Thursday, September 20, 2018

Etude des Oolongs de haute montagne de Taiwan

De gauche à droite: Feng Huang, Alishan, DYL 90K 
Antonio adore les Oolongs de haute montagne et me demande une nouvelle leçon à leur sujet et notamment sur les caractéristiques des différentes montagnes. C'est pourquoi j'ai préparé 2 comparaisons de 3 Oolongs printaniers. Afin de comparer avec les mêmes paramètres, nous infusons chaque thé avec 3 grammes, de l'eau juste à ébullition, 6 minutes d'infusion et dans des sets de compétition standards en porcelaine blanche.

Pour la première série, je choisis un Qingxin Oolong faiblement oxydé de Feng Huang (Dong Ding) dont l'altitude n'est que de 700 mètres et ne qualifie pas comme haute montagne (1000 m au moins). Ce thé ressemble à un Oolong de haute montagne, mais n'en est pas un. C'était donc intéressant de goûter la différence avec 2 vrais Oolongs de haute montagne pour mieux comprendre l'impact de l'altitude sur les arômes. Son infusion est un peu plus jaune et foncée. Les feuilles aussi, notamment ouvertes. Les arômes sont moins fleuris, plus mûrs et le goût a moins de finesse et de légèreté.
Le second thé, au milieu, est mon Alishan de Changshu Hu. Il nous surprend car ses arômes fleuris sont plus prononcés que ceux du Da Yu Ling! Son goût a beaucoup de légèreté, mais moins de complexité et de profondeur que le Da Yu Ling. Ce dernier a aussi plus de fraicheur et l'on ressent qu'il provient d'un endroit plus frais. Ses feuilles ouvertes sont les plus grandes (mais à sec ce n'est pas si évident de qu'elles sont si grandes).
De gauche à droite: Shan Lin Xi, QiLai shan, Tian Chi
 Pour la seconde comparaison, je positionne à nouveau de manière à aller croissant en altitude. Le premier thé est ce Shan Lin Xi. Il est très fleuri et doux. Puis, au milieu, il y a cet Oolong de Qilai shan. Il a des saveurs plus minérales et s'est bien affiné depuis ce printemps. D'un point de vue qualité, cela le place à niveau similaire au DYL et au Tian Chi qui finit cette comparaison. Le Tian Chi a l'infusion la plus concentrée et les couleurs de ses feuilles sont le plus vives. Ses arômes sont les plus fruités. Sa plantation est belle à en pleurer et j'ai déjà consacré tout un article à écrire tout le bien que j'en pense. En un mot, c'est un Oolong de haute montagne exceptionnel à plus d'un titre, mais nous avons constaté que le Shan Lin Xi et le Qilai se défendaient bien! Pareillement, la taille des feuilles de même rang va en grandissant chez ces 3 Oolongs et cela confirme bien que l'altitude de leurs plantations va croissante.
 Pour finir la leçon, Antonio infuse le Oolong de son choix en théière zhuni d'Yixing. Il choisit celui de Qilai. Comme son volume est similaire au set, je mesure 3 grammes afin de mieux comparer la différence avec les infusions en porcelaine. Par contre, je le laisse infuser aussi longtemps qu'il le veut. Et comme son infusion dura bien moins que 6 minutes, on obtint un thé bien plus léger avec moins de goût et de longueur en bouche!
 Aussi, cette première infusion fut moins goûteuse que celle en porcelaine en mode de compétition! C'est assez étonnant, mais c'est aussi un bon signe pour la qualité de ces Oolongs de haute montagne qu'ils soient si plaisants infusés d'une manière si poussée! Et cela montre aussi que la porcelaine peut être un meilleur accessoire qu'une zhuni si on infuse les feuilles de manière à maximiser leur potentiel!
Les Oolongs de haute montagne de Taiwan n'en finissent pas de nous surprendre et de nous ravir par leur finesse, leur absence d'amertume, leur fraicheur...
Plantation d'Oolong de Tian Chi

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