Monday, July 30, 2018

A Dive in my Cool Sea Chaxi


A successful Chaxi is when everything comes together around a common theme:

- The turquoise waves Chabu, shells and corals on top of a white fabric suggest a cool sea.
- The glass jellyfish seems to swim in the water as if we were in the sea.
- The light celadon tea boat, cups and tea jar have matching colors with the lightest turquoise color of the Chabu and add a feeling of freshness. Also, the thin singing cups stress the light taste of the tea.
- The high mountain Oolong from TianChi is from spring 2018, super fresh. Thanks to its top quality, it's a good match for a brew in a silver teapot (and silver is the coolest looking metal!) That way it can be brewed lightly (with few leaves) and still taste very energetic. That's how I obtain a light brew and very refreshing aromas. So, even the way the tea is brewed is considered in relations with my cool sea theme!
- The qinghua mini plate and Jianshui bowl are blue on white. This cool color combination reminds us of a blue sky with very white clouds on a hot summer day.
- The green plant looks like long seaweed floating around!
I feel cooler just by looking at these pictures!
The Oolong tasted particularly refreshing. Its pure high mountain energy echoed the raw power of the blue sea waves...
Creating a Chaxi means creating a world of meaning and harmony. It's a way to transport your mind wherever you wish to go. The Chaxi can also take more personal meaning. Here, the shells remind me of that white sand beach in Kenting where I found them and go every year with my wife and kids. And the jellyfish is both a reminder of the friend who gave it to me and of the joy I have when I dive in the ocean and see the beauty of marine life!

Friday, July 27, 2018

Un nez et un palais de plus en plus sensibles


Beauté Orientale d'été 2017
Voici une histoire où mon nez, trop sensible, m'a empêché de déguster du bon thé!

Fin juin, je suis allé rendre visite à un de mes amis fermiers à Hsin Chu. Je lui ai acheté son Concubine Oolong de 2011 et le reste de son stock de Beauté Orientale d'été 2017. Ces thés étaient déjà emballés et je les connaissais depuis de ma précédente visite. Je n'avais donc pas eu besoin de les regoûter. D'ailleurs, cela n'aurait pas été possible ce jour-là, car le fermier arrivai de sa plantation et son odeur m'informa immédiatement qu'il y avait fait l'épandage de produits fertilisants organiques. Toute la pièce chelinguait affreusement! Il avait beau se laver les mains, il était clair que cette odeur n'allait pas disparaitre à moins d'une douche et d'un changement complet d'habit! Il me proposa d'infuser un de ses bons OB, mais je déclinai et partis rapidement après lui avoir acheté ses deux thés!
Je ne pense pas que mon départ précipité l'a blessé. J'imagine que dans son état, il devait surtout avoir envie de prendre sa douche et non de préparer du thé pour un client! De plus, qu'importe le thé choisi, ses arômes auraient été recouvert par cette odeur de m...! Cela n'aurait pas été un plaisir, mais une torture pour mon nez de rester un instant de plus dans cette pièce!
Je suis originaire de la campagne alsacienne et les odeurs de purin, de porcherie et de bouses de vache me sont encore assez familières pour ne pas être rédhibitoires. Mais dans le contexte du thé, mes 15 années d'apprentissage m'ont conduit à devenir de plus en plus exigeant. C'est au point que je ne porte plus de parfum ni de déodorant afin de ne pas sentir des odeurs artificielles pendant que je bois mon thé, toujours naturel!

A force de goûter des thés similaires mais différents, mon nez a appris à mieux distinguer ces petits détails qui forment le profil de chaque thé et infusion. L'homme s'habitue rapidement au luxe! Même avec les meilleures feuilles, j'y trouve toujours à redire. Les infusions vraiment parfaites restent une petite minorité. Mais quand cela arrive, le bonheur est immense et soutient facilement la comparaison avec les plus beaux mets et plus grands vins. La beauté fragile, unique et éphémère de chaque Chaxi lui donne une aura presque spirituelle...
Quand je suis chez moi ou bien quand je peux transporter mon Chaxi dans la nature, je contrôle entièrement la qualité du thé que je bois. Mais en voyage, ce n'est pas toujours possible ni pratique d'infuser le thé ainsi. Que faire quand on est devenu tellement sensible que l'on ne supporte plus les thés servis sur la route? Voilà 3 solutions:

