Tuesday, November 19, 2024

Power corrupts, a familiar story

2008 Banzhang Gushu raw puerh

Hubris, excessive power, contains the seeds of its own destruction. This is a common story in history and all around the world. The power of the Roman empire led the emperors to employ foreign mercenaries, because Roman citizens preferred to lead an easy life, which led to Rome sacked by German barbarians. A similar story happened to Song Huizong, the Chinese emperor of the early 12th century. His government spent so much money that it literally created the first monetary inflation! He then had to fight an internal revolt against taxation (Fang La), which weakened the empire when the Jurchen invaded the North of the country. Closer to us, this is the list of the top US firms in the Dow Jones index 40 years ago:  

Allied Chemical, Aluminum Company of America, American Can, American Express Company, American Tel. & Tel., American Tobacco, Bethlehem Steel, Du Pont, Eastman Kodak Company, Exxon Corporation, General Electric Company, General Foods, General Motors Corporation, Goodyear Inco, International Business Machines, International Harvester, International Paper Company, Merck & Company, Inc., Minnesota Mining & Mfg, Owens-Illinois Glass, Procter & Gamble Company, Sears Roebuck & Company, Standard Oil of California, Texaco Incorporated, Union Carbide, United Technologies Corporation, U.S. Steel, Westinghouse Electric, Woolworth.

Only a few firms remain in this leading index today. It's very difficult to stay on top over long periods. With lots of power, overreach is a real threat. We can also see this in the tea business.
Banzhang puerh is a good example of the ups and downs of tea terroirs. In the case of puerh, the key factor of quality is the gushu, old tree quality. When this region was first discovered in the mid 2000s, the cha qi was so impressive that it quickly gained a reputation for being the 'king of puerh'. These trees had not been used often to make puerh in Yunnan. Most of the production came from the Yiwu area in the Xishuangbanna prefecture. This place had been famous for puerh since the end of the Qing dynasty (with an interruption due to WW2). The demand for gushu puerh grew so quickly after 2003 that tea businesses started to search for new places with healthy old trees.  
Banzhang emerged quickly as the most famous terroirs with its incredibly powerful Chaqi (a customer called the qi of my 2008 Banzhang "Incredible! Almost mystical! What a tea!") This fame pushed the prices of Banzhang puerh through the roof. This in turn attracted less ethical businesses who aim to satisfy the large demand of Banzhang puerh at non Banzhang prices with not Banzhang puerh. In turn, the village barricaded itself to prevent leaves from coming from other regions and being sold there as Banzhang tea. This aims to protect those who go there to purchase their tea locally. You record from which house number you sourced your tea.    
Unfortunately, it's not just greedy businessmen from outside that are a threat to Banzhang. The other threat comes from within. That threat is overexploitation of the trees. The higher the prices, the higher the incentive to harvest large amounts of leaves. People can resist a lot of things, but not temptation! If your village has been extremely poor for a long time - and Yunnan is still one of the poorest province in China-, then we can understand that ancient Banzhang puerh trees have been subjected to heavy harvestings in the last 20 years. So, even the official Banzhang gushu puerh has seen its quality decrease little by little. We can feel it in the lighter taste and in the thinner leaves from recent harvests. 
This story is quite common to new tea areas. Top quality is hard to maintain. Usually, there are ups and downs along the way. If you came for the easy ride, you'll soon be disappointed. Tea  requires discipline and humility. But it's a real pleasure to enjoy what many people consider the king of puerh picked at its peak
Perfect for the Christmas season!

