Wednesday, August 29, 2007
Funny coffee ad
Can you imagine a parody of this ad with gongfu cha instead of a tea bag?!
I think that the joke could be built around the fact that customers get free hot water refill in most places! A gongfu cha customer would keep on calling the waiter to bring more hot water for over 10 brews (of puerh, for instance)!
If you like this kind of humour, I also recommend you watch the second ad from this maker of turkish coffee. (And thanks to my very good friend Ido for giving me a pack of this coffee!)
Tuesday, August 28, 2007
Oriental Beauty du comté de Hsin Chu
Good news: I have selected a high quality Oriental Beauty harvested in June 2007.
Le comté de Hsin Chu est à une bonne heure de route de Taipei. On y trouve de jolies vieilles bâtisses chinoises dans des petites villages qui vivent maintenant surtout du tourisme le weekend. C'est une région de plaine habitée par les Chinois Hakkas (Ke Jia). Cette ethnie, autrefois nomade, a émigré de Chine pour s'installer dans de nombreuses iles du sud-est asiatique, dont Taiwan. Ici, ils ont une réputation de gens très travailleurs et hospitaliers. Ils ont leur dialecte propre, différent du mandarin ou du taiwanais.
C'est donc d'ici que nous vient le Oolong Beauté Orientale. J'avais parlé de son histoire dans un article précédent.
L'examen de ses feuilles sèches nous rappelle pourquoi on l'appelle aussi Wu Si Cha (thé aux 5 couleurs) ou bien Bai Hao Oolong (Oolong aux poils blancs).
A la base, il s'agit d'un Oolong Da Pa, récolté manuellement en juin, durant la meilleure période pour ce thé. Cet Oolong mérite le mieux l'appelation de semi-oxidé, car son oxidation se situe effectivement juste au-dessus de 50%. Il a aussi été torréfié moyennement en juin. Réduire l'humidité permet qu'il se conserve mieux.
Je procède à la dégustation standard: 3 grammes pendant 5 minutes dans mon set de porcelaine blanche avec une eau bouillante.
La couleur de la liqueur du thé est orange/or foncée. Belle transparence et brillance. C'est la marque d'un thé appétissant et bien fait. Odeurs: Les odeurs fruités, sucrées et mielleuses. On remarque qu'elles sont bien pures et naturelles. C'est un bel exemple de l'Oriental Beauty classique. (Je n'en dis pas plus pour laisser libre cours à vos narines!)
Le goût: un bon équilibre entre une pointe d'acidité, du moelleux et une légère astringence sur la langue. Le tout glisse bien à travers de la gorge et est très agréable à boire. Et surtout, cette petite imperfection sur la langue semble agir pour mieux retenir les odeurs dans la bouche. C'est un thé marathonien qui reste très longtemps en bouche. Les feuilles ouvertes montrent leur degré de semi oxidation. Ci-dessous, les flèches indiquent les endroits mordus par le petit insecte vert qui leur donne leur spécificité.
J'ai même eu la chance d'assister aux récoltes de cette plantation, début juin. Les prochaines photos sont celles dfurent prises à cette occasion.
Ces feuilles-ci ont bien été endommagées par les insectes. On le voit aux taches brunes et aux feuilles recroquevillées. S'il s'agissait de pratiquement n'importe quel autre thé, le fermier serait en rage de voir ses théiers ainsi attaqués et mettrait des pesticides. Mais ici, c'est ce genre de feuilles qui donnera le meilleur thé. Il n'est pas question de chasser ou de tuer les insectes. Au contraire. Les 3 éléments habituels (ciel, terre et hommes) ne suffisent pas pour faire la Beauté Orientale. Il faut aussi l'intervention des Jacobiasca formosana Paoli, nos petits criquets verts. C'est pour cela que cet Oolong est si spécial et peut atteindre de tels sommets de goût (et prix!).
(Voir 2 specimens sur la feuille, ci-dessous).
Bien que le terrain soit plat, les récoltes se font à la main. Cela est meilleur pour le goût et permet de mieux sélectionner le grade des feuilles.
De belles mains fortes et expérimentées en pleine action!
La moyenne d'âge des cueilleuses se situe au-delà de 50 ans. Avec leur sourires enjouées, ces grand-mères Hakkas sont de véritables beautés!
La pause est bien méritée.
Conclusion: Après une année d'attente (la récolte 2006 fut trop décevante), c'est donc un vrai plaisir de pouvoir vous proposer à nouveau ce thé légendaire de Taiwan. (Pour les commandes, il est au même poids et au même prix que le luanze Oolong de Shan Lin Shi du printemps 2007).
Le comté de Hsin Chu est à une bonne heure de route de Taipei. On y trouve de jolies vieilles bâtisses chinoises dans des petites villages qui vivent maintenant surtout du tourisme le weekend. C'est une région de plaine habitée par les Chinois Hakkas (Ke Jia). Cette ethnie, autrefois nomade, a émigré de Chine pour s'installer dans de nombreuses iles du sud-est asiatique, dont Taiwan. Ici, ils ont une réputation de gens très travailleurs et hospitaliers. Ils ont leur dialecte propre, différent du mandarin ou du taiwanais.
C'est donc d'ici que nous vient le Oolong Beauté Orientale. J'avais parlé de son histoire dans un article précédent.
L'examen de ses feuilles sèches nous rappelle pourquoi on l'appelle aussi Wu Si Cha (thé aux 5 couleurs) ou bien Bai Hao Oolong (Oolong aux poils blancs).