1. Un gros thermos avec des feuilles à soi. Certains thés comme les Oolongs torréfiés ou les puerhs anciens supportent assez bien les très longues infusions en thermos (pourvu qu'on n'utilise que peu de feuilles). Et même si cette méthode n'est pas idéale, elle produit souvent de bien meilleurs résultats que les thés en sachet et/ou parfumés qu'on trouve en voyage.
2. Boire de l'eau plate ou de l'eau gazeuse! Des études récentes montrent que ce sont les sodas et les jus de fruits (toujours trop sucrés) qui sont les ennemis de notre santé. Le sucre est une gourmandise addictive dont il faut jouir à petite dose. Le plus simple est donc de boire de l'eau minérale et d'en profiter pour remarquer comment quelques dizaines de milligrammes de variations des minéraux donne un goût particulier à chaque eau minérale. (Personnellement, j'ai horreur de la Cristalline que je trouve pâteuse, une autre manifestation de mon hyper-sensibilité gustative!)

3. Mais parfois, la meilleure solution c'est la désensibilisation et la tolérance! Ainsi, au Vietnam, les restaurants servent souvent un thé léger et frais ("cha da") avec le repas (souvent très épicé). C'est loin d'avoir la puissance d'un Oolong de haute montagne, la finesse d'un BiLuoChun ou la complexité d'un Hong Shui Oolong, mais c'est généralement buvable. Et je les ai presque tous bus, sauf la fois où il me restait du Lishan torréfié de 1998 dans mon thermos: j'ai pu le diluer et le refroidir avec les glaçons qu'on nous avait apporté!
Il y a des moments où l'on doit apprendre à être réaliste dans ses attentes et à juger une boisson par rapport à son potentiel et non par rapport aux meilleurs thés que l'on a chez soi. L'extra sensibilité du buveur de thé doit être maniée comme un instrument pour trouver la meilleure alternative dans ce qui est possible de boire. Cela ne doit pas devenir un idéal inatteignable qui entraine à coup sûr la déception et le déplaisir.

Sinon on passe au règne de la Terreur qui suivit la Révolution française. Au nom d'un bel idéal, la liberté (le thé de qualité), on guillotine (on critique) tous ceux qui n'atteignent pas cet idéal. Ce n'est pas ainsi qu'on persuade les indécis, qu'on donne envie aux récalcitrants. L'idéal n'est pas fait pour être atteint sur-le-champs, mais pour nous servir de guide. La voie du thé (de qualité) est cet apprentissage progressif vers plus de pureté dans le goût, plus de naturel dans les arômes, plus de beauté dans le moment.

J'espère faire de mon mieux pour vous donner un exemple positif qui montre comment je vis le thé au quotidien. Mais quand ce n'est pas vraiment possible, je n'en fais pas un drame. Une boisson ordinaire me permet d'encore mieux apprécier mes Chaxi passés et futurs!

Wednesday, July 25, 2018

Brewing in sunlight


2017 spring high mountain Oolong from Fushou shan
In my previous article, I was exploring the interplay of light and shadows using a black Chabu. Here, I'm trying the opposite approach: a big white Chabu for my afternoon sunshing Chaxi!

The shadows are long, because the sun is nearing its sunset in the city.

The blue sky and strong light gives a beach feeling. It feels pure and weightless. That's also how the tea tastes, sweet, refreshing, almost sparkling and pure!
The handpicked leaves are thick and full of flavors. The brew is slightly post oxidized because the tea is 1 year old and hasn't been kept vacuum sealed. When this happens with a lower quality mountain Oolong, it's a catastrophe, because all it had going for it was its freshness. But with this FuShou shan Oolong, it's OK, because there is still freshness beyond freshness! Yes, the freshest scents have disappeared, but the freshness of the taste, the lightness and purity are still there! If the tea has been well kept (and this one was), then the slight aging/postoxidation will add some sweetness and depth. Few brewers are getting to enjoy these aromas these days, because most high mountain Oolongs in Taiwan are processed too green...
Speaking of light and Chinese culture, let me share these pictures from the imperial citadel in Hué, in central Vietnam. This palace of Vietnam's kings was inspired by the forbidden city in Beijing and shows the influence of Chinese culture in Vietnam's history.
Vietnamese cities are playing catch-up with the Western world and are rapidly adding modern high rises. Hué is one of the few places where the past is well preserved.
Long life!
A lack of restoration and fading colors adds melancholy to this door.
Is this tame garden a sign of France's past influence?
Vietnam and China in one same place: double happiness.