Sunday, November 17, 2024

Les boissons dans 'La faute de l'abbé Mouret', Emile Zola

Ce cinquième livre de la saga des Rougon-Macquart se distingue des autres par la pauvreté de Serge, l'abbé Mouret, fils de Marthe, et de sa soeur Désirée. Si l'objet de cette saga est celui d'une famille qui fait fortune au XIXe siècle, le jeune abbé et sa soeur vivent très chichement aux Artaud, une petite bourgade provençale qui ne vit que d'agriculture sur une terre aride. La richesse de cet abbé est peut-être spirituelle, tandis que celle de sa soeur est de vivre heureuse. Pour son premier poste, l'abbé arrive avec tout l'enthousiasme de sa vocation. Mais Zola montre que cette dévotion excessive conduit à la folie, puis à une faute, presqu'un crime. Et pour grossir le trait de cet abbé tourmenté qui ne vit que par l'amour de Dieu, Zola nous montre sa soeur, éternelle enfant, bloquée dans son développement cognitif, qui ne est pleine de gaieté auprès de ses animaux de basse-cour. Le contraste ne saurait être plus grand!

Voyons quelles boissons nous trouvons dans ce livre qui se déroule aussi, en partie, au Paradou, un paradis de verdure. C'est là que Serge vivra son idylle avec Albine jusqu'à ce qu'il commette la 'faute' annoncée dans le titre du roman.

La boisson la plus mentionnée, 16 fois, est le vin, plus une fois la piquette. On la retrouve à la messe et chez les pauvres paysans des Artaud. Les 2 prochaines boissons contrastent fortement avec les alcools et cafés bus dans les autres romans: le lait, 9 mentions et l'eau avec 7 mentions. Ces 2 boissons de pureté, de virginité vont bien avec les 3 personnages principaux de ce roman: Serge, Désirée et Albine (dont l'éthymologie signifie 'blanc'). On trouve 2 fois 'café', une fois 'anisette' et une fois 'bière'. Mais on trouve aussi des mots inattendus et poétiques.


Livre 1, chapitre XVIII, page 104

"Oui, tout son mal venait de ce rire qu'il avait bu."

Livre 2, chapitre V, page 124

"Ce jardin, qu'il ignorait la veille, était une jouissance extraordinaire. Tout l'emplissait d'extase (...) Son corps entier entrait dans la possession de ce bout de nature, l'embrassait de ses membres ; ses lèvres le buvaient, ses narines le respiraient ; il l'emportait dans ses oreilles, il le cachait au fond de ses yeux. C'était à lui."

Livre 2, chapitre VI, page 131

"Ce sont eux (NDLR: tes cheveux) qui gardent ton parfum, qui me livrent ta beauté assoupie, toute entière entre mes doigts. Quand je les baise, quand j'enfonce ainsi mon visage, je bois la vie."

Livre 2, chapitre VII, page 137

"Des daturas trapus élargissaient leurs cornets violâtres, où des insectes, las de vivre, venaient boire le poison du suicide."

Livre 3, chapitre VIII, page 236

"Je goûtais tes baisers. Je me retenais pour ne pas rire. J'avais une haleine régulière que tu buvais." 

Livre 2, chapitre IX, page 146

"Des pruniers vénérables, tout chenus de mousse,grandissaient encore pour aller boire l'ardent soleil, sans qu'une seule de leurs feuilles pâlit."

Livre 3, Chapitre XIV, page 267

"Avoir bu le soleil de toute une saison, avoir vécu toujours en fleurs, s'être exalté en un parfum continu, puis s'en aller au premier tourment, avec l'espoir de repousser quelque part, n'était-ce pas une vie assez longue, une vie bien remplie, que gâterait un entêtement à vivre davantage?"

Commentaire: Ces boissons inhabituelles, le rire, le jardin, la vie, le poison, l'haleine et le soleil ont comme point commun la passion romantique. Ces mentions apparaissent principalement au livre 2, lors de l'idylle de Serge et d'Albine. Par ces images, Zola montre la confusion des sens des jeunes gens amoureux. Autre exemple à la page 177: "Tous ses sens la buvaient." Leur amour contient se nourrit de la vie de la nature (jardin, soleil), mais contient aussi la mort (poison). Chez Zola, l'amour passionné finit souvent mal. On se rappelle que dans la Fortune des Rougon, Silvère et Miette connurent une fin tragique. La tante Dide finit folle aussi.