A la base, il s'agit d'un Oolong Da Pa, récolté manuellement en juin, durant la meilleure période pour ce thé. Cet Oolong mérite le mieux l'appelation de semi-oxidé, car son oxidation se situe effectivement juste au-dessus de 50%. Il a aussi été torréfié moyennement en juin. Réduire l'humidité permet qu'il se conserve mieux.
Je procède à la dégustation standard: 3 grammes pendant 5 minutes dans mon set de porcelaine blanche avec une eau bouillante.
La couleur de la liqueur du thé est orange/or foncée. Belle transparence et brillance. C'est la marque d'un thé appétissant et bien fait. Odeurs: Les odeurs fruités, sucrées et mielleuses. On remarque qu'elles sont bien pures et naturelles. C'est un bel exemple de l'Oriental Beauty classique. (Je n'en dis pas plus pour laisser libre cours à vos narines!)
Le goût: un bon équilibre entre une pointe d'acidité, du moelleux et une légère astringence sur la langue. Le tout glisse bien à travers de la gorge et est très agréable à boire. Et surtout, cette petite imperfection sur la langue semble agir pour mieux retenir les odeurs dans la bouche. C'est un thé marathonien qui reste très longtemps en bouche. Les feuilles ouvertes montrent leur degré de semi oxidation. Ci-dessous, les flèches indiquent les endroits mordus par le petit insecte vert qui leur donne leur spécificité.
J'ai même eu la chance d'assister aux récoltes de cette plantation, début juin. Les prochaines photos sont celles dfurent prises à cette occasion.
Ces feuilles-ci ont bien été endommagées par les insectes. On le voit aux taches brunes et aux feuilles recroquevillées. S'il s'agissait de pratiquement n'importe quel autre thé, le fermier serait en rage de voir ses théiers ainsi attaqués et mettrait des pesticides. Mais ici, c'est ce genre de feuilles qui donnera le meilleur thé. Il n'est pas question de chasser ou de tuer les insectes. Au contraire. Les 3 éléments habituels (ciel, terre et hommes) ne suffisent pas pour faire la Beauté Orientale. Il faut aussi l'intervention des Jacobiasca formosana Paoli, nos petits criquets verts. C'est pour cela que cet Oolong est si spécial et peut atteindre de tels sommets de goût (et prix!).
(Voir 2 specimens sur la feuille, ci-dessous).
Bien que le terrain soit plat, les récoltes se font à la main. Cela est meilleur pour le goût et permet de mieux sélectionner le grade des feuilles.
De belles mains fortes et expérimentées en pleine action!
La moyenne d'âge des cueilleuses se situe au-delà de 50 ans. Avec leur sourires enjouées, ces grand-mères Hakkas sont de véritables beautés!
La pause est bien méritée.
Conclusion: Après une année d'attente (la récolte 2006 fut trop décevante), c'est donc un vrai plaisir de pouvoir vous proposer à nouveau ce thé légendaire de Taiwan. (Pour les commandes, il est au même poids et au même prix que le luanze Oolong de Shan Lin Shi du printemps 2007).
Monday, August 27, 2007
Celadon tea cups
Green (Qing si) was Lu Yu's favorite color for tea cups and bowls. I already explained why in an article some 2 years ago. In the meantime, I have added different shapes and sizes of celadon cups to my selection. Here, you can see them all together on one picture:
We can separate them in 2 categories. On the left, the big cups (around 6 cl) and on the right 2 smaller sizes (around 3 cl):
On this picture, I have repeated the tea color experiment. I have used the top grade 'lily flower' Baozhong for this purpose, a very lightly oxidized Oolong.
Again, we can see that the tea will look light yellow in the white cup (top right). In the celadon cups, on the other hand, the tea looks like a fresh green. Size and shape of each cup will also impact the brightness of the tea. The shallow cup make the tea appear more light.
These celadon cups also provide for a different tea experience because they are rather heavy (50 gr to 80 gr) and yet there glazing is extremely smooth. Usually, we strive to drink from a very thin cup in order to forget about the cup. With these cups, though, as you bring it to your mouth, their weight and smooth touch is almost like a kiss!
This kind of feeling works best with sweet teas with a lot of body, like roasted Oolongs or cooked/old puerh, I find.
Interestingly, the color of cooked puerh is also impacted by the celadon. Here, the white cup is in the middle and the tea looks more red. In the celadon cups, the tea has a brownish appearance. And with the shallow (triangular shape) cups (see below) the tea goes through a greater color gradiation. The large rim is very different from the darker color in the center of the cup. This makes the tea appear more mysterious as its color changes depending where you look in the cup.
We can separate them in 2 categories. On the left, the big cups (around 6 cl) and on the right 2 smaller sizes (around 3 cl):
On this picture, I have repeated the tea color experiment. I have used the top grade 'lily flower' Baozhong for this purpose, a very lightly oxidized Oolong.
Again, we can see that the tea will look light yellow in the white cup (top right). In the celadon cups, on the other hand, the tea looks like a fresh green. Size and shape of each cup will also impact the brightness of the tea. The shallow cup make the tea appear more light.
These celadon cups also provide for a different tea experience because they are rather heavy (50 gr to 80 gr) and yet there glazing is extremely smooth. Usually, we strive to drink from a very thin cup in order to forget about the cup. With these cups, though, as you bring it to your mouth, their weight and smooth touch is almost like a kiss!
This kind of feeling works best with sweet teas with a lot of body, like roasted Oolongs or cooked/old puerh, I find.
