This theory applies to teas as well. We all want to taste famous teas, leaves that people talk about around us (or online). It works for me: when readers write a comment or an e-mail to describe their positive experience with one of my teas, I often brew that tea soon myself! This imitation stems from a desire to share the same experience and thereby feeling closer, connected.
Spring 2015 Ali Shan Qingxin Oolong |
René Girard also explains that we need a scapegoat to bring back harmony between us. In recent years, I think that the rich Chinese businessman has become the scapegoat for rising prices of top quality teas and antique wares. A thought that is so violent that it borders on racism... But even many Taiwanese think so!
The best way to deal with this violence is to choose teas that are within your means. This doesn't necessarily mean choosing only cheap teas. It can also mean using fewer leaves per session and reserving the best teas for special occasions. I noticed that Buddhist monks who order from me occasionally purchase large quantities of my light oxidized Oolongs from Zhushan and only few High Mountain Oolongs and puerhs. Several wealthy professionals with a passion for tea often only purchase Da Yu Ling Oolong. As long as one stays within his means, it's OK.
But tea also differs from other products because the leaves are not the finished product. How we brew the tea also contributes greatly to its enjoyment. Choosing good water, fitting wares and setup all add or subtract from the Chaxi experience. Have you learned to choose wisely among the items you already have? And does your attitude, your movements during the brewing show your skill and passion for tea? This mix of experience and character is more valuable than the ownership of famous teas and wares. It's the difference between a lottery winner and a self-made man.
Ultimately, the tea happiness from a Chaxi comes from the creation of harmony with your own vision. It's not just about feeling accepted by others because you brew the same tea the same way. It's going further than that and using tea to express your own creativity, your own style and feelings. Tea meets art.
Peaceful inspiration.
Stéphane,
ReplyDeleteMerci pour cet article un peu différent.
C'est une super idée de saluer Girard en appliquant ses idées à propos du thé.
Et je trouve que ce que tu dis est pertinent et tend à faire redescendre des hauteurs quelque-peu apolitiques(politique au sens de ce qui structurent les rapports humains au sein d'une (micro-)société, pas les jeux actuels, oiseux, de pouvoir et d'argent)que la passion du thé peut cultiver parfois, il me semble. Ce n'est pas un art engagé à priori. Sauf pour un Rikyu par exemple...
Et tu nous rappelle en passant quelques principes importants : sobriété, calme, humilité, harmonie, créativité.
Par contre, je pense que ce n'est pas possible de parler de bouc émissaire pour ces businessmans chinois en question, car ils sont dans une position de dominance. Ils ne vont pas nécessairement faire l'expérience directe de la violence, même si ils sont honnis, à mon avis. Et le bouc-émissaire doit être sacrifier pour remplir sa fonction. Mais peut-être y a-t-il déjà eu de la violence manifeste, genre lynchage, contre eux à Taiwan...
Rien à redire, cet article pourrait représenter mon nindo. Merci de l'avoir écrit.
ReplyDeleteVincent,
ReplyDeleteMerci pour ton long commentaire. Le thé est effectivement parfois présenté comme un endroit miracle de paix et d'harmonie. Mais la réalité est que là où il y a désir, il y a vite concurrence, rivalités et parfois conflits. Tu rappelles bien que le thé est une activité qui n'échappent pas aux règles des rapports humains.
En favorisant les principes que tu cites (sobriété, calme, humilité, harmonie, créativité), je trouve que l'art du thé s'engage pour ces valeurs que je désignerais comme humanistes, au-delà du thé également. En effet, la pratique d'une attitude va avoir un impact sur le caractère d'une personne. Un autre exemple de valeur véhiculé par le thé: l'apprentissage du goût naturel du thé va avoir un impact sur le goût. Apprendre à aimer le thé sans additifs, c'est devenir de moins en moins tolérant à leur emploi dans l'alimentation.
Concernant le bouc émissaire, tu as raison qu'on ne les a pas sacrifié et qu'il n'y a pas de violence physique à leur encontre à Taiwan ou ailleurs. Heureusement! A mon sens, cette violence reste verbale. L'acheteur dit: "500 dollars, c'est cher" et le vendeur répond:"Oui, mais en Chine les riches sont contents de payer cela 800." Ainsi, le vendeur et l'acheteur peuvent mettre de côté leur désaccord en critiquant une tierce personne.