Thursday, July 25, 2024

Les boissons dans La fortune des Rougon d'Emile Zola

Dans ce premier livre de la fresque des Rougon-Macquart, nous assistons aux débuts de la richesse de cette famille pauvre de Provence. Voyons quels boissons nous trouvons dans le sud de la France au XIXe siècle. J'ai relevé plus d'une dizaine de mentions de diverses boissons.

Page 49.
"A la vérité, Plassans est loin d'être un centre de commerce ; on y trafique juste assez pour se débarrasser des productions du pays : les huiles, les vins, les amandes."

Commentaire: cette phrase nous montre une Provence qui vivait chichement de son agriculture où le vin occupait une place importante. 

Page 51.
"La vérité était que Macquart n'avait pas de rentes, et qu'il mangeait et buvait en heureux fainéant, pendant ses courts séjours à la ville. Il buvait surtout avec un entêtement farouche ; seul à table, au fond d'un cabaret, il s'oubliait chaque soir, les yeux fixés stupidement sur son verre, sans jamais écouter ni regarder autour de lui. Et quand le marchand de vin ferme, la tête plus haute, comme redressé par l'ivresse. "Macquart marche bien droit, il est ivre mort"".

Commentaire: Le braconnier Macquart est un personnage antipathique et alcoolique, porté sur le vin. C'est le premier ivrogne d'une longue liste dans cette œuvre.
 
Page 53.
"On la mit seulement au régime des viandes saignantes et du vin de quinquina."

Commentaire: La boisson d'Adélaïde Rougon est le vin de quinquina, un vin apéritif aromatisé avec de l'écorce de quinquina, une plante originaire d'Amérique du Sud qui contient de la quinine. Cela aide contre la fièvre et la malaria.

Page 56.
"Macquart dominait cependant, avec son amour du vagabondage, sa tendance à l'ivrognerie, ses emportements de brute."

Commentaire: Il s'agit d'Antoine Macquart, le fils illégitime d'Adélaïde Rougon et du Macquart mentionné plus haut.

Page 56.
"c'était à lui ce vin bu, ce pain mangé par les bâtards de sa mère."

Commentaire: Là il est question de Pierre Rougon, l'enfant légiitme d'Adélaïde. Il est jaloux au point d'en vouloir à sa mère de donner à boire et à manger à son demi-frère et sa demi-sœur.

Page 70.
"Tandis qu'Eugène rêvait de plier un peuple à sa volonté et s'enivrait de sa toute-puissance future, lui se voyait dix fois millionnaire, logé dans une demeure princière, mangeant et buvant bien, savourant la vie par tous les sens et tous les organes du corps."

Commentaire: Aristide Rougon, le fils de Pierre Rougon, fait des rêves de fortunes pour assouvir de nombreuses passions charnelles, dont celle de bien boire. Mais on notera que s'il y a un penchant pour la boisson, cela ne va pas jusqu'à l'ivrognerie.

Page 72.
"On le vit rôder dans la ville d'un air louche ; il ne prit plus sa demi-tasse au cercle."

Commentaire: Une note nous informe qu'une demi-tasse est "une tasse plus petite que les tasses ordinaires et dans laquelle on sert ordinairement du café à l'eau". L'existence de telles tasses montre la pauvreté de l'époque. Et le fait qu'Aristide n'arrive même plus à se payer ces demi-tasses montre qu'il est vraiment sans le sou. 

Page 117
"Lorsqu'il avait réussi à se faire donner une pièce de vingt sous par sa mère, il allait la boire dans quelque cabaret, et là criait tout haut que son frère était une canaille qui aurait bientôt de ses nouvelles."

Commentaire: Il est ici question d'Antoine Macquart qui dit du mal de son demi-frère Pierre Rougon lorsqu'il est éméché. Cela me rappelle d'Odyssée d'Homère et le lien entre vin et violence.
Page 119
"Tant que l'argent durait, il flânait, courant les marchands de vin, digérant au soleil (..) Le métier de vannier, ainsi entendu, est fort ingrat ; son travail n'aurait pu suffire à payer ses soûleries, s'il ne s'était arrangé de façon à se procurer de l'osier à bon compte."

Commentaire: Antoine Macquart est donc un buveur de vin qui se soûle tant qu'il a de l'argent en poche.