Interestingly, the color of cooked puerh is also impacted by the celadon. Here, the white cup is in the middle and the tea looks more red. In the celadon cups, the tea has a brownish appearance. And with the shallow (triangular shape) cups (see below) the tea goes through a greater color gradiation. The large rim is very different from the darker color in the center of the cup. This makes the tea appear more mysterious as its color changes depending where you look in the cup.
Thursday, August 23, 2007
Etre zen pour goûter au thé
Comment goûter à la différence de prix et de valeur entre un thé en sachet ordinaire et un thé ‘grand cru’ préparé en gongfu cha ? Si vous buvez les deux thés comme une simple boisson, en pensant à autre chose, alors il y a de fortes chances que vous ne fassiez pas la différence. La première condition pour apprécier le thé chinois est de mettre son esprit dans un état de calme afin de bien se concentrer sur ses gestes et ses effets sensations. Pour paraphraser Montaigne : « quand je dors, je dors, quand je mange, je mange et quand je bois mon thé, je bois mon thé ».
Le calme et la concentration vont nous aider à deux niveaux : D’abord, à faire un meilleur thé, car nos gestes seront plus précis, notre attention fixée sur le meilleur moment pour arrêter l’infusion. Puis, notre esprit pourra analyser en plus grands détail toutes les informations sur l’aspect des feuilles, leurs odeurs, le goût, sa transformation en bouche et sa persistance. Pour les thés les plus fins, les difféerences sont parfois minimes et demandent toute notre attention.
Il n’est donc pas étonnant de voir de nombreux moines bouddhistes fréquenter les magasins de thé de Taiwan. Ils sont fans de cette boisson qui leur offre une porte à la méditation.
Une fois l’analyse sensorielle du thé passée, et à l’aide d’un peu de calme méditatif, nous sommes prêts pour apprécier le thé à un autre niveau. Pour certains, l’odeur de tel thé rappellera un endroit de son enfance. Pour d’autres, le thé les transportera dans la Chine impériale et ils se rêveront en compagnie de Confucius ou de Lu Yu. D’autres plongeront dans le monde de la potterie chinoise et tomberont amoureux des courbes de leur théière rouge foncé...
Par le calme zen, nous nous concentrons sur le thé. Cela nous procure un plaisir que certains qualifieront peut-être d’égoiste ou d’égocentrique. Mais ils se trompent, à mon avis, car le gongfu cha est rarement un repli sur soi. La plupart du temps, le thé est partagé avec ses amis (ou à travers les nombreux blogs et commentaires qu'on y trouve). Et puis, il ne saurait y avoir de gongfu cha sans un esprit ouvert sur la culture et l'histoire du thé.
Le calme et la concentration vont nous aider à deux niveaux : D’abord, à faire un meilleur thé, car nos gestes seront plus précis, notre attention fixée sur le meilleur moment pour arrêter l’infusion. Puis, notre esprit pourra analyser en plus grands détail toutes les informations sur l’aspect des feuilles, leurs odeurs, le goût, sa transformation en bouche et sa persistance. Pour les thés les plus fins, les difféerences sont parfois minimes et demandent toute notre attention.
Il n’est donc pas étonnant de voir de nombreux moines bouddhistes fréquenter les magasins de thé de Taiwan. Ils sont fans de cette boisson qui leur offre une porte à la méditation.
Une fois l’analyse sensorielle du thé passée, et à l’aide d’un peu de calme méditatif, nous sommes prêts pour apprécier le thé à un autre niveau. Pour certains, l’odeur de tel thé rappellera un endroit de son enfance. Pour d’autres, le thé les transportera dans la Chine impériale et ils se rêveront en compagnie de Confucius ou de Lu Yu. D’autres plongeront dans le monde de la potterie chinoise et tomberont amoureux des courbes de leur théière rouge foncé...
Par le calme zen, nous nous concentrons sur le thé. Cela nous procure un plaisir que certains qualifieront peut-être d’égoiste ou d’égocentrique. Mais ils se trompent, à mon avis, car le gongfu cha est rarement un repli sur soi. La plupart du temps, le thé est partagé avec ses amis (ou à travers les nombreux blogs et commentaires qu'on y trouve). Et puis, il ne saurait y avoir de gongfu cha sans un esprit ouvert sur la culture et l'histoire du thé.
Tuesday, August 21, 2007
The eyes enjoy tea too
Drinking tea involves all our senses. It's not just about smelling and tasting the tea. It's also touching the cup with the lips, hearing the water flow and watching our tea set. The way we arrange the display of our tea set will already have an impact on our mind and how we appretiate our tea. Here is an exemple from a friend of mine as we were rehearsing for our Summer tea party.
Before:
After:The second set up 'feels' much better. It occupies the space with much more harmony. In the first set up, the accessories almost look placed randomly. In the second, they each look placed with great care. The effect on our mind is dramatic: we feel so much more peaceful and ready to appretiate tea with the second setting.
To set up our tea accessories, we can get inspiration from Chinese calligraphy. We can try to give balance, life and harmony to our set. In Chinese calligraphy, there is like a point of gravity in the middle of each character. Each line is drawn with energy and is beautiful to look at. And the whole has style and harmony.
Another point to consider is that the teapot is the focal point of the brewing. Try to reflect that somehow in your setup. One way to do so is to have it placed on something (plate, tray) to give it more importance.
Taking just a minute or two each time to set up your tea set is a fun opportunity to express your artistic self. And as you try which is the right distance between each accessory, your mind calms down and gets ready to brew a wonderful cup of tea.
Before:
After:The second set up 'feels' much better. It occupies the space with much more harmony. In the first set up, the accessories almost look placed randomly. In the second, they each look placed with great care. The effect on our mind is dramatic: we feel so much more peaceful and ready to appretiate tea with the second setting.
