Beauté orientale 'ultime' |
Il s'agit d'une bande de copains israéliens qui ont fait leur service militaire dans les commandos d'élite (Golanim) et qui se retrouvent comme réservistes pour une mission au sud Liban. Ils sont pris en embuscade lors de leur repli, de nuit, par le Hezbollah. Ils arrivent à sauver 2 autres soldats cachés dans un tank et empêcher que les informations secrètes contenues dans ce tank ne tombent aux mains de l'ennemi, mais, au cours de l'affrontement, Azoulay, leur chef, est grièvement blessé et bloqué sous un mur de béton. Il leur donne l'ordre de partir sans lui, car dans quelques instants, des bombes israéliennes vont s'abattre sur cet endroit infesté de combattants ennemis pour détruire ce tank avec ses informations. Sa mort va hanter les 4 amis de cette unité. Chacun est affecté à sa manière et personne n'arrive à surmonter ce traumatisme. Hakol beseder! Tout va bien! est le mensonge qu'ils répètent à leur entourage et à eux-même. Mais rien ne va. Aviv a des hallucinations, fait pipi au lit, se brouille avec sa petite amie. Dubi, le religieux, a perdu la foi et fait semblant de prier. Benda part en Colombie où il se drogue. Dotan est un entrepreneur qui fait fortune, mais est rongé par un cancer. S'ensuit une histoire rocambolesque où ces 4 gars perdus vont se retrouver et faire face aux fantômes de leur passé.
Je n'ai jamais suivi de psychanalyse et n'ai jamais parlé à un psychologue. J'aurais probablement du, car, finalement, ce n'est qu'en partant loin de chez mes parents que mon asthme a pris fin. Si j'habite Taiwan depuis 25 ans, c'est aussi pour cela. J'avais besoin de cette distance pour ne plus me sentir constamment jugé et souffrir de ne pas faire ce qu'ils attendent de moi.
Ces dernières lignes, je ne savais pas que j'allais l'écrire en commençant l'écriture de ce texte. Je découvre des choses en reexaminant mon passé et, notamment, ce moment de rupture qui a créé une faille en moi. Je me sens aussi un peu plus léger. Si je publie ce texte, ce n'est pas pour vous dévoiler ma vie personnelle. Je ne cherche pas à me plaindre ou à susciter de la pitié. Je veux vous montrer les bénéfices que vous pouvez retirer d'une telle démarche.
Avec la Recherche du Temps Perdu, on a un livre qui explore la vie d'un narrateur depuis son enfance. Cette enfance est soit un âge d'or qu'il essaie de revivre (avec la madeleine) ou bien qu'il explore pour mieux se comprendre et faire face à ses angoisses. C'est aussi l'occasion de faire beaucoup d'observations très fines sur divers sujets, mais ne nous égarons pas! On sent que le narrateur est un être sensible et tourmenté, et que ses tourments trouvent leurs racines dans son passé. En mettant des mots sur son histoire, il identifie ses souffrances et les transforme en connaissances sur lui-même et en beauté à l'aide d'une langue extrêmement riche, sans jamais être lourde.
Comme dans la série When Heroes Fly, pour atteindre le bonheur, il faut faire face à ses failles, à ses traumatismes, à ces moments qui nous ont marqués à jamais. Pour pouvoir apprécier le plaisir du thé jusqu'à en éprouver du bonheur, il nous faut être en paix avec soi-même. Autrement, le silence d'un Chaxi risque vite d'être pesant. Si on n'a pas le cœur léger, la conscience claire, comment peut-on accepter d'être heureux de goûter simplement à une bonne infusion de thé?
Comme je crois aux vertus de l'exemple, je vais me lancer et poser par écrit le traumatisme de mon enfance dont j'aimerais me débarrasser. Mon histoire commence par une classe verte en classe de CE2, en avril ou mai 1980. Nous sommes au Rocher du Dabo, en Moselle. Peut-être excité par cette sortie ou un peu refroidi (j'attrapais souvent la fièvre à cet âge), la maitresse me donna une aspirine pour faire tomber la température. Le lendemain, comme tous les garçons de mon âge, je joue au foot avec mes camarades de classe dès que l'occasion se présente. Mais, chose étrange, je remarque que là où je tape le ballon, un bleu se forme. De nombreux bleus font leur apparition et je vais voir la maitresse. Elle me demande d'arrêter de jouer. Au bout d'un moment, je vais faire pipi, et, à ma grande stupéfaction, je pisse du sang, littéralement. Panique chez moi et la maitresse. Coup de fil à mon père qui est médecin généraliste. Il vient me rechercher illico. Je me rappelle qu'il y avait un orage sur la route. Mon père me rassura sur le fait que les éclairs ne tombent pas sur les voitures, car les pneus les isolent de la terre. C'est mon père qui soignait tous mes bobos, toutes mes fièvres et je me sentais à la fois rassuré par sa présence, mais aussi inquiet par sa conduite rapide et son silence sur ma condition.