Friday, July 20, 2018

In search of a Light and Harmony Chaxi


Spring 2018 wild gushu raw puerh
The 15 years anniversary of my first class with Teaparker is coming soon! I know I can never thank him enough for all he has shared and taught me. For me, he's a modern Lu Yü, a tea genius underappreciated by his fellow countrymen because he's too refined and demanding. I continue to find his classes interesting, because he continues to learn new things and shares them with his students. He always stays 2, 10, 50 steps ahead of us! 
This week, Teaparker gave me a task for the next tea class: design a Chaxi combining harmony and light!
This is a great theme and it has given me inspiration and pressure to get creative. In this post, I am showing you 3 Chaxi I made these last 3 mornings. Here I share them with you and will use Facebook to get your feedback about which you like most!
For this task and this subject full of energy, I felt like brewing a fresh wild puerh. That's why I chose this latest addition to my selection: a marble made of spring 2018 gushu leaves from the same 500 years old trees that were pressed into cakes in 2017. Very few leaves were necessary for powerful brew in my silver teapot. The idea in this Chaxi is to use crystal, glass and very white porcelain to emphasize the light. The lotus flower is the symbol for harmony.
Day 2 - The heart shape box was a little too shallow to serve as Jianshui, but I can use it as a display plate for the dry leaves. I'm still using the 2018 gushu puerh, but fewer leaves this time. This tea is extremely powerful and has a sweet/bitter aftertaste that seems never to go away!
I replace the crystal ball with a crystal pineapple. The golden leaves are a good match for the color of the brew and the golden teapot! 
The light fragments in these crystal decorations and produces rainbows that add a kind of disco light atmosphere!
 This playful light splashing on the wall and the black Chabu brings a festive spirit. This morning light only lasts 30 minutes in my tea space. It's a reward for getting up early and a gift that reminds us that life is short and precious. Timing is everything. It's a problem for my tea class Chaxi: at 10 AM there won't be any sun in the usual spot, I'm afraid...
These pictures may end up being much better than anything I can produce in class, if I can't get a direct sunshine...
For this Chaxi, I added a round piece of paper to represent the moon. It lets us see the shadows of the small bamboos bonsai.
So many Chinese Tang poems come to mind with the full moon! The thin walls of porcelain let us see the qinghua painting on the cup!

2017 spring top old arbor raw puerh
Day 3 - I continue my adjustments to improve this Light and Harmony Chaxi.

This time I'm brewing the 2017 spring leaves to compare them with the 2018. The aromas indicate this puerh comes from the same trees, but it has much less bitterness! This softer taste also comes from the antique porcelain Dehua teapot I'm using instead of silver. Less power, more harmony.
With a bigger teapot, I've also switched to bigger, light celadon cups. This color helps making the brew look lighter and fresher (than with an ivory porcelain). But their color is not paired with the teapot and so I'm not sure if it's the right choice.
I'm still using a black Chabu, but instead of an Obi, I'm using the black side of this long Chabu.
In terms of decoration, I have simplified it by taking away the crystal butterflies and the jar. Puerh is the rare tea that doesn't really need much protection...
However, I've kept the round white moon to symbolize harmony and coming around a cup of tea. The interaction possibilities with the crystal, the bamboo shadow and the cups seem endless.
The simple and wonderful addition of a white round paper enables the play with light. This play with the sun is made in the same spirit as the tea play we're having with a Chaxi. It's all about being creative and never repeating oneself. Life is too short to repeatedly drink the same tea the same way. There's always something new that can be discovered, that can be learned and that can be shared. That's how you find joy in tea and life!
And that's how you stay motivated to write and share your tea experience for another 15 years!