To set up our tea accessories, we can get inspiration from Chinese calligraphy. We can try to give balance, life and harmony to our set. In Chinese calligraphy, there is like a point of gravity in the middle of each character. Each line is drawn with energy and is beautiful to look at. And the whole has style and harmony.
Another point to consider is that the teapot is the focal point of the brewing. Try to reflect that somehow in your setup. One way to do so is to have it placed on something (plate, tray) to give it more importance.
Taking just a minute or two each time to set up your tea set is a fun opportunity to express your artistic self. And as you try which is the right distance between each accessory, your mind calms down and gets ready to brew a wonderful cup of tea.
Friday, August 17, 2007
Thé rouge de la Côte Est de Taiwan
Un bon thé est la rencontre d'un bon sol, d'une bonne météo et d'un savoir-faire humain. Dans le nord de Taiwan, on a le Baozhong, autour de Hsin Chu la Beauté Orientale, près de Lugu, le Oolong de Dong Ding torréfié et sur les plus hautes montagnes les Gao Shan Cha. Chaque fois qu'un producteur d'une région essaie de copier exactement le thé d'une autre région, il produira un thé d'une qualité inférieure à l'original. Ce n'est que lorsqu'il arrive à utiliser les caractéristiques de sa région à son avantage que son thé deviendra intéressant. Un exemple récent dans mon blog est le Guei Fei Cha, le thé de la Concubine de Feng Huang. Ce n'est pas une simple copie de Beauté Orientale (comme on en trouve aussi autour de Lugu), mais plutôt un Dong Ding d'été amélioré grâce à une méthode de plantation inspirée de ce qui se fait pour la Beauté Orientale.
J'ai aujourd'hui le plaisir de vous parler d'une autre innovation de thé à Taiwan. Il s'agit d'un thé rouge de la Côte Est de Taiwan. Commençons donc par un peu de géographie: Taiwan est une ile très montagneuse avec un long massif qui s'étend pratiquement du nord au sud et qui coupe l'ile en deux. A l'ouest, faisant face à la Chine, on a une assez large plaine qui regroupe environ 90% de la population et pratiquement toutes les industries. A l'est, face au Pacifique, la zone habitable est bien plus restreinte, si bien que cette zone est bien moins développée et donc plus sauvage.
Il y a d'ailleurs aussi une raison climatique à cela: 99% des typhons viennent balayer Taiwan d'est en ouest. Celui que nous attendons demain est un bon exemple. C'est donc la Côte Est la plus touchée par les pluies et les vents. La chaine de montagne au centre -elle monte jusqu'à près de 4000 m- absorbe ensuite le gros des tempêtes, si bien que l'Ouest du pays est plutôt épargné.
La seule véritable 'industrie' sur la Côte Est est le tourisme, car les paysages y sont vraiment fantastiques. La première fois que j'y suis allé, j'étais tellement sous le charme que j'ai eu envie de m'installer là-bas pour ma retraite!
Voyons comment ce thé rouge (qu'on appelle noir en Europe) convient très bien à la Côte Est. Il est fait à base du théier Da Yeh (grande feuille) Oolong, un théier taiwanais qui résiste bien aux conditions difficiles de Hua Lien. De plus, comme les terrains ne sont pas grands, il ne s'agit pas d'y faire du thé de plaine récolté mécaniquement et bon marché comme à Mingjian. Au contraire, les planteurs ont eu la bonne idée d'en faire un thé de qualité. Comment? Justement, en utilisant l'atout de la Côte est: ses terrains montagneux (entre 600 et 1000 mètres) et sa nature luxuriante.
Les plantations n'utilisent pas de pesticides afin de favoriser la multiplication des Jacobiasca formosana Paoli, ces mêmes petits criquets qui mordent la Beauté Orientale et le Guei Fei. Ils jouent le même rôle pour développer des arômes intenses de manière naturelle. C'est une technique 'bio' de mieux en mieux maitrisée à Taiwan (l'exemple du Guei Fei ci-dessus n'était pas pris au hasard). L'oxidation est ensuite poussée à pratiquement 100% afin d'obtenir un thé rouge particulier plutôt qu'une copie de Beauté Orientale. Cette oxidation complète convient aussi mieux à ces feuilles qui ont grandi dans des conditions plus extrèmes.
Les feuilles sèches sont longues et noires. Les bourgeons oranges montrent que l'oxidation est à point (99%).
Ouvertes, on voit que les feuilles sont entières et donc seront moins astringentes que des feuilles coupés. On voit aussi que leur couleur n'est pas complètement rouge, ce qui confirme l'observation sur l'oxidation à point.
La couleur du thé varie en fonction de la profondeur. Sur la cuillère à dégustation, elle est d'un or brillant et pur. Dans la coupe de dégustation, la couleur est rouge, brillante et d'une très bonne transparence.
Les odeurs se rapprochent de celles de la Beauté Orientale, fruitées, mielleuses et intenses. J'y sens les mures, la cannelle, les pommes rouges...
Au niveau du goût, il y a bien un petit côté acidulé et une petite astringence typique du thé rouge, mais elle est plus que compensée par son moelleux et sa rondeur. Tout comme un Oolong, c'est un thé rouge que l'on peut boire sans sucre ni lait. Il a aussi une bonne présence en bouche. Son odeur et son goût sucré persistent longtemps.
Paramètres de dégustation: 4 grammes pendant 5 minutes dans un set de dégustation en porcelaine de 12 cl.
