Thursday, January 31, 2019

Le Oolong est une création de la Chine rebelle

Zhuo Yan Oolong from Shan Lin Xi, winter 2018
 Comme j'ai reçu de nombreux de nombreux commentaires positifs sur mon dernier article en anglais sur les Oolongs de haute montagne, j'ai envie de le réécrire en français. Il ne s'agit pas d'une traduction: cela ressemblerait trop à du boulot et ce blog doit rester un endroit de joie et de partage autour du thé. C'est pourquoi, au lieu de parler du Oolong de haute montagne, je vais parler de son ancêtre, le Yan Cha de Wuyi, le premier Oolong qui apparut en Chine (et dans le monde). Le but de cet article est de vous expliquer que cet Oolong est le fruit de l'esprit de la Chine du Sud.

Comme tous les pays, la Chine n'est pas un territoire homogène, mais connait de fortes différences entre nord et sud, l'intérieur des terres et la partie costale. La géographie a un impact sur la culture et les personnes. Tout le monde sait que, de nos jours, les provinces côtières de la Chine qui commercent avec les autres pays sont plus prospères que les provinces de l'intérieur. Par contre, en Occident, on connait moins le fossé culturel entre la Chine du Nord et celle du Sud. Celui qui appliquerait la division française ou italienne (au nord il fait froid et on bosse, au sud il fait beau et on se la coule douce) aurait tout faux!
Les grandes plaines fertiles du nord sont le berceau de la Chine antique. En l'an 5 av. JC, seuls 10% des foyers chinois étaient dans le sud-est marécageux ou montagneux, chaud et humide. Les plaines du nord permettaient une agriculture céréalière simple et contrôlée par quelques grandes familles. C'est pourquoi on voyait les choses en grand dans le nord de la Chine. Les capitales y étaient immenses et carrées, comme des grands champs de céréale (blé, millet). Le pouvoir appartenait aux clans qui détenaient les plus grands terrains. Ils formaient l'aristocratie et avaient recours à des paysans peu éduqués et mal payés pour cultiver leurs terres. Et les revenus de l'Etat étaient surtout assis sur les rendements agricoles des terres les plus fertiles: celles du nord.
Les terres marécageuses du sud de la Chine étaient bien moins taxées et parfois gratuites, car elles étaient moins fertiles et plus morcelées. Chaque lopin nécessitait un travail préalable de drainage, de stabilisation... pour rendre la terre exploitable pour la culture du riz ou des fruits. Cela demandait un travail dur, plus technique et créatif. Mais de nombreux paysans Chinois préféraient être maitres de leur petite exploitation que serfs/locataires chez une grande famille. C'est pourquoi beaucoup allèrent s'installer dans le sud et dès 740 (dyanstie Tang), 40% des foyers Chinois se trouvaient au sud de la rivière Huai. Ce mouvement vers le sud s'accéléra en 1127 quand la dynastie Song du Nord se réfugia au Sud.

Les moines aussi préféraient installer leurs temples et monastères dans les montagnes, car ces endroits n'étaient pas taxés du tout, puisqu'il était très difficile d'y faire pousser de la nourriture. Le sud de la Chine fut donc l'eldorado des Chinois les plus entreprenants et résistants à l'autorité du pouvoir central et des grandes familles. Il en résulte donc un tempérament et un état d'esprit très différent selon qu'on vit au nord ou au sud de la Chine. Au nord, à Pékin notamment, on pense tout très grand (grandes plaines, grands projets, grandes entreprises...). Le pouvoir est centralisateur et concentré en peu de mains. Les solutions et les produits sont standards comme les céréales. Au sud, par contre, on pense PME, liberté d'entreprendre, indépendence, créativité...
Photo de Rattana Vandy
Ainsi, les monts de Wuyi dans le Fujian sont un nid d'indépendence. Peu après la révolution de 1911, c'est à Wuyi que les paysans fondèrent la première cellule du parti communiste chinois! A l'époque, c'était le signe de l'âme rebelle et ouverte aux idées nouvelles de ces Chinois du sud. Durant la dynastie Qing, ces fermiers avaient fait déjà preuve d'une ingéniosité caractéristique de leur culture du sud: ils avaient inventé le Oolong, le thé le plus complexe à réaliser. De ce point de vue, ils sont un peu comme nos vignerons de Bourgogne qui font de très grands vins sur des terres froides et incultes.

