais je me demande comment font les autres clients qui n'amènent pas leur propre thé! Voilà un potentiel d'amélioration: faire des desserts moins sucrés et/ou proposer un thé qui prolonge le goût tout en redonnant une impression clean et fraiche.

La vue du 30ème étage de la chambre d'hôtel donne sur Central Park.  Les sirènes résonnent dans les rues et on sent la ville vibrer d'énergie. Comment rester soi dans un tel environnement grisant et sans limites? Avec un bon thé, pardi!

A deux pas de la 5ème avenue et de ses boutiques de luxe, ce ne sont pas les tentations qui manquent. Mais je ne vois nulle trace de vrai thé ici. Même cet hôtel huppé ne propose que du thé en sachet! Je comprends que cela prendrait trop de temps et d'effort pour expliquer au client normal comment bien infuser du thé en vrac.

Le vrai luxe ne réside pas dans l'achat d'un objet, aussi cher soit-il, mais dans l'appréciation de cet objet. Les amateurs de thé sont tous des gastronomes qui aiment son bon goût, sa préparation, ses ustensiles... Aussi, le thé de qualité reste un des luxes les plus abordables financièrement et les plus personnalisés.

Mais c'est un loisir qui demande du temps, de la patience et produit rarement une grande excitation. Son bonheur est souvent raffiné et subtil. Nous sommes loin des plaisirs modernes, clinquants et superficiels.

De plus, le thé permet de garder le contact avec la nature, même au sein d'une grande métropole. 

Buddha Dipankara, dynastie Wei du nord (386-534)

Et une visite au musée Metropolitan nous rappelle opportunément que le bonheur véritable est intérieur et spirituel.