Synthèse de dégustation: Le thé rouge est plus unidimensionnel qu'un Oolong ou qu'un puerh. Cela peut être un peu monotone pour un gongfu cha répété de nombreuses fois. Mais ce thé rouge a de vraies qualités et un registre de notes de fruits rouges qui plairont beaucoup à ceux qui apprécient les thés anglais/indiens et cherchent à se passer de sucre. Conclusion: la première fois que j'ai goûté à ce thé, on m'avait offert un échantillon de qualité exceptionnelle: les odeurs étaient celles du Chanel numéro 5. Vraiment incroyable. D'ailleurs, bien que tout récent, ce thé s'est déjà distingué à Taiwan en remportant une importante compétition de thé. Avec une bonne combinaision des 3 éléments fondamentaux: le sol, le climat et le savoir-faire, ce thé rouge a tout pour devenir un nouveau classique de Taiwan.
J'ai aujourd'hui le plaisir de vous parler d'une autre innovation de thé à Taiwan. Il s'agit d'un thé rouge de la Côte Est de Taiwan. Commençons donc par un peu de géographie: Taiwan est une ile très montagneuse avec un long massif qui s'étend pratiquement du nord au sud et qui coupe l'ile en deux. A l'ouest, faisant face à la Chine, on a une assez large plaine qui regroupe environ 90% de la population et pratiquement toutes les industries. A l'est, face au Pacifique, la zone habitable est bien plus restreinte, si bien que cette zone est bien moins développée et donc plus sauvage.
Il y a d'ailleurs aussi une raison climatique à cela: 99% des typhons viennent balayer Taiwan d'est en ouest. Celui que nous attendons demain est un bon exemple. C'est donc la Côte Est la plus touchée par les pluies et les vents. La chaine de montagne au centre -elle monte jusqu'à près de 4000 m- absorbe ensuite le gros des tempêtes, si bien que l'Ouest du pays est plutôt épargné.
La seule véritable 'industrie' sur la Côte Est est le tourisme, car les paysages y sont vraiment fantastiques. La première fois que j'y suis allé, j'étais tellement sous le charme que j'ai eu envie de m'installer là-bas pour ma retraite!
Voyons comment ce thé rouge (qu'on appelle noir en Europe) convient très bien à la Côte Est. Il est fait à base du théier Da Yeh (grande feuille) Oolong, un théier taiwanais qui résiste bien aux conditions difficiles de Hua Lien. De plus, comme les terrains ne sont pas grands, il ne s'agit pas d'y faire du thé de plaine récolté mécaniquement et bon marché comme à Mingjian. Au contraire, les planteurs ont eu la bonne idée d'en faire un thé de qualité. Comment? Justement, en utilisant l'atout de la Côte est: ses terrains montagneux (entre 600 et 1000 mètres) et sa nature luxuriante.
Les plantations n'utilisent pas de pesticides afin de favoriser la multiplication des Jacobiasca formosana Paoli, ces mêmes petits criquets qui mordent la Beauté Orientale et le Guei Fei. Ils jouent le même rôle pour développer des arômes intenses de manière naturelle. C'est une technique 'bio' de mieux en mieux maitrisée à Taiwan (l'exemple du Guei Fei ci-dessus n'était pas pris au hasard). L'oxidation est ensuite poussée à pratiquement 100% afin d'obtenir un thé rouge particulier plutôt qu'une copie de Beauté Orientale. Cette oxidation complète convient aussi mieux à ces feuilles qui ont grandi dans des conditions plus extrèmes.
Les feuilles sèches sont longues et noires. Les bourgeons oranges montrent que l'oxidation est à point (99%).
Ouvertes, on voit que les feuilles sont entières et donc seront moins astringentes que des feuilles coupés. On voit aussi que leur couleur n'est pas complètement rouge, ce qui confirme l'observation sur l'oxidation à point.
La couleur du thé varie en fonction de la profondeur. Sur la cuillère à dégustation, elle est d'un or brillant et pur. Dans la coupe de dégustation, la couleur est rouge, brillante et d'une très bonne transparence.
Les odeurs se rapprochent de celles de la Beauté Orientale, fruitées, mielleuses et intenses. J'y sens les mures, la cannelle, les pommes rouges...
Au niveau du goût, il y a bien un petit côté acidulé et une petite astringence typique du thé rouge, mais elle est plus que compensée par son moelleux et sa rondeur. Tout comme un Oolong, c'est un thé rouge que l'on peut boire sans sucre ni lait. Il a aussi une bonne présence en bouche. Son odeur et son goût sucré persistent longtemps.
Paramètres de dégustation: 4 grammes pendant 5 minutes dans un set de dégustation en porcelaine de 12 cl.
Synthèse de dégustation: Le thé rouge est plus unidimensionnel qu'un Oolong ou qu'un puerh. Cela peut être un peu monotone pour un gongfu cha répété de nombreuses fois. Mais ce thé rouge a de vraies qualités et un registre de notes de fruits rouges qui plairont beaucoup à ceux qui apprécient les thés anglais/indiens et cherchent à se passer de sucre. Conclusion: la première fois que j'ai goûté à ce thé, on m'avait offert un échantillon de qualité exceptionnelle: les odeurs étaient celles du Chanel numéro 5. Vraiment incroyable. D'ailleurs, bien que tout récent, ce thé s'est déjà distingué à Taiwan en remportant une importante compétition de thé. Avec une bonne combinaision des 3 éléments fondamentaux: le sol, le climat et le savoir-faire, ce thé rouge a tout pour devenir un nouveau classique de Taiwan.
Da Yu Ling Oolong - Spring 2007
Hand harvested on May 20,2007.