Page 120
"Très courageuse à la besogne, elle aurait pu mettre quelque argent de côté, si elle n'avait aimé les liqueurs ; elle adorait l'anisette."

Commentaire: Joséphine, appelée Fine, est la femme d'Antoine Macquart. Elle aussi est victime de l'alcool. L'anisette est une liqueur à base d'anis vert. Son taux d'alcool varie de 20 à 45 degrés et il est plus sucré que le pastis. C'est probablement ce côté moelleux qui plait à Fine.

Page 122
"Il était bien vêtu, mangeait à sa faim, buvait à sa soif."

Commentaire: Grâce à sa femme laborieuse, Antoine Macquart mène une meilleure vie.

Page 122
"Conçue dans l'ivresse, sans doute pendant une de ces nuits honteuses où les époux s'assommaient, elle avait la cuisse droite dévissée et amaigrie, étrange reproduction héréditaire des brutalités que sa mère avait eu à endurer dans une heure de lutte et de soûlerie furieuse. Germaine resta chétive, et Fine, la voyant toute pâle et toute faible, la mit au régime de l'anisette, sous prétexte qu'elle avait besoin de prendre des forces."

Commentaire: Zola montre que les ravages de l'alcool se transmettent de manière héréditatire. Mettre une enfant à un régime d'alcool fort est terrible.
Page 124
"Les jours de misère, il restait chez lui, exaspéré d'être retenu dans son taudis et de ne pouvoir aller prendre sa demi-tasse ; ces jours-là, il accusait le genre humain tout entier de sa pauvreté, il se rendait malade de colère et d'envie, au point que Fine, par pitié, lui donnait souvent la dernière pièce blanche de la maison, pour qu'il pût passer sa soirée au café."

Sans commentaire.

Page 126
"Pour se consoler, elle achetait un litre d'anisette, elle buvait le soir des petits verres en compagnie de sa fille, tandis qu'Antoine retournait au café. C'était là leur débauche. Jean allait se coucher ; les deux femmes restaient attablées, prêtant l'oreille, pour faire disparaitre la bouteille et les petits verres au moindre bruit. Lorsque Macquart s'attardait, il arrivait qu'elles se soûlaient ainsi, à légères doses, sans en avoir conscience."

Commentaire: Que de tristesse et misère dans cette description. On est loin de la vision folklorique et enjolivée du pastis provençal contemporain. 
 
Page 126
"Il était devenu d'une insolence incroyable ; il jouait son rôle de conquérant et de despote, à ce point qu'il cessa de payer ses consommations au café, et que le maitre de l'établissement, un niais qui tremblait devant ses roulements d'yeux, n'osa jamais lui présenter la note. Ce qu'il but de demi-tasses, à cette époque, fut incroyable ; il invitait parfois les amis, et pendant des heures il criait que le peuple mourait de faim et que les riches devaient partager. Lui n'aurait pas donné un sou à un pauvre."

Commentaire: Pour moi, Zola avait la réputation d'être un défenseur du peuple et des pauvres. Mais on voit qu'il ne se fait pas d'illusions sur les pauvres, notamment ceux qui boivent! Le mauvais caractère d'Antoine Macquart est souligné par son penchant pour l'alcool. 

Page 143
"Etranges entretiens, pendant lesquels l'oncle se versait un nombre incalculable de petits verres, et dont le neveu sortait gris d'enthousiasme."

Commentaire: Silvère, le jeune neveu d'Antoine, est républicain et idéaliste. Chez lui, ce n'est pas le vin, mais la devise 'liberté, égalité, fraternité' qui le grise! L'histoire montrera que cet excès peut être encore plus fatal que celui de l'alcool...

Conclusion: Dans ce premier livre de cette saga familiale, nous découvrons la famille Rougon-Macquart avant qu'elle ne fasse fortune. C'est pourquoi il n'y est pas du tout question de thé, produit de luxe au XIXe siècle. Les boissons du quotidien de cette Provence agricole et pauvre sont le vin, le café coupé à l'eau, l'anisette et le vin de quinquina. Les alcools y ont le mauvais rôle. Ceux qui en abusent ont souvent mauvais caractère (pour les hommes) ou en sont les victimes (les femmes).