Revenons à quelques mentions intéressantes du mot vin:

Livre 1, chapitre II, page 31
"Et, se signant avec le calice, portant de nouveau la patène sous son menton, il prit le précieux Sang, en trois fois, sans quitter des lèvres le bord de la coupe, consommant jusqu'à la dernière goutte le divin Sacrifice."

Commentaire: Le vin consacré par l'abbé s'est transformé en "précieux Sang" issu du "divin Sacrifice". Il est intéresant de noter que, comme pour la dégustation du thé chinois, le vin est bu en trois fois! Ce rituel catholique continue à la page suivante: 

"Désiré resta un instant debout, toute heureuse du petit monde qu'elle portait, regardant Vincent verser le vin de la purification, regardant son frère boire ce vin, pour que rine des saintes espèces ne restât dans sa bouche. Et elle était encore là, lorsqu'il revint tenant le calice à deux mains, afin de recevoir sur le pouce et sur l'index le vin et l'eau de l'ablution, qu'il but également."

Commentaire: Dans ce texte on voit la complémentarité du vin et de l'eau dans la religion. L'eau sert la purification, mais peut-être aussi de coupe-vin pour ne pas conduire les fidèles (et le prêtre) à l'ivresse. Cela me fait penser à la tradition des Grecs dans l'Iliade et l'Odysséek de mélanger le vin et l'eau. Ici, l'eau vient après, mais l'effet est le même.
Livre 1, chapitre VIII, page 54-55
"Ça ne va pas nous empêcher de boire un coup.
Il servit une bouteille et trois verres, sur une vieille table, qu'il sortit, à l'ombre. Les verres remplis jusqu'à bord, il voulut trinquer. Sa colère se fondait dans une gaieté goguenarde.
- Ça ne vous empoisonnera pas, monsieur le curé, dit-il. Un verre de bon vin n'est pas un péché... Par exemple, c'est bien la première fois que je trinque avec une soutane, soit dit sans vous offenser. Ce pauvre abbé Caffin, votre prédécesseur, refusait de discuter avec moi... Il avait peur."

Commentaire: L'opposition entre Serge l'abbé et Jeanbernat le philosophe n'est pas qu'une opposition des idées de la religion aux idées des Lumières. C'est un affrontement sur l'art de vivre, et notamment l'art de boire du vin. Le philosophe insiste sur la qualité gustative du vin, car son but est de jouir de la vie, et il n'hésite pas à remplir les verres à ras bord. Mais il reste raisonnable et parle de ne boire qu'un verre de bon vin.

Livre 1, chapitre XIV, page 87
"Et lui, se promenait dans ce jardin, à l'ombre, au soleil, sous l'enchantement des verdures ; lui, soupirait après l'eau de cette fontaine; lui, habitait le bel intérieur de Marie, s'y appuyant, s'y cachant, s'y perdant sans réserve, buvant le lait d'amour infini qui tombait goutte à goute de ce sein virginal."

Commentaire: Ce court passage provient d'une longue description des divagations mystiques de l'abbé Mouret. Zola montre avec la folie de l'abbé que l'abstinence sexuelle des prêtres les rend fous. D'abord, ils se tournent vers Marie pour du réconfort, mais sa beauté et ses attributs féminins ravivent la tension sexuelle. C'est pourquoi, à la fin du roman, l'abbé se tournera vers Jésus et s'identifiera à ses souffrances lors de la passion. 
Livre 3, chapitre V, page 215
"Tout le monde passa dans la chambre. L'usage voulait que le curé y bût le vin qu'on lui avait versé. C'était là ce qu'on appelait bénir la chambre." (des mariés)

Commentaire: Coutume pittoresque Provençale (ou Française?) La bénédiction de la chambre nuptiale par le curé consiste à y boire un verre de vin. Ici, le vin provient d'une dame-jeanne, c'est à dire d'une barrique de 50 litres de vin ouverte pour la célébration du mariage.