Altitude: 2400 meters, one of the highest tea plantations of Taiwan.
Color: The dry leaves have an intense, shining green color. Some open leaves show a few signs of damage. it seems some insects have feed on their leaves. This is actually a good sign that the farmer used little pesticides. The color of he brew is of a light, clear green blue color. Transparency is very good.
From the color alone, it's not possible yet to see that this batch of Da Yu Ling Oolong is a little more oxidized than most Da Yu Lings.
Scents: Vegetable and flower smells also let pierce lightly fruity, peach fragrances. The whole is very fresh and light. Da Yu Ling's other characteristic appears clearly: a mineral taste coming from its rocky, high mountain soil. (This is one of the big difference with Li Shan Oolong, which grows on more fertile soil. That's why Li Shan is also home to many fruit plantations).
Taste: This Oolong brings a feeling of freshness. When you breath with the mouth open, you can feel a minty freshness inside the mouth. The tea itself is sweet, round and as a very long aftertaste.
The best word that comes to mind to describe this Oolong is 'finesse', if you pardon my French. This Da Yu Ling is to fresh, green Oolongs what high quality Champagne is to white wine.
Brewing parameters for this tasting: 3 grams during 5-6 minutes in awhite competition tasting set.
Advice: Such high quality Da Yu Ling Oolong tastes best light. I recommend to use just a few grams and brew it long at a high temperature.
Trick: With the first brew, the goal is to open up the rolled leaves. That's why it's best to pour the boiling water with more strength than for later brews. Ideally, your first pour of water will make the leaves turn several times inside your gaibei/teapot.
Monday, August 13, 2007
There are no bad teas, just bad ways to prepare them!
I made this discovery during my first tea classes with Teaparker. When we, the then unexperienced students, brewed an Oolong tea, it would either taste weak, bitter, astringent... But when Teaparker brewed the same tea, it would always taste great, sweet and smooth. No matter how expensive or cheap the tea was. One day, he even showed us how to brew a Lipton tea bag: Pre-heat the cup, fill it with hot water, then carefully let the tea bag in the water and swing it in the water with the string. After a while, the tea is released in the cup (easy to see with a white cup). Take the bag out. Let it drop a little, but don't squeeze it. The result was much better than when you forget your teabag in the cup.
Tea brewing skills matter a lot when preparing tea. There are so many parameters that influence tea. And most teas are so sensitive that any variation will have an impact on the brew. Oolong is a particulary good, sensitive tea to learn how to brew tea by experiencing the effect of changing parameters. And since you don't have to flake it (like puerh), it's easier to brew repeatedly with the same tea and have a good basis of comparison.
A good way to know how much your gongfu cha skills add to your tea is to compare the tea you brew with the same tea brewed in a standard way. Professionals in tea competitions use always one standard way to brew all their teas: a white tasting set, just boiled water, 3 grams of tea and 5 minutes brewing time. (Some people have slightly different parameters, but what is important is that they don't change them). Tea buyers and judges use this standard way not just to give all teas a level playing ground, but also to see how they perform under the stress of a prolonged brewing time. One of the ideas is that if a tea is good after such a long brew, it is likely to be good under most circumstances, provided the person brewing tea has a minimum of tea skills. The other idea is to brew a cup where (almost) all the flavors of the leaves are released. So, the evaluator can quickly smell and taste everything the tea contains, the good and the bad.
What comes out in your cup of tea depends on your brewing skills. Did you understand how the tea is brewed best? What water to use? Which teapot? Which temperature? How many grams? How long? How quick to pour the water in the pot? How quick to pour the tea out?... Each tea is different and will be best in when brewed in a particular way. And remember, gongfu cha doesn't mean brewing tea for just a few seconds and then increasing the infusion time with each brew. Some of the best teas will actually perform better when brewed long.
In this blog, I try to give you as many tricks as possible to help you improve your skills. I don't have all the answers and don't always make a perfect cup either. But I have seen the 'magic of gongfu cha'. Skills matter. Even how steady one pours the boiling water in the teapot matters.
For this reason, I think it would be best if we separate our tea tasting experience in 2:
1. Testing the tea. Find out how good it is by using standard brewing parameters. Be critical with the tea, find all its faults.
2. Enjoying the tea. Get the most out the tea by adapting the parameters to each tea. Be critical with yourself and learn from your mistakes.
In most tea tasting notes on the web, I see that tea bloggers tend to mix both. They give an assessment of the tea, but actually, they have used their own gongfu cha technique to brew the leaves... I think that you understand now why this kind of tasting note is somehow 'skewed', even though the taster is completely independent and unbiased. I hope I'm not upsetting any of my tea blogging friends with this statement. I just wanted to help you make better, unbiased tasting notes and also improve your tea brewing skills.
(NB: In most of my tasting notes that I write about the teas in my selection, I describe my teas after a standard, 5 minutes brew. Exceptions are for older posts.)
Tea brewing skills matter a lot when preparing tea. There are so many parameters that influence tea. And most teas are so sensitive that any variation will have an impact on the brew. Oolong is a particulary good, sensitive tea to learn how to brew tea by experiencing the effect of changing parameters. And since you don't have to flake it (like puerh), it's easier to brew repeatedly with the same tea and have a good basis of comparison.
