Tuesday, December 04, 2018
Bi Luo Chun de San Hsia en style Ming
Une matinée ensoleillée dans les jardins de la maison Lin à Banciao avec un chef italien me donne envie de déguster du thé vert BiLuoChun de San Hsia. Dans ce parc, nous avons accès à une fontaine d'eau bouillante, mais il n'est pas possible d'avoir de bouilloire à côté de soi. Il n'est donc pas pratique d'infuser des petites quantités de thé. C'est aussi pour cela que j'ai choisi ce thé vert. Je vais pouvoir l'infuser à la manière de la dynastie Ming (1368-1644), cette époque où l'on commença à infuser les feuilles en vrac (et non plus en poudre). Et comme il n'y avait que du thé vert à l'époque, celui-ci était infusé dans des grandes théières et bu dans des petits bols (ou des grandes coupes).
Après préchauffage de ma théière Yixing en forme de tronc d'arbre avec des décorations peintes en émaux polychromes de la fin de la dynastie Qing, j'infuse ces feuilles de Bi Luo Chun pendant plusieurs minutes. C'est très relax comme façon de préparer le thé. Vive la dolce vita italienne!
Mais cela n'empêche pas mon ami de boire mes paroles et de prendre de nombreuses notes. Puis vient la dégustation et nous apprécions toute la finesse et le raffinement des arômes fleuris de ce BiLuoChun!
Habitué à la grande cuisine italienne, aux tables étoilées du guide Michelin, mon ami italien est conquis par la qualité et la beauté de ce thé. Voilà qui remplacerait avantageusement le vin lors du déjeuner si l'on doit travailler juste après!
La couleur prend un aspect un peu plus foncé lorsque l'infusion se prolonge et que la moitié de la théière est déjà versée. Mais cela ne se voit pas trop avec les coupes en émaille céladon (et c'est pourquoi je les ai sélectionnées pour ce thé!). Le goût devient plus prononcé et gagne en persistance. Les fragrances perdent un peu en légerté, mais restent agréables. Cette qualité n'est pas due au hasard, mais aux bourgeons très tendres cueillis aux premiers jours du printemps (avec 15% de réduction de prix dans la limite de mes stocks!)
A travers le parfum du thé, nous arrivons à la jonction du corps et de l'âme. Ces quelques molécules volatiles, invisibles et éphémères concentrent toute l'essence du thé. Les sentir, c'est les faire résonner dans son coeur et les graver dans sa mémoire pour le reste de sa vie!
Une zisha pour un thé vert ?! Tu as compter sur le fait que le thé resterais longtemps dans la théière ?
ReplyDeleteLe choix peut paraitre étonnant. Tu as raison. Mais il faut se rappeler que les premières théières Yixing zisha datent de la dynastie Ming et servaient donc, avec succès, à préparer le thé vert. Or, si les théières modernes zisha sont souvent trop poreuses, celle que j'utilise ici date de la fin de la dynastie Qing. Elle est donc faite à la main et sa glaise est travaillée de manière traditionnelle. A l'époque, ces grandes théières étaient surtout utilisées pour le thé vert. Il n'est donc pas surprenant que le résultat fut très bon!
ReplyDeleteLes anciens argiles zisha étaient donc moins poreux, plus dense, que nos modèles modernes ?
ReplyDeleteOui. Maintenant c'est les zhuni qui sont les plus denses.
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