Conclusion: Dans ce roman, les boissons et leur symboliques jouent un rôle particulièrement important. Zola  critique l'église et de l'abstinence sexuelle des prêtres au travers d'un abbé un peu caricatural dans sa dévotion, surtout pour le lecteur de 2024. Par contre, l'innocence et la liberté des jeunes femmes, Albine et Désirée, symbolisées par l'eau et le lait, semble très contemporaine. 


Friday, November 01, 2024

A typhoon for Halloween

A powerful typhoon crept covered all Taiwan on the evening of Halloween. Usually, the New Taipei city municipality organizes a street event where kids and teenagers come in scary costumes. This was cancelled. Instead, we were besieged by relentless, gushing rain, Southern winds were hurling and hissing, battering the windows with intense pressure. Even with all windows closed, the wind still managed to enter the apartment and shake the doors. At the loudest, it felt like demons screaming again and again. 

Objects were flying in the air and the pressure against metal could be felt on every floor. The fences of both construction sites across from my building broke down under the relentless assaults of the record winds. Luckily, the island was on a typhoon holiday and (almost) everybody braced for impact at home. The electric grid seemed challenged, but didn't break down.  

The typhoon was so active that its center left the island at 8 PM, much faster than the previous, lazy typhoon. That one wasn't very strong, but since it crawled, it caused most of its damage through the heavy rain, while yesterday did most of its damage through its wind. 


This quick departure enabled a much quieter night than what we had expected. But it was a sinister calm and the air was still filled with a kind of fowl and humid breath. I didn't sleep well and woke up early. I need tea and started right away with a brew of this semi raw gushu puerh from 2005.


It's not just a tea with autumn smells. Most importantly, it's a sweet, energetic tea that fills your whole body from head to toe. And it grounds you gently. After a very windy and shaky experience, it felt right to be grounded, connected to the soil and time through the experience of all my senses.

When something extraordinary and uncontrollable happens, we cope by doing those little rituals that we control most. For me, it's tea. 

For this old lady, it's the burning of 'lucky money'! This rite is quite powerful, because it involves fire (kids, don't play with fire!) and the flames look like dancing spirits that are called, fed and then tamed until extinction. 
I do feel fine again and will teach a tea pairing class this Sunday on a very seasonal food: pumpkin! I hope you'll join me. In the meantime, you may also enjoy great teas from my selection during these hectic times.


Tuesday, October 29, 2024

Les cours TeaMasters en France fin janvier

Puerh 'Yin Chang hao' des années 1920
Etes-vous intéressé par un stage TeaMasters sur le puerh et/ou un autre sur les Oolongs lors duquel je vous ferai goûter (entre autres) à des feuilles qui ont 100 ans?!

L'occasion va bientôt se présenter, car j'ai pris mes billets et serai en France du 20 janvier au 4 février! A priori, je pense que les samedis 25 janvier et 1er février sont les meilleures dates pour ces 2 stage. Le lieu du stage serait en Alsace du Nord, dans la (grande) maison de mes parents, à moins que vous ayez un local où accueillir un tel stage dans une grande ville Française... Et il est aussi possible d'organiser des cours en semaine et/ou en soirée. Je lance le message avec 3 mois d'avance afin de vous laisser le temps de me faire des propositions et de nous organiser! 
Ces stages auront un coût car tout travail mérite salaire. Mais cela dépendra de la durée du cours et des thés au programme. Je veux d'abord écouter vos demandes avant de finaliser le contenu des cours. L'avantage d'avoir 20 ans d'étude de la culture du thé à mon actif est ma polyvalence. Mes cours (gratuits) hebdomadaires sur YouTube en sont témoin: je vous présente tous les types de thé, les accords avec les mets, l'évolution du thé à travers les dynasties, l'esthétique fonctionnelle du thé, les théières d'Yixing, la conservation/bonification du thé...

