Wednesday, January 19, 2011

Oolong Concubine 'sauvage' de Feng Huang de l'hiver 2010


Cultivar: Luanze Oolong
Origine: une plantation abandonnée (semblable à celle-ci, dont sont tirées les photos) de Feng Huang (700 mètres d'altitude), Lugu, Taiwan.

Feuilles mordues par le jacobiasca formosana Paoli.

Récolté à la main à la mi novembre 2010.

Process: Oolong roulé et torréfié au charbon de bois comme un Hung Shui Oolong.

Ce thé est différent de mon précédent Oolong Concubine 'sauvage' sur ces points:
1. L'oxydation est un peu plus forte
2. Celui de 2009 n'était pas torréfié, mais celui-ci l'est en profondeur,
3. Ici, les feuilles sont roulées.
Dégustation

Les feuilles sèches sont dures et plus sombres que celles de mon Hung Shui Oolong de cet hiver. C'est surtout du à une oxydation plus importante, comme en témoigne les rebords rougis des feuilles ouvertes. J'y constate que ces feuilles ont effectivement été mordillées par les petits criquets verts très présents dans cette plantation non entretenue.

L'odeur est plutôt fruitée, miéleuse et boisée. J'ai encore un peu de mal à la décrire. Du fait de sa torréfaction et de sa saison, les senteurs sont un peu en retrait, moins directes que celles d'un Oolong frais printanier. Et puis, au fil des infusions, ces senteurs évoluent vers plus de fraicheur tandis que s'estompent les effets de la torréfaction.

L'infusion est d'une transparence et clarté impeccable. Cette pureté de la liqueur est marque de qualité des feuilles et de leur transformation par le fermier.

On retrouve surtout cette pureté dans le goût de ce thé. Il est à la fois limpide et épais. C'est un thé qui passe facilement par la bouche et dans la gorge, mais qui laisse comme une couche épaisses de saveurs complètement naturelles. Poussée à fond, l'infusion aura tendance à devenir un peu astringente en bouche (mais pas pour l'estomac). Ces sensations se transformeront petit à petit en douceur et en arrière goût fruité très long. Or, le yun, la vitalité de l'arrière goût, est superbe. C'est un thé qui n'en finit pas de stimuler la bouche et de chauffer le corps. En longue infusion, il me fait presque plus penser à un Yan Cha de Wuyi qu'à un Oolong de Taiwan! Mais je recommande aussi de le faire en infusion de durée moyenne pour en sentir toutes ses subtilités.

De plus, comme ses feuilles proviennent d'une plantation abandonnée, elles ne contiennent ni engrais, ni pesticides. Elles doivent partager les ressources du sol avec d'autres plantes, ce qui les rend un peu moins arômatiques. Mais elles ne contiennent rien de désagréables. Aussi, il est vraiment possible de les infuser un nombre impressionnant de fois. Elles m'ont étonné par leur durabilité.

Ce thé est vraiment hors de l'ordinaire et complet. Il allie la féminité du Oolong Concubine (inspiré de l'Oriental Beauty) et la masculinité du Hung Shui Oolong (torréfié).

Fan de ces 2 types d'Oolong, c'est un bonheur particulier de pouvoir retrouver ces deux thés en un! Je ne taris pas d'éloges pour son goût et sa persistance en bouche.

La torréfaction est encore récente et, même s'il est déjà fameux ainsi, il sera sûrement intéressant de voir comment cet Oolong va évoluer avec le temps...




5 comments:

  1. Moi qui venait tout juste de parler de celui de 2009, et qui déplorait de ne plus le retrouver sur la carte ! Jolie coincidence.

    Sachant à quel point j'ai aimé le précédent, je suis extrêmement curieuse de goûter la différence...

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  2. Merci pour ton article, Leaf. Je suis heureux que ce thé t'a plu. Pour celui-ci, tu peux essayer de te l'imaginer en rajoutant le caractère Hung Shui Oolong à ton Oolong Concubine de 2009.

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  3. Je viens à l'instant de goûter ce thé, m'enivrant de ses saveurs miellées et torréfiées. Vraiment magnifiques ; merci pour cette belle sélection, Stéphane.

    Je ne peux le comparer au Concubine de 2009 ; en revanche, la qualité de la torréfaction m'a rappelé celle du Hung Shui Feng Huang (Dong Ding) de 2009 que j'avais bien appréciée.

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  4. What a great tea!
    I gave this one myself for Christmas - gee, I must have been very good this year to deserve such a treat.

    Yesterday I was scientific about it and tasted it competion style (3g for 6 minutes in white porcelain). I was in for a surprise, as the experience was quite different from my expectations. Nothing like the honey sweetness of Oriental Beauty but a mineral freshness with some wooden notes and a slight touch of liquorice - all these impressions came to me like the stitches of embroidery on the basic fabric of a toasted barley taste. In the aftertaste there was some sweetness, just far less than I thought I was in for with my sweet Concubine.
    Though it did not match my assumptions, I was fascinated. Like going for a date with the steorotype blond cheerleader ... to find out she is no stupid bimbo but an intelligent and refreshingly humourus personality you want to get as best friend for life and not just spend a single night.

    Ok, after yesterday I should have waited a week or two before trying this tea again. You know - making sure not to get too much of a good thing.
    But I just had to find out how the Concubine performs when brewed as gong fu cha in a yixing pot.
    Once again, this tea amazed me:
    The first infusion was decidely fruity - though yesterday's tasting gave no hint at fruitiness. It took me some time to identify the fruit - banana! Not the bananas you get here in Germany (harvested green and artificially 'ripened' during transportation), but the real thing, allowed to ripen on the tree.
    The sweet fruitiness lasted for the first three infusions, then to be replaced by a pleasantly adstringent tartness - reminding me of green bananas.
    But the rest was still there: toasted barley, mineral freshness, liquorice and wood.

    Stéphane, thank you so much for sharing your Concubine with us!

    Gero

    P.S. perhaps my tasting is not very reliable as I have caught a flue and my nose is somewhat blocked. So I might get more new impressions when revisiting the Concubine next week.

    P.P.S. reading my rambling comment here I have to admit: I am positively tea drunk.

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  5. Gero,
    Thanks for this great review! Getting tea 'drunk' means you must have brewed it very well!

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