Monday, July 22, 2024

Mimetic tea desire

How do we learn about tea? Mostly through imitation. This process is also named 'mimetic'. We observe how a more experienced person is brewing and we then try to imitate what we saw. We do this instinctively, because that's how we have learned to speak, to walk, to dress, to write... Even the greatest artists start their career with a phase of imitation. We can think of Picasso or Gu Jing Zhou, the most famous maker of Yixing teapots. 

René Girard, a French thinker, has based his understanding of man and society on this concept of imitation. According to him, even our desires are mimetic. We desire what others have. When a child sees his brother or sister play with a certain toy, then he will want this toy very much, especially if the other child isn't sharing it. There may be other toys in the room, but it's always the one in play that raises the most desire, because we imitate the desires of others. 

Desire breeds desire. The more a certain object or artist or politician is popular and liked, the more popular he becomes. When we observe such a phenomenon, we observe mimetic desire.
I realize that the mimetic process is also very much at work in my own tea way. Finding and following a tea master for over 20 years is indeed a very important part of my tea education. I was lucky to have stumbled upon a teacher who had so much knowledge, wrote tens of tea books and who is so interested in researching all aspects of tea.
How well one imitates and learns from a master depends on the student. The fact that I made quick progress and that I enjoyed the taste of great teas served as a strong motivator. However, the mimetic desire also plays an important part in my study. As a student, I wished to enjoy the same teas with the same wares in the same manner as my tea master! For a while, I had trouble enjoying teas that were not sanctioned, recommended (ie desired) by my teacher. And for some wares that he uses and recommends, I still feel that it's difficult not to desire them! This is a human weakness!

My experience has taught me how important a good teacher is. The quality of the the teacher, his tea and wares makes all the difference. The challenge for tea beginners is to find a master worthy of imitation and not just a passionate tea influencer with an appealing personality. Charismatic tea sellers can be very entertaining, friendly and even well intentioned, but the important question is 'how much of their teaching and skill is worth imitating'? 

So, imitation isn't a bad thing. It's a normal, instinctive learning process. What matters is the quality of the model we imitate and of the tea that we taste. High quality tea is necessary to quickly develop your own taste and become confident in your ability to recognize what is a good and a bad tea. 
As for resisting the power of mimetic desire, I feel that most fans of Gongfu Cha in the West have already shown a very independent mindset in developing a taste for a technique that is very little known. It's so much easier to learn about wine if you are French, about beer if you are German and coffee if you are American! My interest for Oolong started when my soon to be Taiwanese brother in law brewed high mountain Oolong tea for me for the first time! I immediately wanted to imitate him and enjoy the fresh energy of such Oolong leaves! I'm glad the mimetic desire brought me so far!