Je me réjouis de vous rencontrer et de vous mettre sur la voie et que vous deveniez des maîtres de thé capables de bien infuser votre thé, de connaitre son caractère et de juger sa qualité. Mais surtout, devenez maître de la création de moments de plaisirs multisensoriels qui font autant de bien à votre corps qu'à votre esprit!
Puerh 'Yin Chang Hao' des années 1920

Thursday, October 24, 2024

Alishan, bio 2

Plantation bio de ChangShuHu, Alishan
 
Oolong 'bio 2'
Cet Oolong au nom mystérieux de 'bio 2' est un Qingxin Oolong du printemps 2024 récolté dans une plantation organique le 6 mai. Mais pourquoi '2'? Car j'ai aussi sélectionné un Qingxin Oolong issu de la même plantation, mais récolté le 1er mai et celui-ci je l'ai appelé 'bio 1'.

Ce dimanche, dans mon cours de thé hebdomadaire sur la chaine TeaMasters sur YouTube, nous allons comparer ces deux Oolongs bio 1 et bio 2.
Lors d'un cours précédent, nous avions comparé le Qingxin Oolong d'un autre fermier, récolté le 10 avril avec le bio 1, récolté le 1er mai. Les différences étaient notables et l'on a pu goûter la différence de maturité des feuilles.
Cette fois-ci, la différence va être plus réduite, car il s'agit de la même plantation et qu'il n'y a que 5 jours d'écart au lieu de 3 semaines. Ce genre d'exercice permet d'entrainer ses papilles à être plus sensibles aux petites variations d'arômes. Je recommande de ne pas fumer et de ne pas manger épicé pour que vos papilles soient au mieux de leur forme. D'ailleurs, le matin (10-11 heures) est généralement le meilleur moment de la journée pour cela. Cela tombe bien, car le cours a lieu à 10 heures!!
Ces thés font partie d'un set de 10 Oolongs que nous étudions ce semestre, à raison d'une semaine sur deux. Avec 25 gr par thé (sauf le Fushou), vous avez suffisamment de feuilles pour de nombreuses sessions et comparaisons. En gaiwan, 3 à 4 grammes peuvent déjà suffire pour des infusions longues. Ce set fait la part belle aux Oolongs de haute montagne, le genre d'Oolong le plus populaire à Taiwan de nos jours. Mais il contient aussi un Baozhong et deux Oolongs torréfiés de Dong Ding ou au style Dong Ding. 
Ci-dessous, une photo de la plantation organique de ChangShuHu prise quelques jours après la fin des récoltes de ce printemps. On voit que les buissons de thé furent coupés. Cela a pour but de générer plus de branches et donc de feuilles pour la prochaine récolte. Cela permet aussi aux buissons de ne pas devenir trop grands et difficiles à récolter. On voit aussi que les branches coupées sont laissées dans les allées entre chaque rangée de théiers. Ainsi, les feuilles se décomposent sur place et nourrissent le sol naturellement. De plus, ces branches protègent le sol de l'érosion en cas de plus et de dessèchement en cas de sécheresse. 
Dans cet Oolong, on sent aussi qu'il est entouré de ces pins et bambous. Ils le protègent du vent et des frimas de l'hiver. Et ils apportent des senteurs de forêt de haute montagne aux feuilles!
A dimanche pour cette nouvelle dégustation et découverte!

Tuesday, October 22, 2024

Collect tea experiences, not just tea

 

2022 Zhengjian Tie Guan Yin from Anxi
There are two kinds of tea lovers: the tea drinkers and the tea collectors. If you enjoy mostly fresh teas like spring green teas, high mountain Oolongs or fragrant Wenshan Baozhongs, then you're most likely to purchase your tea strictly according to your consumption and reorder when your inventory is almost depleted. If you're into puerh and/or roasted Oolongs, then there are good chances that you purchase some of your teas as a collector rather than a consumer. The goal of the collector becomes to own and age rather than drink the tea. 