La prochaine chose dont je me souviens, c'est de l'ancien hôpital de Haguenau, celui où mon père avait fait son internat. Le diagnostic fut que je souffrais d'un manque de plaquettes dans le sang, probablement causé par une réaction allergique au comprimé d'aspirine (je ne prends que du paracétamol depuis...). L'un des moments les plus intenses fut un prélèvement de ma moelle épinière sous anesthésie générale. Cette maladie me cloua au lit dans le section des enfants aux maladies chroniques pendant tout le mois de juin. En journée, il y avait une jolie vue ensoleillée sur une fontaine. La nuit, il y avait les hurlements et les grognements de plus d'un enfant gravement malades. Je ne me rappelle plus exactement leurs maladies. L'un d'entre eux était handicapé mental et moteur. Pour la première fois de ma vie d'enfant, je côtoyais l'horreur de la souffrance, de destins brisés 24h/24. Quel choc! Surtout ces nuits où je passais d'un cauchemar éveillé à des cauchemars endormis. J'en faisais même pipi au lit parfois.
Je sentais que je devais m'attirer les bonnes grâces des infirmières pour avoir une chance de m'en sortir. Comme je devais prendre 10 comprimés de cortisone, je m'entrainai pour les avaler le plus vite possible. Ainsi, je réduisais le temps qu'elles devaient passer avec moi et elles m'en savaient gré. Au bout d'une semaine environ, j'arrivai à prendre les 10 comprimés d'un coup, sans eau, avec la seule salive sécrétée par ma bouche. Ainsi, à chaque fois j'arrivais à les émerveiller et leur faire plaisir.
Comme je crois aux vertus de l'exemple, je vais me lancer et poser par écrit le traumatisme de mon enfance dont j'aimerais me débarrasser. Mon histoire commence par une classe verte en classe de CE2, en avril ou mai 1980. Nous sommes au Rocher du Dabo, en Moselle. Peut-être excité par cette sortie ou un peu refroidi (j'attrapais souvent la fièvre à cet âge), la maitresse me donna une aspirine pour faire tomber la température. Le lendemain, comme tous les garçons de mon âge, je joue au foot avec mes camarades de classe dès que l'occasion se présente. Mais, chose étrange, je remarque que là où je tape le ballon, un bleu se forme. De nombreux bleus font leur apparition et je vais voir la maitresse. Elle me demande d'arrêter de jouer. Au bout d'un moment, je vais faire pipi, et, à ma grande stupéfaction, je pisse du sang, littéralement. Panique chez moi et la maitresse. Coup de fil à mon père qui est médecin généraliste. Il vient me rechercher illico. Je me rappelle qu'il y avait un orage sur la route. Mon père me rassura sur le fait que les éclairs ne tombent pas sur les voitures, car les pneus les isolent de la terre. C'est mon père qui soignait tous mes bobos, toutes mes fièvres et je me sentais à la fois rassuré par sa présence, mais aussi inquiet par sa conduite rapide et son silence sur ma condition.
La prochaine chose dont je me souviens, c'est de l'ancien hôpital de Haguenau, celui où mon père avait fait son internat. Le diagnostic fut que je souffrais d'un manque de plaquettes dans le sang, probablement causé par une réaction allergique au comprimé d'aspirine (je ne prends que du paracétamol depuis...). L'un des moments les plus intenses fut un prélèvement de ma moelle épinière sous anesthésie générale. Cette maladie me cloua au lit dans le section des enfants aux maladies chroniques pendant tout le mois de juin. En journée, il y avait une jolie vue ensoleillée sur une fontaine. La nuit, il y avait les hurlements et les grognements de plus d'un enfant gravement malades. Je ne me rappelle plus exactement leurs maladies. L'un d'entre eux était handicapé mental et moteur. Pour la première fois de ma vie d'enfant, je côtoyais l'horreur de la souffrance, de destins brisés 24h/24. Quel choc! Surtout ces nuits où je passais d'un cauchemar éveillé à des cauchemars endormis. J'en faisais même pipi au lit parfois.
Je sentais que je devais m'attirer les bonnes grâces des infirmières pour avoir une chance de m'en sortir. Comme je devais prendre 10 comprimés de cortisone, je m'entrainai pour les avaler le plus vite possible. Ainsi, je réduisais le temps qu'elles devaient passer avec moi et elles m'en savaient gré. Au bout d'une semaine environ, j'arrivai à prendre les 10 comprimés d'un coup, sans eau, avec la seule salive sécrétée par ma bouche. Ainsi, à chaque fois j'arrivais à les émerveiller et leur faire plaisir.