Friday, July 05, 2024

Gongfu Cha, la 'machine à café 2.0' ou le management par le thé


Thé rouge d'été d'Alishan
La machine à café est un endroit stratégique pour toute entreprise. L'idéal est qu'elle serve à plusieurs services, voire à toute l'entreprise. Ainsi, grâce à ce rituel les employés se retrouvent régulièrement et peuvent échanger des informations, des rumeurs sur la vie de l'entreprise et des gens qui y travaillent. Les amitiés qui s'y lient permettent de renforcer les liens de confiance. La pause agrémentée d'un contact social et de caféine permet de retrouver la motivation et l'énergie nécessaire pour bien faire son travail. La machine à café remplit donc une fonction managériale importante, mais non dite! Qu'en est-il donc du thé? Voyons voir à Taiwan et en Chine!
De nombreux employés Chinois boivent du thé au travail. Souvent, s'ils n'ont qu'un petit bureau, ils infusent leur thé dans une grande tasse qu'ils remplissent d'eau chaude à la fontaine d'eau chaude mise à la disposition des employés. On ne s'y attarde donc pas et l'on n'a donc pas tant l'occasion d'y discuter avec d'autres employés comme on le ferait à une machine à café. Par contre, à Taiwan, presque tous les top managers et tous les chefs d'entreprise ont une bouilloire avec de l'eau chaude pour infuser leur thé eux-mêmes dans leur espace de travail.
Les horaires de travail peuvent être longs, très longs dans une entreprise asiatique où la politesse et le respect de la hiérarchie incitent les managers à attendre le départ du patron pour rentrer chez eux. Dans ces moments plus calmes quand les employés sont rentrés chez eux, les managers travaillent leurs dossier ou bien vont glâner des informations auprès d'autres managers. C'est le moment idéal d'infuser un Oolong de haute montagne, le thé préféré des Taiwanais..
L'infusion du thé est un service rendu, un cadeau offert. Il crée une connivence, une intimité (traditionnellement, le nombre des convives est réduit). La valeur symbolique du thé est plus forte à cause des compétences qu'il faut pour le réussir. Il faut aussi connaitre les feuilles, leur origine, leur saison de récolte, leur cultivar... On est presque dans le même univers gustatif que le vin! Effectivement, en entreprise, le thé remplace avantageusement le vin, puisqu'il permet de garder la tête claire durant la discussion. 
Une belle émotion partagée permet de forger des liens sociaux plus forts. Le thé chinois, par sa diversité, ses options de très haute qualité, permet d'aller bien plus loin que le café et presque aussi loin que les grands vins sans les désagréments de l'alcool et la rareté des repas d'affaires.
Infusé seul, le thé peut être une respiration créative, un voyage des sens par l'esprit. Mais quand on le partage et qu'on le fait découvrir, cela peut permettre une relation basée sur la confiance et la gratitude. Or, dans notre société moderne, nous avons surtout besoin d'informations fiables et de la confiance de nos collègues et supérieurs. 
Pour une entreprise occidentale qui travaille avec le monde chinois, connaitre le thé, savoir l'infuser et l'offrir à un client, un fournisseur ou un collaborateur Chinois est une marque de respect. Bien fait, le thé peut unir des cultures différentes grâce au bon goût, au plaisir des arômes et de la vue, universels. L'infusion d'un thé peut alors être l'occasion d'en apprendre plus sur la culture chinoise ou plutôt les cultures, car chaque province a ses thés, ses accessoires à thé. Ainsi, on distinguera entre une Chine du Nord qui boit plutôt du thé vert, tandis que le sud, et notamment le Fujian, boit surtout du Oolong, un thé semi-oxydé qui demande plus de savoir-faire.  
Ainsi, selon la région d'où vient votre interlocuteur, vous pouvez vous procurer un thé et ce sera l'occasion d'étudier son terroir, ses particularités locales... Et vous voilà bien parti à la conquête de la confiance d'un partenaire de travail.
L'effort d'apprendre et de comprendre doit ëtre sincêre. La motivation première doit rester celle du partage d'un thé délicieux. Si le thé est raté ou de mauvaise qualité, il y a un petit risque de produire mauvaise impression, sauf si l'on a fait montre de bonne volonté.
Mon rêve est d'arriver à réduire les tensions géopolitiques entre les grandes puissances que sont les USA, l'Europe et la Chine à l'aide du thé, en créant des moments intimes et lucides de préparation de thé entre les dirigeants. Ce serait très différent de cette cérémonie, faite à côté des dirigeants. L'idée est bien plus de permettre au chef occidental de montrer son intérêt et son savoir-faire comme marque de respect pour la culture chinoise, et de laisser Xi (ou un autre dirigeant Chinois) l'occasion de rendre la pareille.
 L'empereur Song Huizhong de la dynastie Song ne se privait pas de préparer le thé pour ses ministres ou ses invités!

Contactez-moi si une formation de thé managérial vous intéresse pour améliorer vos contacts avec vos interlocuteurs du monde Chinois (Chine, Hong Kong, Taiwan, Singapour). 
 Photos sans retouches, prises avec mon portable ce matin entre 6h30 et 7h. 