A good way to know how much your gongfu cha skills add to your tea is to compare the tea you brew with the same tea brewed in a standard way. Professionals in tea competitions use always one standard way to brew all their teas: a white tasting set, just boiled water, 3 grams of tea and 5 minutes brewing time. (Some people have slightly different parameters, but what is important is that they don't change them). Tea buyers and judges use this standard way not just to give all teas a level playing ground, but also to see how they perform under the stress of a prolonged brewing time. One of the ideas is that if a tea is good after such a long brew, it is likely to be good under most circumstances, provided the person brewing tea has a minimum of tea skills. The other idea is to brew a cup where (almost) all the flavors of the leaves are released. So, the evaluator can quickly smell and taste everything the tea contains, the good and the bad.
What comes out in your cup of tea depends on your brewing skills. Did you understand how the tea is brewed best? What water to use? Which teapot? Which temperature? How many grams? How long? How quick to pour the water in the pot? How quick to pour the tea out?... Each tea is different and will be best in when brewed in a particular way. And remember, gongfu cha doesn't mean brewing tea for just a few seconds and then increasing the infusion time with each brew. Some of the best teas will actually perform better when brewed long.
In this blog, I try to give you as many tricks as possible to help you improve your skills. I don't have all the answers and don't always make a perfect cup either. But I have seen the 'magic of gongfu cha'. Skills matter. Even how steady one pours the boiling water in the teapot matters.
For this reason, I think it would be best if we separate our tea tasting experience in 2:
1. Testing the tea. Find out how good it is by using standard brewing parameters. Be critical with the tea, find all its faults.
2. Enjoying the tea. Get the most out the tea by adapting the parameters to each tea. Be critical with yourself and learn from your mistakes.
In most tea tasting notes on the web, I see that tea bloggers tend to mix both. They give an assessment of the tea, but actually, they have used their own gongfu cha technique to brew the leaves... I think that you understand now why this kind of tasting note is somehow 'skewed', even though the taster is completely independent and unbiased. I hope I'm not upsetting any of my tea blogging friends with this statement. I just wanted to help you make better, unbiased tasting notes and also improve your tea brewing skills.
(NB: In most of my tasting notes that I write about the teas in my selection, I describe my teas after a standard, 5 minutes brew. Exceptions are for older posts.)
Friday, August 10, 2007
Questions d'une lectrice
"Q: les théières Yixing, j’en ai 13 que j’ai remplies d’eau pour voir leur contenance exacte : elles vont de 0.6 à 25 cl.
Je voudrais maintenant savoir avec précision la quantité de thé à y mettre : pour 10 cl, 15 cl, 20 et 25 cl, je crois que j’ai tendance à en mettre trop. Je n’ai jamais utilisé celle de 0.6 cl, l’ouverture carrée fait un peu plus d’un cm mais je la trouve jolie, as-tu connaissance qu’on emploie (et surtout pourquoi) une si petite contenance ?"
Réponse: 0.6 cl ne remplit pas une petite coupe. C'est probablement plus une théière de décoration ou pour maison de poupée...
Mais je ne peux dire combien de thé mettre dans chacune de tes théières. Cela est différent pour chaque thé, chaque personne et chaque situation. Je m'explique:
A Chaque thé
Certains thés sont meilleurs légers, d'autres sont meilleurs plus concentrés. Les 2 moyens principaux de jouer sur cette concentration sont le grammage et le temps d'infusion. Les thés de qualité inférieure se prêtent plutôt à des grammages élevés et des infusions courtes. (Et vice versa). Mais il y a aussi des exceptions à cette 'règle'. Je pense notamment aux Oolongs torréfiés de Wu Yi (fort grammage et longue infusion). Mais pour arriver à un grammage précis, il faudrait connaitre exactement le thé qu'on veut infuser: quel est son degré de qualité? Est-ce un puerh de plantation ou sauvage ou un mélange? La qualité des feuilles est-elle assez bonne pour qu'il tienne sur des longues infusions ou bien a-t-on un thé cueilli mécaniquement avec de nombreuses coupures (auquel cas on fera des infusions plutôt courtes). Ainsi, les feuilles du haut du sachet sont forcément plus endurantes que les dernières qu'on recueille au fond...
Le philosophe dit qu'on ne se baigne jamais 2 fois dans la même rivière. Le buveur de gongfu cha ne boit jamais deux fois le même thé.
B Chaque personne
Quand je vais voir mes planteurs de thé taiwanais, je remarque qu'ils préparent le thé bien plus fort que moi. Certains boivent leur thé comme les Italiens leur café: bien serré. C'est donc aussi une question de goût personnel et d'habitude. Un thé réussi est un thé qui nous plait. On ne fait pas le thé pour qu'il corresponde à je ne sais quel idéal chinois, mais pour qu'il nous fasse plaisir. Le pire ce serait de suivre une méthode et de se dire: "Il n'est pas très bon, mais c'est comme cela qu'on le boit en Chine."
C Chaque situation
Quand je prépare un thé, un grand nombre de circonstances vont m'amener à mettre plus ou moins de thé dans ma théière:
- Le nombre de convives (et notre soif): si nous sommes nombreux et assoifés, j'aurai tendance à prendre un peu plus d'un thé surtout arômatique afin de pouvoir faire des infusions courtes qui accentueront encore le côté arômatique du thé (tout en nous désaltérant).
- En hiver, j'ai plutôt tendance à prendre des thés torréfiés ou des puerhs anciens, plus chaleureux. Et plus il fait froid (c'est à dire plus je me sens froid), plus j'augmenterai un peu le grammage (et surtout la durée d'infusion) pour obtenir un thé qui me réchauffe.
- Quand j'arrive à la fin du paquet, je n'ai pas forcément assez de feuilles pour toute une théière. J'improvise alors avec moins.