Un mois cloué au lit, c'est long quand tu as 8 ans et qu'il fait beau dehors. Je reçus un assemblage de fiches dessinées par chaque élève de ma classe: une trentaine de dessins de mes chers camarades de l'école privée Sainte Philomène. Mon pote Jean-Michel me prêta tous ses Astérix. Les heures de visite étaient courtes et peu nombreuses. Mon père était très pris par son travail, et ma mère devait s'occuper de ma sœur qui n'avait que 5 ans. Aussi, je me liai d'amitié avec un autre enfant malade chronique. Mais je ne me rappelle pas trop de lui. Une fois sorti de cette chambre, je ne voulais plus penser à toute cette souffrance injuste, puisqu'elle frappait des enfants, et à ces cris nocturnes.
Mais avant d'oublier cela, je délestai une partie de mes cauchemars et angoisses sur ma petite sœur. Je n'avais pas la maturité pour comprendre et elle encore moins. Ce n'est pas avec elle que j'aurais du parler de tout cela. Je lui demande pardon, car je crois qu'elle en a été profondément affectée.
Mais avant d'oublier cela, je délestai une partie de mes cauchemars et angoisses sur ma petite sœur. Je n'avais pas la maturité pour comprendre et elle encore moins. Ce n'est pas avec elle que j'aurais du parler de tout cela. Je lui demande pardon, car je crois qu'elle en a été profondément affectée.
Cette année-là, à cause de mon hospitalisation, nous ne pûmes partir en vacances aux Baux de Provence en juillet, comme mes parents en avaient l'habitude. C'est pourquoi, nous fîmes des vacances en septembre sur la Côte d'Azur, à Agay, une bourgade située à l'Est de Saint Raphaël. C'est là où nous retournerons plus d'une douzaine de fois pour de magnifiques vacances au bord de mer. Ma maladie eut donc aussi des conséquences positives!
Mais durant ma maladie j'avais senti un abandon et ma fragilité. Je pense que cela a joué un rôle dans ma personnalité, plutôt introvertie, timide et cherchant à être bien vu (en travaillant bien à l'école). Mais, surtout, je crois que ce traumatisme est la source de l'asthme chronique qui se développa par la suite. C'était un asthme psychosomatique qui se manifestait surtout avec le stress, notamment quand je me retrouvais dans une situation de conflit avec un adulte, la plupart du temps mes parents. L'enfant 'malade' aurait voulu être un ange, faire exactement ce qu'on attend de lui, mais l'enfant 'normal' faisait parfois des bêtises ou se sentait coupable de quelque chose (une situation pesante entre mes parents, la peur qu'ils se séparent...)
Ces dernières lignes, je ne savais pas que j'allais l'écrire en commençant l'écriture de ce texte. Je découvre des choses en reexaminant mon passé et, notamment, ce moment de rupture qui a créé une faille en moi. Je me sens aussi un peu plus léger. Si je publie ce texte, ce n'est pas pour vous dévoiler ma vie personnelle. Je ne cherche pas à me plaindre ou à susciter de la pitié. Je veux vous montrer les bénéfices que vous pouvez retirer d'une telle démarche.
De plus, les choses vont beaucoup mieux pour moi maintenant, heureusement! D'une part, j'ai fondé une très belle famille avec ma femme taiwanaise. Nous nous sommes dévoués à l'éducation et au bien-être de nos enfants et sommes comblés en retour. Professionnellement, je n'ai pas fait la carrière de cadre financier à laquelle ma formation me destinait, mais j'ai inventé un nouveau travail: le bloggueur de thé. Je crois que le monde avait plus besoin de mon expertise en thés qu'en gestion financière! Si le travail a changé, la recherche d'excellence est la même. Et au lieu de viser un enrichissement surtout financier, le thé me permet d'approcher le bonheur dans toutes ses dimensions:
- le bonheur de tous les sens (odorat et goût), mais aussi la vue (avec le Chaxi), le toucher de la porcelaine et l'écoute de musique ou de silence durant le thé,
- se sentir progresser en suivant un apprentissage fondé sur l'histoire du thé,
- se sentir faire parti d'une communauté de professionnels et d'amateurs passionnés par le thé,
- la poésie et la création artistique,
- la connaissance de soi pour non seulement trouver le bonheur dans le thé, mais aussi arriver à en jouir sans mauvaise conscience, sans fantôme dans le placard.
Merci Stéphane pour ce texte tellement sensible, il résonne terriblement en moi !
ReplyDelete🙏🙏🙏
Bonjour Stephane un très beau texte. À méditer. Je t’embrasse
ReplyDeleteGratitude, à vous Stéphane et au Thé.
ReplyDeleteJe me sens en complète résonnance et relié à ce texte, à vous, au Thé.
Merci Mireille et Christian,
ReplyDeleteMerci pour vos mots de sympathie.