Le secret d'une démonstration de Chaxi réussie

Puerh gushu en vrac des années 1970

Voici le Chaxi que je fis un jour avant la remise de mon diplôme de Tea Sommelier par l'International Tea Sommelier Academy. La ressemblance n'est pas fortuite! En effet, si j'ai appris une chose depuis que je prends des cours de gongfu cha, c'est que le 'gongfu' signifie pratique et expérience. Donc, le meilleur moyen pour se préparer, c'est de s'entrainer avec ses ustensiles et un thé similaire. Ici, je pris mon puerh en vrac de vieux arbres des années 1970. J'aurais pu prendre mes feuilles des années 1920 pour les comparer avec le Song Pin que j'allais infuser le lendemain, mais je me suis dit qu'il est plus intéressant de le comparer à des feuilles plus jeunes (et plus abordables)!

J'ai beau bien connaitre cette théière en zisha décorée de falangcai bleu et blanc, je ne l'utilise pas si souvent que cela. Ce fut l'occasion de me rappeler d'être très attentif à l'écoulement afin de ne pas en mettre trop à côté. Concernant les coupes, Teaparker a pris la décision d'utiliser 8 coupes qinghua inspirées de la dynastie Yuan. (C'est une amie du cours qui me prêtera son set le lendemain). La raison pour ce choix est de rendre le Chaxi plus photogénique. De grandes coupes sont plus visibles de loin que de minuscules coupes de thé! Heureusement pour ma préparation, j'ai gardé un set de coupes similaires que David Louveau avait réalisé pour moi il y a quelques années déjà...

Le Chaxi a l'air pas mal, mais j'ai trouvé qu'on pouvait faire quelques améliorations.
Primo, les spectateurs seront en face et je n'aurai donc pas cette séparation de bambou derrière l'arbre. Secondo, il faudra mettre la plante sur le côté afin de ne pas obstruer la vue sur la théière, la pièce principale du Chaxi. Et pour donner plus de visibilité encore à la théière, je remplaçai cette grande assiette qinghua de la fin de la dynastie Qing par le 'coussin' de porcelaine de Michel François.

Finalement, je n'eus pas besoin de ma jarre, car je pus utiliser celle en argent de Teaparker. Et pour mettre plus de joie dans ce Chaxi, je remplaçai aussi le petit sapin par 2 orchidées! Le 'Xi' de Chaxi veut dire représentation. C'est l'unité de mesures du nombre de spectacles (de théâtre, par exemple). Et comme un acteur, plus on répète, plus on prend de l'assurance, mieux on maitrise le déroulement de l'action, et mieux on est aussi préparé à improviser ou à s'adapter aux circonstances.

Quant au puerh, je trouve qu'il évolue le plus durant les 50 premières années. Mais par-delà, les senteurs ne se transforment plus beaucoup. C'est surtout le goût qui s'affine comme s'il se purifiait.

Conseil pour déguster un puerh qui a entre 80 et 100 ans: Au lieu de 1000 USD le gramme pour de telles feuilles actuellement, mieux vaut en acheter des années 50, 60 ou 70 pour une fraction de cette somme et d'attendre patiemment 20 à 40 ans!