Ma sélection de thés de printemps est achevée. Je profite d'une journée maussade pour comparer mes nouveaux Oolongs torréfiés avec le Dong Ding 'classique' de l'an dernier.
De gauche à droite:
Le Hung Shui Oolong de haute montagne (Gao Shan) de Shan Lin Shi (1550 m). (Cultivar: luanze Oolong).
Cueilli à la main le 20 avril 2010.
Je ne fais pas de secret que les Hung Shui Oolongs ont une torréfaction optimale. Ni trop, ni pas assez. Elle est profonde, mais conserve la fraicheur du thé.
Cette saison, le terroir de Shan Lin Shi et la saison printanière se combinent avec force et finesse. J'ai du mal à croire que ce thé vient juste d'être torréfié. Il fond déjà tellement en bouche et sa persistance moelleuse semble infinie. Hummm...
Luanze Oolong 'miel' de Zhu Shan.
Cueilli le 4 avril 2010 à la main.
Luanze Oolong.
On remarquera que la couleur des feuilles est plus claire que pour le Hung Shui Oolong. La torréfaction est plus légère et plus courte. Ici, elle reste plus en surface. La première infusion nous donne des saveurs mielleuses et les suivantes sont plus fruitées et fraiches.
Il n'a pas la finesse d'un Hung Shui Oolong, mais j'ai quand même voulu ajouter ce thé car il est bon marché et permet de découvrir en douceur l'apport de la torréfaction.
J'ai voulu comparer ces deux thés avec le Feng Huang 'classique' du printemps 2009. Celui-ci apparait avec les feuilles sèches les plus foncées. C'est un signe que la torréfaction a été la plus forte. Les odeurs du thé s'en trouvent le plus altérées.
C'est un thé que je n'ai pas chercher à retrouver cette année. Je trouve les Hung Shui Oolongs plus subtils avec leur équilibre entre oxydation, fraicheur et torréfaction. Finalement, c'est probablement eux qui méritent l'appelation 'classique', car ils sont le résultat d'une torréfaction traditionnelle au charbon de bois la mieux maitrisée.
En infusion de compétition (3 gr/6 minutes), le Hung Shui Oolong de Shan Lin Shi(à gauche) a une infusion couleur or, le Oolong 'miel' de Zhu Shan a une couleur jaune claire et le Dong Ding 'classique' de 2009 tire sur l'orange.
En chinois, torréfaction se dit Hung Pei. Si l'on utilise 2 caractères, c'est car la torréfaction se déroule en deux étapes. Dans la première, Hung, il s'agit de chauffer les feuilles et l'eau qu'elles contiennent pour en faire ressortir les arômes. Dans la deuxième étape, Pei, il faut stabiliser, affiner et harmoniser tous ces arômes dans les feuilles. Pour cela, l'idéal est un 'Man Pei', une seconde étape lente, à faible température. Ainsi, les feuilles sèchent aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, et n'ont pas d'odeurs carbonisées.
Bonjour,
ReplyDeleteLe Hung Shui Oolong est vraiment une grande réussite. Moelleux et tendre au cœur, comme une soirée sereine auprès d'un feu de bois, paisible. Les notes grillées, rappelant la douceur de l'arachide, et qui persistent en bouche sans jamais "durcir", coulent avec lenteur - souvenirs de fruits frais et sucrés.
Merci beaucoup de proposer ce thé, qui figure simplement parmi les meilleurs que j'aie bu.