Tuesday, July 17, 2018

Retrouvailles avec le maitre du voyage en Asie

C'est le premier jour de la rentrée de septembre 1982 que j'ai fait la rencontre de Laurent Volk. C'était son premier jour au collège de Sainte Philomène, l'école où j'allais depuis la maternelle. Je fis en sorte qu'il se sente à l'aise dans ce lieu nouveau et lui présentai tous mes copains. Depuis ce jour-là, nous nous sommes liés d'amitié et nos destins ont suivi des routes assez similaires. Ainsi, il y a 20 ans, nous quittâmes chacun la France pour l'Asie. Laurent s'établit en Indonésie. Il y fit son service national dans la coopération et l'enseignement du français. Voyageur curieux et intrépide, il parcourut les iles de l'Indonésie à la découverte des volcans, des temples hindous, des rizières en plateau, des plages de sable fin et de la culture unique et fascinante de Bali.
Il tomba amoureux de cette ile (et de ses femmes!), si bien qu'il s'y installa. Comme il aime partager son bonheur, il créa l'agence de voyage Bali Authentique pour faire découvrir les coins merveilleux qui l'ont le plus inspiré. Et vu qu'il en connait un grand nombre grâce à ses nombreux voyages et qu'il s'intéresse passionnément à la culture et à l'histoire locale, son agence de voyage rencontra un si vif succès qu'il travailla d'arrache-pied jusqu'à ses 40 ans. Depuis, il a fait ce que mon prof de management de l'ICN, M. Bourion, recommandait aux futurs managers: si vous devenez le meilleur dans votre domaine c'est le moment de changer, sinon l'ennui et la routine vous guetteront!
Laurent vit maintenant au Vietnam avec sa petite famille. Et c'est là que nous l'avons rejoint pour une merveilleuse semaine de vacances. Naturellement, c'est lui qui s'est chargé de composer le programme de notre séjour: snorkeling dans les iles Cham près de Hoi An, visites des caves de Phong Nha, celles du Vietcong, de l'ancienne capitale impériale Hue et balade dans le parc national Bach Ma. De mon côté, j'ai contribué au plaisir de ces visites en infusant du thé chaque fois que possible et en prenant de belles photos. Bref, nous avons fait ce que les hommes font lorsqu'ils vivent paisiblement en société: nous nous spécialisons dans ce que nous faisons de mieux et échangeons nos services pour plus d'efficacité et de satisfaction!
A 1400 mètres d'altitude, je prépare cette fois mon puerh cru de Menghai de 1997. Un vieux puerh pour une vieille amitié toujours pleine d'énergie. Un thé aux facettes multiples pour un endroit situé au haut d'une montagne,
mais aussi face à la mer de l'autre côté. En plus du thé lui-même, Laurent me dit apprécier le côté cérémonial de ma préparation du thé. Le fait que le thé prenne un aspect un peu formel et silencieux a un avantage pratique: il indique aux autres personnes que ce moment est précieux et qu'on n'a pas le droit de vous déranger. Le thé devient alors une plage de temps très personnelle où l'on a enfin le temps de souffler, de faire le vide dans la journée. Même les enfants comprennent que ce n'est plus le moment de sauter et de jouer: ainsi, son fils de 7 ans est venu s'assoir tranquillement en face de moi!

Laurent a le voyage dans le sang. Son âme d'artiste vibre avec l'énergie qu'il puise dans chaque lieu. Les ruines de vieux temples l'inspirent tout particulièrement! Mais il ne se prend pas au sérieux. La vie est trop courte pour être triste!

Ce voyage fut donc une réussite à plus d'un égard. Ce furent des retrouvailles avec un viel ami, ce fut la découverte du Vietnam du centre, ses plats savoureux, ses paysages tropicaux, ses habitants souriants. Ce fut aussi la rencontre avec sa famille si mignonne, des moments de partage de ma passion du thé, des discussions sur la vie et le monde...
C'est avec beaucoup de gratitude que je dis merci à Laurent et au destin. Aucun de nos ancêtres n'a connu une vie aussi pleine d'expériences nouvelles et de voyages. Je mesure ma chance de vivre en 2018 dans un monde si prospère et majoritairement en paix. Qui aurait cru que 36 ans après notre rencontre dans un collège du nord de l'Alsace, nous passerions des vacances ensemble au Vietnam après 20 ans en Asie?  Notre vie est un roman et nous avons écrit une de ses plus belles pages!
Merci Laurent! Quelle joie de voir la France gagner contre l'Uruguay avec toi! (J'en profite pour vous indiquer que j'ai fait des promos spéciales pour la France championne du monde! Mes meilleurs Oolongs de haute montagne sont réduits de 11%!)
A la prochaine!