Ci-dessus, on voit la partie basse, entourée de palmiers à betel, en léger dénivelé. Les arbres sont bien espacés et ont la place pour pousser. Entre les rangées de théiers, la terre est fraichement retournée ou bien laisse apparaitre de la verdure. Ce sont des signes que l'on n'utilise pas d'herbicide ici. De plus, on voit aussi que les théiers ne poussent pas uniformément. Le fermier laisse la nature faire, chaotiquement.
Je porte l'eau à ébullition (petites bulles), puis la verse tout doucement dans le zhong préchauffé. Au bout d'une à deux minutes, je verse le thé dans une cruche, puis dans mes coupes.
A droite, sur la partie supérieure et plus escarpée de la plantation, les palmiers stabilisent la terre et modèrent un peu la force, parfois excessive, du soleil. La pente permet à l'eau de pluie de s'échapper rapidement. Cela force les théiers à faire pousser leurs racines profondément pour y puiser de l'eau et la matière dont ils besoin pour grandir. Si la plantation était trop plate, les feuilles risqueraient de se rengorger d'eau, ce qui rendrait le thé fade.
Même si mes photos ne la montrent pas dans son ensemble, on remarquera que cette plantation familiale n'est pas bien grande.
A gauche, une feuille de Qingxin Ganzhong -le cultivar utilisé à Taiwan pour faire du Bi Luo Chun- mordue par un insecte confirme l'absence d'insecticide. Et sur la photo de droite, en bordure de la plantation plusieurs magnolias (Michelia) embaument les environs de leurs puissantes éfluves. C'est une odeur que je retrouverai dans les feuilles de Bi Luo Chun.
Cha Xi:
Les feuilles que j'ai sélectionné ont été cueillies à la main le 23 février 2009. Ce fut l'une des toutes premières récoltes de la nouvelle année du boeuf. En conséquence, les bourgeons et leur duvet blanc sautent à l'oeil. (Ce duvet foisonnant est un critère visuel de qualité pour le Bi Luo Chun).
Les feuilles que j'ai sélectionné ont été cueillies à la main le 23 février 2009. Ce fut l'une des toutes premières récoltes de la nouvelle année du boeuf. En conséquence, les bourgeons et leur duvet blanc sautent à l'oeil. (Ce duvet foisonnant est un critère visuel de qualité pour le Bi Luo Chun).
Production totale de ce jour: 3,6 kg (seulement).
Pour mon Cha Xi, j'utilise ma petite bouilloire en argent. Elle me donnera une eau légère, chaude et vivace qui convient particulièrement bien au thé vert frais. Mon zhong en ivoire aux parois fines aura un impact neutre sur le thé. Je recherche à le boire aussi pur, léger et nature que possible. Les coupes sont celles chantantes en qingbai, pour rehausser un peu la couleur de l'infusion et pour leur légerté.
Les couleurs vertes de mon tissu et les autres accessoires (bol de Terre et Feu, assiette, support à bouilloire et vase anciens) s'accordent bien avec celles des feuilles sèches de ce Bi Luo Chun. Cette palette de vert foncé et vert gris suggère un printemps encore frais qui pointe son nez.
Les odeurs sont très fines et légères (plus que l'an passé), car la récolte se déroula particulièrement tôt. La météo de ce fin février était très sèche, mais encore (relativement) fraiche (comparée à celle de mars).
Je porte l'eau à ébullition (petites bulles), puis la verse tout doucement dans le zhong préchauffé. Au bout d'une à deux minutes, je verse le thé dans une cruche, puis dans mes coupes.
L'infusion est claire et brillante. Les fragrances sont légères et fraiches: jeunes pousses, petites fleurs tout juste écloses.
J'en tire trois infusions. Les feuilles ouvertes ont une couleur verte vive, comme à peine cueillies.
Quelques particularités de ce Bi Luo Chun précoce de Taiwan:
- De nombreuses branches comportent 4 à 5 feuilles (au lieu de 2 ou 3). En effet, même les quatrièmes ou cinquièmes feuilles sont très tendres et ont assez de finesse pour faire du thé vert et lui apporter un plus de moelleux.
-La méthode de fabrication Taiwanaise diffère aussi celle de la Chine. Comme pour le Oolong, le saqing (l'arrêt de l'oxydation) se fait ici dans un rouleau chaud tournant, alors qu'en Chine, le Bi Luo Chun est chauffé à la main sur un grand wok.
Ces deux particularités expliquent pourquoi le goût de ce Bi Luo Chun est plus proche de celui des Oolongs frais de Taiwan que les thés verts de Chine.
Merci Stéphane pour ce beau reportage sur cette 'spirale de jade du printemps'...
ReplyDeleteQuel bonheur cela doit être de vivre le thé d'aussi près, au coeur des plantations...ça donne envie de se téléporter vers San Hsia...même s'il fait aussi rudement beau en Bretagne ces jours-ci et que cette région offre aussi bien des merveilles...
Merci pour ce clin d'oeil éthymologique au nom donné par l'empereur Kangxi à ce thé. D'ailleurs, ta traduction est plus jolie et fidèle que cette autre qu'on lit parfois (escargot vert du printemps).
ReplyDeleteje suis ravie de voir les théiers alors que je bois là devant l'écran un Bi Luo Chun du printemps 2008 que je t'avais acheté. Je garde ce thé pour des moments de détente : il est léger mais "frais", aromatique et délicat.(la porcelaine fine lui convient bien .)
ReplyDeleteJe viens de recevoir ce thé aujourd'hui même (merci Stéphane !!) et je me suis jeté dessus comme un possédé (j'exagère à peine).
ReplyDeleteL'ouverture du paquet, une grande inspiration et c'est le premier délice... Je suis bien incapable de vous faire une note de dégustation, mais je peux vous dire que la première infusion fut un véritable enchantement. Je ne sais pas si c'est la fraicheur extrême, mais je trouve ce cru supérieur à celui de l'an dernier.
Pour moi, le printemps a enfin commencé...