J'ai eu la chance de pouvoir les goûter et voilà ce que j'en pense:
-Pu Er Yuen Neun Chi Tse Pin Cha "n°24" 1994
Vue: Des feuilles assez entières, sèches, légères, de couleur noir brun donne un thé brun foncé rougeâtre, bien transparent. Mais les feuilles ouvertes indiquent un thé cuit.
Odeur: Sec: foin. Le couvercle sent un peu le camphre et le moisi et les feuilles chades me rappellent les noids et la cave de chez mon grand-père (!)
Goût: Léger moelleux, un peu de frais, il est très court en bouche, mais ne présente aucune acidité ou amertume. Juste un petit peu écoeurant au début.
C'est un pu-er noir qui se boit facilement et qui ne présente pas de vrais défauts à part celui d'être un court.
-Pu Er Fu Zi Zhuan 1987
Egalement un pu-er cuit, celui-ci est assez comparable à la galette ci-dessus, mais est plus long en bouche et plus moelleux également. Se tient bien sur de nombreuses infusions. Et comme la galette, il n'a pas vraiment de défaut à part d'être un peu monotone à la longue.
-Pu Er en vrac "n°11" 1970
Vue: Grandes, entières feuilles brun noir donne un thé brun rouge orange (Je ne me mouille pas!) de bonne clarté et avec très peu de résidus. C'est un thé cru, mais la date me semble un peu exagéré (J'irai demander son avis à un maitre)
Odeur: Sec: écorce d'arbre sec. Mouillé: sous-bois chaud dans une forêt parfumée.
Goût: Bien moelleux, mais avec un tout petit goût d'eau et une bonne longueur. Il n'est ni amer, ni acide et la gorge est bien sèche et se transforme en moelleux de manière calme et plaisante.
Il m'a (également, comme l'ami qui me l'a envoyé) fait pensé au Jiang Cheng sauvage de 1990. Peut-être s'agit-il du même terroir? Dommâge que le nom ne nous l'apprenne pas. Mais ce pu-er en vrac est plus moelleux, plus doux mais aussi moins puissant et moins frais que le Jiang Cheng sauvage.
En conclusion, ces 3 échantillons sont bien meilleurs que ceux reçus de Singapour. Ces 8 échantillons venaient de 8 producteurs différents et montraient la variété des pu ers bas-moyen de gamme. Les échantillons de la maison des 3T montrent une grande unité de goût et un grand soin dans la sélection. Ils ont été choisi pour un public curieux, mais qu'il ne faut pas choquer.
J'ai aussi ces 3 thés de la maison des 3 thés dans ma mini cave..Je suis assez d'accord avec les commentaires de Stéphane. Je connais encore mal le 1970 et je ne peux dire s'il ressemble au Jiang Cheng 1990...
ReplyDeleteComment fais tu Stéphane pour dire que la galette 94 et le Fu Zi Zhuan 87 sont cuits ? sur quoi te bases tu ?
lionel
http://teamasters.blogspot.com/2005/08/spculation-autour-du-pu-er.html
ReplyDeleteJ'explique ici comment reconnaitre le cuit. C'est l'odeur de moisi et de cave qui m'a mis sur la piste.
Une autre façon est de voir qu'aucune feuille infusée ne s'ouvre. Elles restent toutes recroquevillées, comme après une fermentation très prolongée.
Malheureusement, je n'en sais pas plus et mon opinion (d'amateur) ne saurait avoir le poids d'un Teaparker! Je serais curieux de savoir si mon ami m'a donné le nom complet du thé ou bien si la maison des 3T dit qu'ils sont cuits ou crus. L'absence d'indication est aussi une indication!
Et pour le 94, je me suis aussi basé sur un Menghai cru de 93 goûté récemment... et qui est encore bien jeune. Il lui faut encore 2-3 ans pour atteindre le degré d'age du 1990 de Jiang Cheng que tu connais et qui est 'à point'.
ReplyDeleteLa M3T ne précise pas s'il s'agit de pu er cuits ou crus.
ReplyDeleteC'est vrai que le Jiang Cheng 1990 est "à point"...En tout cas, à chaque fois que je le déguste, je le trouve meilleur...C'est vraiment un beau pu er, beaucoup de charme, je l'adore...Si tu as d'autres produits comme ça, fais le nous savoir.
D'autres produits? Suffit de regarder dans ma sélection! Que penses-tu donc du Tuocha sauvage cru de 1985? Encore meilleur, non?
ReplyDeleteSi tu trouves le Jiang Cheng de mieux en mieux, c'est que tu le conserves bien! En effet, il a encore beaucoup de potentiel pour bien vieillir et s'améliorer. Tu te rappelles que ma source proposait la même brique, mais de 1988 (stock épuisé depuis): j'ai pu mesurer le parcours qu'il va faire et c'est assez étonnant comment après 15 ans un thé peut encore tant changer.
J'ai regoûté le Tuo Cha 1985 hier soir...Je le trouve aussi très bien. Bien que plus vieux que le Jiang Cheng 1990, je le trouve plus "nerveux", encore jeune et "vert", une grande force qui dure plus que le 1990. Il est proche d'un carré 1985 que j'ai...en fin de jeunesse, et démarrant une nouvelle période de vieillissement...Il a aussi encore un bel avenir devant lui je pense...
ReplyDeleteAprès 5 infusions hier soir, fatigué, j'ai arrêté. Mais voyant encore de belles choses à tirer de ces feuilles, je les ai laissées dans la théière, sans eau, avec l'idée de pouruivre ce soir. Que penses tu de cette pratique ? Est- ce mauvais pour la théière que de la laisser en contact avec des feuilles humides ? J'ai des amis qui laissent les feuilles avec l'eau dans la théière toute une nuit après un gongfucha, pour accélérer le culottage de la théière...Le pratiques tu ?
Lionel
Un dicton chinois dit de ne pas boire le thé qui aurait passer une nuit. Mais les thés de qualité peuvent supporter 24 heures d'interruption. S'il fait chaud, on peut mettre la théière au frigo (s'il n'y pas trop de mauvaises odeurs!). Mais attention à ne pas verser de l'eau chaude juste après l'avoir ressortie du froid!
ReplyDeletePour la théière, ce n'est pas un problème d'être en contact prolongé avec des feuilles humides tant que ces feuilles ne commencent pas à pourrir (3-7 jours). Sinon les odeurs de pourriture entreraient dans les parois.
Quant au culottage, je ne le pratique pas. Je laisse faire au gré de mes dégustations et rince toujours mes théières à l'eau bouillante après.