En effet, depuis la dynastie Ming à nos jours, dans le nord de la Chine, on aime surtout boire le thé vert. A la base, ce sont des feuilles de théier séchées très rapidement pour qu'elles n'oxydent pas. Leur transformation est donc minimale et ne demande pas trop de savoir-faire. Leurs arômes sont frais et la qualité dépend surtout de la taille des bourgeons et du moment de la récolte: plus on récolte tôt au printemps, plus le temps est frais et donc plus les arômes sont fins. En terme de thé, c'est ce qui se fait de plus standard ou de plus facile à classifier (par date de récolte ou nombre de feuille au kg).

Le génie des fermiers de Wuyi est d'avoir pensé le Oolong comme des Chinois du sud. Au lieu de faire simple, ils allaient faire compliqué. Au lieu de cultiver de grandes plantation en plaine, ils allaient cultiver les théiers sur des petites parcelles pentues et rocailleuses de Wuyi. Mais afin de rester compétitif, au lieu de récolter les feuilles au stade de bourgeon, ils attendraient qu'elles soient matures, mais encore tendres. Le climat de ces monts du sud, bercés par une rivière, permet justement que ces théiers ne reçoivent pas trop de soleil et que l'air soit humide afin de bien préserver la fraicheur des feuilles. (On retrouve ces mêmes principes pour le Oolong de haute montagne de Taiwan). Ensuite, les fermiers oxydent les feuilles avec beaucoup de savoir-faire pour obtenir un degré d'oxydation qui exprime le mieux leur caractètre. Et le process se conclut par une torréfaction intense mais délicate qui préserve la fraicheur des arômes pendant des dizaines d'années! 

Ils obtinrent un thé radicalement différent du thé vert. En fait, ils n'obtinrent pas seulement un thé, mais des dizaines, voire des centaines de thés différents selon le pic où il est planté, quel cultivar est utilisé, quel style de torréfaction est appliqué... Le Oolong est donc le thé le moins standardisé, le plus individuel. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Mais la fierté et le succès des fermiers de Wuyi, c'est que la qualité de leur Yan Cha fut reconnue très rapidement. Dès la dynastie Qing, on a des actes de vente qui montrent que les meilleures feuilles de Wuyi, le Da Hong Pao, se vendaient au prix de l'or! 
Photo de Rattana Vandy
De nos jours, on retrouve ces 2 états d'esprit dans la commercialisation du thé. D'un côté, on a l'approche du nord dans ces grandes expositions où priment le nombre d'exposants et la surface des locaux. Là, on te demande combien tu as de succursales, combien de tonnes de thé tu vends, combien d'employés tu commandes, combien de profits tu génères... L'emballage et le marketing comptent plus que le produit. A l'opposé, on a l'approche du sud qui fait la place belle à la qualité du produit, au travail créatif des fermiers, aux endroits reculés, aux hautes montagnes, aux feuilles mordues par des insectes, aux récoltes anciennes.

De plus, le Oolong n'est pas une boisson de pouvoir avec laquelle on impressionne ses invités. Pour cela, son infusion est beaucoup trop technique et facétieuse. Quand Xi Jinping invite un autre chef d'Etat à boire du thé, il le fait toujours préparer par un maitre de thé (ou une jolie maitresse de thé)! Voilà comment on aime boire le thé dans le nord de la Chine, préparé par une tierce personne à votre service. Dans le sud, au contraire, le thé est bu à la manière de Chaozhou, en petits groupes de trois personnes de même rang. Souvent, le chef d'entreprise fait le thé pour ses clients. C'est fait pour être plus personnel et tisser de meilleurs liens humains.

Conclusion: de tous points de vue (culture, fabrication, préparation, vente), le Oolong est l'expression de l'âme créative et rebelle de la Chine du sud. Et c'est aussi pour cela que je l'aime!!!