Indeed, these two types of tea are very well suited for this purpose, because they have good potential to improve with time if they were carefully selected and stored. If you live in a dry climate, roasted Oolongs make most sense, while puerh benefits from warm and humid climates (like southern China/Taiwan/Malaysia). From a tea seller perspective, there can be lots of reasons for people to purchase lots of tea. I'm glad if they do! However, from a tea student point of view (and we are all students!) the goal isn't to collect tea without drinking it! 

Let's say it this way, if you own a tong or a ton of tea and simply keep it in storage, it's as if you don't have this tea! It's like having gold hidden in the attic and never using it. This tong of puerh that you're afraid to break may be nice to show off, but buying and, maybe, selling it one day will only bring you the price difference. You miss the learning opportunity of a tea experience. If you keep on postponing brewing the tea, you have no idea how it tastes now, how it's evolving!

2022 Spring Zhengjian Tie Guan Yin
My advice is quite simple. Tea is meant to be drunk. If you're collecting tea in larger quantities, then avoiding mistakes is even more important than if you simply purchase a pack of 25 gr or 150 gr. That's why you should ideally taste a sample before committing to a large quantity. And you should regularly taste the tea in your storage in order to monitor how it's evolving. Collecting these experiences will improve your tea knowledge and help you make better informed purchasing decisions in the future.

Luckily for us, it's far simpler to flake some tea from a cake or to brew a few grams of Oolong from a jar than opening a bottle of wine! 
With the cooler seasons upon us, now is a good time to revisit the teas we're storing! And if you're inventory is low and wish to purchase high quality teas, check our bargains here, the puerhs here and the roasted Oolongs there. I'm fortunate to live in Taiwan and  take great care in selecting all my leaves. By the way, Joël in Switzerland said that this tea pictured in this post is the best Tie Guan Yin he has tasted so far!

Monday, October 21, 2024

7 astuces pour réussir son thé

#1 Être humble pour apprendre

L'infusion du thé semble simple: de l'eau bouillante sur des feuilles de thé, mais le diable est dans les détails. Comme toute technique et art, on progresse plus rapidement si l'on peut apprendre des erreurs de quelqu'un d'autre plutôt que des siennes! C'est d'ailleurs pour cela que je continue à prendre des cours et que j'utilise ce blog et ma chaine YouTube pour vous transmettre mes connaissances. Parfois, je donne même des cours particuliers (comme ci-dessus à une enseignante allemande de Dresden en visite à Taipei). Le monde du thé est bien assez compliqué, simplifiez-vous la vie en choisissant la bonne voie.
Qin Yu Baozhong

#2 Acceptez de faire des erreurs et apprenez d'elles

Même avec le meilleur prof au monde, vous allez faire des erreurs. C'est normal. Tout le monde en fait et continue d'en faire. Ce n'est pas une raison pour être triste ou déçu. Dites-vous que vous avez vous en souvenir de cette erreur et que vous diminuez d'autant le risque de la refaire! D'ailleurs, si vos feuilles sont d'une qualité supérieure, elles vous pardonneront vous erreurs dans une certaine mesure.  

#3 Soyez concentré lors de la préparation

La préparation est le moment clé où vos gestes peuvent influencer en bien ou en mal la qualité de votre infusion. Votre concentration est donc nécessaire pour prendre conscience de vos gestes, de leur enchainement (est-il logique?) et finalement pour évaluer les qualités et défauts de votre infusion.

Qin Yu Baozhong de San Hsia du printemps 2023

Cette concentration n'est pas qu'un travail sur soi, c'est aussi un moment de calme, de silence qui permet de relaxer votre esprit. C'est un cercle vertueux: vous apprenez le calme et la concentration, cela vous permet de mieux réussir votre thé et cela vous apporte une satisfaction et vous motive à vous concentrer sur le thé!

La plantation de Qin Yu de San Hsia
#4 Prenez du plaisir.

Le thé doit rester un loisir et un plaisir. Ne concevez pas la concentration que je recommande au point précédent comme une corvée ou un poids. Le silence ne doit pas être pesant. Il doit surtout être en vous. Faire du thé reste un art vivant joyeux, pas une cérémonie engoncée et raide. Il s'agit surtout de donner du plaisir à vos sens et à ceux de vos proches avec lesquels vous allez partager votre infusion. 