Conclusion: Le gongfu cha, ce n'est pas suivre une recette de cuisine, mais mettre tous ses sens en éveils pour comprendre les feuilles de thé qu'on va faire et faire les ajustments nécessaires pour produire la meilleure coupe possible. C'est pour garder mes sens en éveil que je n'utilise ni chronomètre, ni balance, ni thermomètre lors de mes gongfu cha. Cela m'oblige à plus de concentration.
Il existe bien un point de départ pour comprendre un thé: 3 grammes dans un set de compétition en porcelaine blanche (12 cl environ) pendant 5 minutes avec de l'eau juste bouillie (95 degrés C). C'est un standard dans les compétitions de thé. C'est ainsi que les professionnels testent le thé.
J’ai également été rechercher les magnifiques théières en argent reçue de ma grand-mère et qui dormaient au fond d’un vaisselier. Je les ai nettoyées (du moins l’extérieur) mais n’ai pas osé m’attaquer à l’intérieur, l’une est quasi vierge mais l’intérieur de l’autre est tout noir et sent encore (malgré ses 33 ans de sommeil) le thé « anglais », que ma grand-mère et sa sœur (épouse d’un Anglais) buvaient à l’époque… Que faire ? Je me suis risquée à infuser un Pu Er de 15 ans dans l’autre mais il avait un goût de vieux grenier humide, (pas désagréable mais spécial) qu’il n’a pas avec mes théières en Yixing.
S'il reste des odeurs, il faut donc la nettoyer aussi à l'intérieur. Sinon, les théières en argent conviennent surtout aux thés fleuris (Gao Shan Oolong, puerh cru jeune...)
"Q: Si je n’avais pas vu ta photo, je te donnerais un âge beaucoup plus respectable, en me basant sur ton savoir, je me suis même demandée si tu n’étais pas une réincarnation de Lu Yu ?"
Lol. Merci pour le compliment!
Thursday, August 09, 2007
Ni Lu - the ancient kettle warmer
Last Sunday, with Cha Ren Ya Xin, we each aimed for the perfect tea set for our tea (see next article). But it should also be a very personal tea set, not just a collection of expensive accessories. For instance, all the tea cloths you see where hand made by each tea person (I'm the exception: my mom did the cloth -thanks again mom!-) and the teapots, gaibeis, tea cups are our own. And the tea pot stands were made by one person of our group who started this hobby after taking the tea classes.
Teaparker lent us one object to complete our tea set, though. It's the Ni Lu, a clay 'oven'. It's like a small BBQ grill. It's made of special earth clay that can resist the high temperatures of fire. Their workmanship is usually not as refined as for a teapot. The one I got looks kind of big and clumsy, but I find that it fits my Dragon tetsubin perfectly (please, can I keep it!). And from the texture, you can right away see that it's an ancient piece.
The Ni Lu have almost gone extinct. People collect ancient teapots, but there are few people who care for Ni Lu now that we use gas or electricity to heat our water. This is a real pity and a step backward actually.
I found out that the Ni Lu kept my tetsubin at a constant hot temperature for a quite long time. The slowly burning charcoal placed in the Ni Lu provides for an excellent source of heat. Lu Yu, the classic tea author of Cha Jing, favored charcoal for heating water. It keeps water more mellow and soft. I could verify this as well, this Sunday. The water remained at the right temperature and tasted very fresh and soft. The electric heater I use at home is more convenient, but also more noisy and doesn't improve the water.
So, in order to make the tea experience closer to the refinement of ancient times, I found the Ni Lu a real improvement. If I find one at a flee market or in an antique shop, I will definitely get one myself. I really like to give new life to ancient items. It's really not about collecting them for display, but for real use. They add a more historic dimension to the tea.
I said earlier that many Ni Lu are big and clumsy, but this is not the case for this (white) Bai Ni Lu. See for yourself:It looks like a white tower. With the raw steel (tetsubin) and the fire, it reminds me of a medieval foundry or even of 'The Lord of the Rings'! This closeup shows the glowing charcoal in the Ni Lu. Hot!
Teaparker lent us one object to complete our tea set, though. It's the Ni Lu, a clay 'oven'. It's like a small BBQ grill. It's made of special earth clay that can resist the high temperatures of fire. Their workmanship is usually not as refined as for a teapot. The one I got looks kind of big and clumsy, but I find that it fits my Dragon tetsubin perfectly (please, can I keep it!). And from the texture, you can right away see that it's an ancient piece.
The Ni Lu have almost gone extinct. People collect ancient teapots, but there are few people who care for Ni Lu now that we use gas or electricity to heat our water. This is a real pity and a step backward actually.
I found out that the Ni Lu kept my tetsubin at a constant hot temperature for a quite long time. The slowly burning charcoal placed in the Ni Lu provides for an excellent source of heat. Lu Yu, the classic tea author of Cha Jing, favored charcoal for heating water. It keeps water more mellow and soft. I could verify this as well, this Sunday. The water remained at the right temperature and tasted very fresh and soft. The electric heater I use at home is more convenient, but also more noisy and doesn't improve the water.
So, in order to make the tea experience closer to the refinement of ancient times, I found the Ni Lu a real improvement. If I find one at a flee market or in an antique shop, I will definitely get one myself. I really like to give new life to ancient items. It's really not about collecting them for display, but for real use. They add a more historic dimension to the tea.
I said earlier that many Ni Lu are big and clumsy, but this is not the case for this (white) Bai Ni Lu. See for yourself:It looks like a white tower. With the raw steel (tetsubin) and the fire, it reminds me of a medieval foundry or even of 'The Lord of the Rings'! This closeup shows the glowing charcoal in the Ni Lu. Hot!