Thursday, June 27, 2024

3 teas for 5 drinkers in the tea hills of Tucheng

2024 spring Lily Flower Wenshan Baozhong
It's summer, the best season to enjoy tea outdoors! We chose to brew early, because summer is the season of afternoon showers in Taiwan. We started with this lightly oxidized Wenshan because I like to start with a regional tea. Drinking a Baozhong south of Taipei helps to understand the connection between a tea and its terroir. This tea could have come from a nearby tea plantation. So, the aromas that exude from the cup are very similar to the scents in these hills. The trick, outdoors, with a Wenshan Baozhong is to brew it quite strong. You can see that the leaves are plenty and that they opened up very well in the porcelain gaiwan. My 4 guests wondered what's my secret to get the first brew to open up: "the secret will be revealed in due time. Patience is one important factor."
The second tea we brewed is my spring 2024 Da Yu Ling 100K high mountain Oolong. I switched to a larger Yixing zhuni teapot, because it's such a fine tea. It needs more space to expand. Here, I had to be careful to find the right amount of leaves for a well balanced brew. There are more distractions outdoors (smells, sounds, wind...) so that you should brew stronger. However, with this level of quality, you don't want to lose the finesse of the high mountain taste. So it can't be too strong either.  
My guests thought I made a terrific job. They enjoyed the minerality of the powerful aftertaste. Even the blue dragon seemed to smile...
By coincidence, another tea party started just a couple of feet away from us. I'm posting this picture because it is quite typical of the way the Taiwanese enjoy their tea. 
You'll notice several differences with my set up:
- a larger teapot (but also an Yixing, albeit a zisha, not necessarily the best match with fresh Oolong)
- the use of 2 pitchers for convenience.
- fruits and various snacks are displayed on the tea table and the drinkers will eat them during the tea.
There's another difference that can only be heard: their conversation was 10% about tea and 90% about other stuff. Our conversation was 90% about tea and 10% other stuff!
I let Nick handle the second brew of the DYL. Nick is a Penn State student, member of the GongFu Cha tea club. He had never me, but had read all the accounts of the various Tea Exhibitions I helped translate with TeaParker. I'm glad I was able to give him some advice to improve his brewing technique.
He handled the zhuni teapot very well, though, and Robert recorded him on his phone.
See, there are very few splashes on the Chabu! Nick is happy!
Very happy!
Then Kevin performed the third brew. He's a Taiwanese tea friend with a lot of tea experience. A friend of Nick, I met him for the first time for this occasion. 
We can see that he performed his task with concentration.
Thank you, Kevin!
Then Robert, a German studying Chinese brewed the fourth brew with the silver kettle. Actually, I had also brought a stainless kettle to boil water, but after we compared the hot water coming from both kettles, we all preferred the sweeter, purer and energetic taste of the water boiled in silver. 
For high mountain Oolong, it's helpful to pour some boiling water also ON the teapot. It helps get more aromas out of the leaves. 
Good job, Robert! Vielen Dank! Sorry I caught you when you closed your eyes.
After Da Yu Ling, we switched to my spring 2024 charcoal roasted qingxin Oolong from Young Lung in the Dong Ding region. I placed this tea at the end, because it's taste and scents are heavier then the first 2 teas and there should be a progression. The charcoal roast, especially, added another dimension to the Oolongs we've had so far.
2024 spring charcoal roasted Oolong from Yong Lung
My guests were familiar with the competition Dong Ding Oolongs, but found this Dong Ding Oolong to taste different. Its roast has no burnt scents and the leaves open up completely. Here I will now reveal the secret to a good first brew. It's easier to brew in an Yixing teapot, because it retains heat very well. The challenge is the gaiwan. The trick is to preheat the porcelain well: don't save water by only filling half the gaiwan! And be patient enough to let the lid get hot. Finally, don't waste time and let the gaiwan cool down after emptying the water in the cups: no need to rush, but your leaves should already be ready to be put in the gaiwan and the water should already be boiling!
And then you get a beautiful golden color! Under the tree, I love how the sun and the shadow emphasize the beauty of the tea in the ivory hue tea cup.
It's now Johann's turn to brew. Handling the gaiwan is much more tricky than holding a teapot!
But Johann has lots of tea experience already and did a good job pouring the same amount of tea in each cup. The 4 tea friends asked me the question they hadn't dared ask earlier: "Why don't you use a gongdao bei, a pitcher?"
I do use one when I'm doing other things (like cooking) at the same time. However, for gongfu cha, I never use one, because the absence of a pitcher requires that you focus all your attention on the tea. That's how you manage to forget about the problems in your job/life and can enjoy tea fully. Also, it's simpler to have one fewer item to carry and to use.
Thank you Johann. Gut gemacht!
We close the circle with a last brew by Nick.
What I liked is that all these tea students knew instinctively to be silent and attentive when someone was brewing. We didn't talk about tea 90% of the time, after all. Maybe only 45%, and the other 45% were tea silences...
You won't burn your fingers if you hold the gaiwan at the rim!
I can get tea satisfaction!
I wish you a wonderful summer. You still have a couple of days to enjoy the special discount of 20% on 20 teas and 20 tea accessories. This promotion for the 20th anniversary of the blog will end on June 30th.