La région montagneuse d'Ali Shan était un refuge pour les aborigènes quand les Chinois se sont installés en grand nombre dans les plaines de l'ouest de Taiwan durant les XVIIIe et XIXe siècles. Mais quand Taiwan est passé sous la coupe du Japon en 1895, ces nouveaux colonisateurs se sont aventurés dans ces montagnes pour y couper des cyprès immenses qu'ils utilisaient pour leurs constructions traditionnelles. C'est aux Japonais qu'on doit ce train rouge qui part de Chiayi pour ce qui est maintenant un parc national au centre d'Alishan. Et c'est là qu'on peut randonner parmi ces grands arbres pluri-centenaires.
Chang Shu Hu est aussi un village familial où les fermiers sont cousins ou beau-frères! Quand l'un d'entre eux a vendu toute sa production, il vous envoie un peu plus loin voir si son cousin a encore de bonnes feuilles. L'accueil que j'y reçois est toujours chaleureux, même au moment le plus intense des récoltes. Le fermier et ses 2 équipes ont beau faire quasi des nuits blanches, ils restent très sereins. On les sent comme sur un nuage, un peu comme des gens habités par une tâche plus grande qu'eux-même!
Ce genre de souvenir me revient quand je prépare ce Qingxin Oolong d'Alishan de ce printemps. Il convient parfaitement à ce jour de l'Avent frais et ensoleillé! On se croirait en montagne en train de prendre un bol d'air frais. Le goût du thé est à la fois doux et raffraichissant.
Sa couleur vert clair et son excellente transparence sont des signes de qualité supérieure.
La forme ronde de la théière permet aux grandes feuilles roulées d'Oolong de s'ouvrir également. Ainsi, elles diffusent leurs arômes en même temps. Ce miracle des feuilles de dragon noir (la signification littérale de 'Oolong') s'accomplit dans l'ombre, à l'intérieur de la théière d'Yixing!
Puis, il y a ce jaillissement de l'infusion qui passe des entrailles de la zisha à la lumière reflétée dans la coupe de porcelaine céladon! La vie est là, verte et éternelle...
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