Monday, January 28, 2019

A southern Chinese gamble pays off: high mountain Oolong tea

BiLuXi high mountain Oolong, spring 2017
High mountain Oolong doesn't make much sense from a Northern Chinese perspective. This tea could only be invented in the south of China. Why? North China has a very different geography than the south. The northern plains are very fertile, but much drier and colder than the warm south where you find mountains and wetlands. North China's rich soil is very well suited to grow cereals, while the south is better suited to grow rice and fruits. (That's why noodle restaurants in Taiwan are often referred as 'northern food').
During the early Song dynasty, these fertile and big northern plains were the most important part of China. That's why the capital was located in Kaifeng (Henan province) from 960 to 1127. These lands belonged to rich and powerful families and the emperor was able to levy relatively high taxes on them in order to pay for his army (80% of tax revenues went to the army!) Land in the mountains or in the wetlands didn't yield as much food as these plains, which is why it was cheaper, or free to be claimed, and less taxed (or not taxed at all in the case of mountains). That's why, during the first millennium, many poor Chinese gradually moved southward, even before the Northern Song collapse. This debacle happened in 1127 when the nomadic Jürchen tribes seized control of the rich lands in the North.
What is interesting with this ancient history, is that this geographical divide continues to impact the two Chinese mindsets. The northern mindset, symbolized by Beijing, is that of big projects, centralized power and an aristocratic elite, while the south of China favors small companies, an independent mindset and creativity. In the north, successful agriculture requires big land and cheap labor. In the south, small plots are grown by industrious families for their own benefit. In the north, output maximization is key. In the south, the success comes from the talent and creativity to cultivate wetlands or on mountain slopes. There, the first challenge is to domesticate nature in order to be able to grow something!
A northern Chinese mindset would want to cultivate tea on a very large scale, in plains and harvest it as often as possible. Then it would turn it into a finished product very quickly and simply either by not oxidizing (green tea) or fully oxidizing (red/black tea) the leaves.

In this regard, high mountain Oolong is very much a product of the southern Chinese mindset. Its goal wasn't to become profitable because of an easy production, but because it would be difficult, rare and special. No central plan launched this kind of tea, but it became popular because tea drinkers in Taiwan liked it and were willing to pay more for its outstanding quality. In the late 1980s and early 1990s, high mountain Oolong spread higher and higher, because the farmers realized that the cool high mountain weather improved the finesse of the taste. At first, this was really a counter-intuitive move, because this cooler weather would reduce the yields compared to the plains of Mingjian (Nantou county) and there was no guarantee that the taste would improve.

But this tea had an advantage that would keep its price reasonable: the fact that it isn't a simple green tea, but a complex Oolong. For a green tea, key to quality is to harvest the leaves when they are still buds, very small. With its partial oxidation, a small leaf size isn't the key factor, but the freshness and energy contained in the leaves: as long as the afternoons are misty and the nights cool, large high mountain leaves remain fresh and sweet. The skill of the tea producer is to oxidize the mix of buds and young (large) leaves in harmony with their freshness and with the character of its origin (mountain, season, weather). Thus, having bigger leaves and stems helps reduce the price per gram of high mountain Oolongs even though it also increases the time (and skill) required to produce it (compared to green tea).

For all these reasons, every batch of high mountain Oolong is different! High mountain Oolong tea is completely unlike wheat or millet, cereals grown in the north and sold by the ton. In this regard, Oolong tea is much more similar to Burgundy, Bordeaux, Napa valley... wine. And that's why it's so important to rely on an experienced taster to select the best possible quality from a very large choice of uneven quality! (Note: bad quality isn't always the farmer's fault. Sometimes he has to harvest under poor weather conditions or the tea isn't stored or roasted properly by a wholesaler/roaster).

That's also why tea is typically a southern Chinese drink. Quality, creativity and human connection were and still are at the heart of (Chaozhou) gongfu cha:

- Quality: during Qing dynasty, the price for the best WuYi Yan Cha was the same as gold!

- Creativity: the Chaozhou gongfu cha method of brewing tea resulted in new tea ware that was both functional and beautiful: small Yixing teapots, small porcelain cups, pewter tea caddies and saucers, small red or white braziers (Nilu), small kettles... Nowadays, you also find creativity in the Chaxi, the way the tea is set up.

Human connection: in Chaozhou, tea was drunk by small groups of 3 persons. Such small groups meant that you were - or would become - good friends if you spent time sharing delicious tea.

Conclusion: high mountain Oolong tea from Taiwan is strongly linked to the independent and creative spirit of southern China. I find it fascinating that this spirit also resonates in how it's brewed and appreciated...