#5 Comparez les thés pour les évaluer

Le moyen le plus rapide pour connaitre le niveau de qualité d'un nouveau thé que vous infusez pour la première fois est de le comparer avec un thé similaire que vous connaissez bien. J'en fais la démonstration ce semestre pour les Oolongs de mon cours quinzomadaire. La porcelaine neutre, blanche, est alors le meilleur moyen pour préparer les 2 thés d'une manière standardisée.
#6 Ne comparez pas le thé quand vous le dégustez

Ce conseil semble aller à l'encontre du précédent. La comparaison sert à comprendre son thé, ses caractéristiques propres, son niveau de qualité... Or, on n'infuse pas que son meilleur thé tous les jours (à part quelques rares clients qui ne me commandent qu'un seul thé et ne boivent rien d'autre!). Or, quand on infuse un thé qui n'est pas dans le top 10, il serait contreproductif de sans cesse se dire qu'il est moins bon que X ou Y. L'évaluation doit servir à le comprendre pour en tirer le maximum. C'est contre lui-même qu'il faut le comparer. Ai-je réussi à en tirer tout son potentiel? Ai-je fait ressortir le caractère des feuilles que j'infuse?
#7 Le bon thé est une succession de détails -1

L'accessoire le plus sous-estimé est la coupe de thé, à mon avis. Une bonne coupe de thé en porcelaine fine est l'accessoire le moins cher qui soit et c'est celui qui est à la fois en contact avec l'infusion et votre bouche. Les amateurs de vin l'ont compris. Ils se munissent de bons verres en cristal fin pour déguster leur vin blanc ou leur Bordeaux. Les amateurs de thé feraient bien de s'en inspirer.

#7 Le bon thé est une succession de détails -2

L'autre détail qui est gros comme un éléphant, mais qu'on ne répètera jamais assez souvent, c'est la qualité de l'eau! Une infusion est 99% d'eau et 1% de thé. Prenez donc soin d'utiliser une eau pas trop minéralisée pour infuser vos feuilles. Et chauffez-la jusqu'à ébullition (si vous avez acheté du bon thé)!
Dans cet article, j'ai infusé ce Baozhong Qin Yu de San Hsia. -Il est actuellement en promotion (-15%)-. C'est mon meilleur Baozhong et mon élève de Dresden l'a particulièrement apprécié lors de mon cours dans les jardins de la famille Lin. Cela m'a donné envie de le refaire chez moi en cette magnifique matinée ensoleillée. . 
Les feuilles sont robustes et ont une bonne oxydation partielle qui correspond bien au terroir de basse altitude. Ce Baozhong n'essaie pas de passer pour un Oolong de haute montagne!


Saturday, October 19, 2024

Beach day

Spring 2024 Organic 1 Alishan Qingxin Oolong
Yesterday, the weather was so sunny, warm and beautiful. that I felt going to the beach. 
- The beach is two hours away, said my wife.
- I want to go to the beach today! If I'm not going, then the beach is coming here!
There's the perfect Chabu for the occasion. As for the tea, I'm brewing my very light and pure Alishan Organic 1 high mountain Oolong. It's the tea we studied in tea class last Sunday and I continue to be amazed by its sweet freshness. 
The mountain energy complements the warmth of the mid-morning sunshine. The waves of the tea in the cup echo the waves of qi that flow through my body.

Beauty happened along the way. The red zhuni takes central stage. 
Tetsubin. Boiling water. Brew. Pour.
The result makes me smile. Sunshine in the cups. 
The beach is in the room. 
No AC, but a fan that blows wind in my short hair. 
The beach is here and now.
Tea is the medium. It lets you travel to a high mountain, a lost forest, a delicate spring morning. Or even a beach!
With open mouth and open eyes.
There are no limits to the creative mind. 

Enjoy your weekend travels. Unleash your dragon and have great tea!