Friday, January 25, 2019

Oriental Beauty class

This week I gave a tea class focused entirely on Oriental Beauty Oolong from Hsin Chu county. We brewed 6 different OBs in white porcelain. We started with the 2017 summer OB tradition, which is a very reference for what a traditionally roasted OB from Hsin Chu should taste like.
Imperial grade vs normal grade
Next, we compared it to the imperial grade OB and tried both 2018 and 2016 versions. This is a very interesting and important comparison, because OB is unlike most Oolongs. Its price is very much linked to its quality level and not just to its origin and season. Prices for spring Alishan Qingxin Oolongs don't vary much from one lot to another. Prices for OB, however, can increase dramatically. Farmers can charge three times to fifty times more for OBs that look very similar. The difference you may notice is that the imperial grade has more (white) buds than the normal grade. This has an impact on the aromas, but only if you brew the tea well.

Advice: since OB leaves are rather small, their flavors are rather quickly extracted by boiling water. It's best not to overbrew such leaves.
And we ended the class with the aged 2010 fall top OB and my 2008 'perfect' OB. This helped us confirm that time improved the finesse of the fragrances and mellowed the taste of well roasted OB (without subsequent roasts necessary).

Wednesday, January 23, 2019

Tea postcards 2019

This year's 2 tea postcard gifts are now available. I thank all of you who voted and helped me select these 2 pictures. You have made an excellent choice. Each picture is full of action and tells a story. Above, water is poured from the kettle into the Yixing teapot. That's when the fragrances of the leaves intensify and tickle our nose. It's a moment of silence and concentration. Taken in black and white, this picture has a classic and jazzy feel. It's a timeless moment full of expectation as a new brew is starting.

The second picture shows 2 tea pickers harvesting Oolong in a tea garden in Changshu Hu (Alishan). They work quickly, by hand, to gather the tender spring tea leaves and buds. Their colorful cloths and hats bring a joyful touch to this scene. A ray of sunshine underlines the absolute freshness of these jade green leaves. A steep slope in the back indicates we are on a high mountain where Taiwan's finest Oolongs grow!
The postcards are not my only gifts. For orders above 60 USD, you receive a sample of Jinxuan and my Oolong Brewing Guide. Above 100 USD, you get free airmail shipping and receive my review of Chinese Tea Ceramics at the British Museum. And for orders of 200 USD and more, you get a sample of Tsui Feng Oolong, free EMS shipping and my review of the ultimate tea ware collection of Chinese emperors at the National Palace Museum

I will be processing your orders until January 31st. Then, the Chinese New Year holiday will last until February 11th. Enjoy my selection of top quality teas everywhere in the world!

Monday, January 21, 2019

2016 OB impériale et la température du thé

Cet Oolong Beauté Orientale de qualité impériale de Hsin Chu de l'été 2016 est le dernier venu de ma sélection. Il remplace la version 2018 de ce thé. Bizarre, non? D'habitude on remplace l'ancien par le neuf. Comment se fait-il que je passe du 2018 au 2016? La raison est bien simple: en comparant ces 2 OB, on remarque que la version de 2016 a eu le temps d'arriver doucement à maturité. Ses tannins sont moins tranchants, ses arômes sont plus ouverts, plus expressifs. Et comme ces 2 thés sont encore disponibles au même prix chez le fermier, le choix est vite fait!
(Petite parenthèse: tous les OB ne sont pas produits avec le même degré de torréfaction. La mode récente conduit même de nombreux producteurs à sauter cette étape afin d'avoir des OB buvables plus rapidement et moins chers à produire. Mais sans cette torréfaction, ces thés ne se gardent pas bien longtemps et ne sont pas aussi digestes).
 Pour ce thé pur comme la porcelaine et précieux comme de l'or, j'ai composé un Chaxi original et chaleureux. Profitant d'une belle journée, j'ai sorti l'un de mes Chabu qui s'accorde le mieux avec la couleur dorée de l'infusion.
 Ma plante symbole du contact avec la nature dans ce Chaxi est le coton pour la pureté de sa couleur. Au départ, j'avais couché ma branche sur le Chabu, mais cette horizontalité manquait de vie et d'énergie. L'inconvénient d'un vase est que cela éloigne le coton du thé. C'est pourquoi j'ai eu l'idée de suspendre ma branche de coton au-dessus du Chaxi!
 Ainsi, le coton semble voler comme des nuages ou bien de la fumée! Le regard monte et l'on passe à une verticalité qui donne plus de volume et de hauteur de vue à ce thé! C'est aussi cela l'essence du Chaxi: transcender le terre à terre du quotidien par la beauté d'un moment de raffinement et de créativité.
En buvant ce thé de nombreuses fois pour le tester, le photographier, le décrire dans ma boutique et dans cet article, j'ai remarqué combien ses arômes changent avec sa température de consommation. (Pour l'infusion, on reste sur de l'eau juste bouillante, naturellement).
En cela, le thé est très similaire au vin. La température idéale de consommation va varier d'un vin ou d'un thé à un autre. Ainsi, j'ai longtemps bu mes vins rouges à température ambiante, ce qui est trop chaud à Taiwan. Je fus stupéfait par leur finesse lorsque j'appris à les boire un peu refroidis!
 J'ai eu une expérience similaire avec cet OB. En général, j'ai tendance à boire mes thés assez chaud. Je ne leur laisse que rarement le temps de se refroidir. Or, la caractéristique d'un (très) bon thé c'est qu'il reste délicieux et aromatique à froid. C'est quelque chose que j'ai pu ressentir avec cet OB. Il gagne beaucoup en finesse et en complexité en se refroidissant. De nouveaux arômes apparaissent même! C'est pourquoi en chinois on a le concept de "leng xiang", senteur froide pour analyser les odeurs d'un thé et différencier celles qu'il a quand il est chaud de quand il est froid.
Les bourgeons de cet OB de très haute qualité apportent beaucoup de finesse et expliquent la concentration des arômes. Et comme ces feuilles sont très petites, il n'est pas nécessaire d'infuser longtemps pour en extraire l'essentiel.
Et parmi toutes ses odeurs de parfum les plus féminines et raffinées les unes que les autres, il m'arrive parfois de sentir l'odeur froide d'une bière très douce et fruitée! Et, bien que je ne boive pas de bière, cette odeur improbable ne me dérange pas. Elle doit être issue de l'oxydation et des odeurs de malt qu'on trouve dans les Oolongs d'été.
L'histoire de reine Victoria ou Elisabeth qui aurait donné le nom d'Oriental Beauty à ce thé s'est avérée être trop belle pour être vraie. Néanmoins, ce thé créé durant la période Japonaise à Taiwan est un chef d'oeuvre de beau thé! Déguster un breuvage si délicat et riche est luxe et volupté... 
OB impérial de 2016

Thursday, January 17, 2019

Aged tea myth: Top Oriental Beauty from 2010

Fall 2010 top OB from Hsin Chu
Tea gardens are mostly asleep during winter. So, January is when tea farmers have the most time to spare taste tea with their customers. And since there are no fresh teas in January (except Dong Pian in Nantou), this is also a good time to explore their aged teas.

Before I introduce the nice fall 2010 top OB I've found in Hsin Chu county, let me give some warning about aged teas. A few weeks ago, a Taiwanese vendor was caught selling fake old tea by a Chinese customer. How did the customer find out? He used a detector of fluorescent chemicals and found some in the paper wrapping the tea. The paper was supposed to be as old as the tea, but these chemicals are much more recent. Apparently, this detector is quite cheap, but it's not something that most of us carry around in our pocket. Luckily, there are other ways to spot fakes. 
First brew
The most important tool is common sense. Does the story make sense or is it too good to be true? The first common sense observation is that time is money. Storing and keeping tea has a cost. An aged tea that costs less or about as much as new tea should be suspicious. The older the tea, the more suspicious. In the case of an old tea that costs about as much as a new tea, there are 2 possible explanations: 1. the tea is a fake, a new tea that has been processed to look and taste old (heavily roasted Oolong or wodui/cooked puerh). 2. the tea is old, but not very good, because it's a leftover from the past that has not aged well. (For instance, when Dong Ding Oolong became popular in the late 1970s, a lot of Wenshan Baozhong didn't sell anymore. Unfortunately, most of these Baozhongs were kept in cheap transparent plastic bags that didn't protect the leaves well.)

If the price of the tea is much more expensive than new tea, then you have to be even more careful! Again, some common sense:
- Packaging is easier to fake than tea. If you know what good aged tea looks and smells like, you should disregard the packaging and focus on the tea.
- Otherwise, ask yourself if the packaging is really as old as it claims to be. Try to research the company and see if they were really in business for this type of tea at the time claimed by the seller. Are there any mistakes or inconsistencies on the wrapper? I remember a fake where the telephone number indicated on the package had too many digits. Were teas packaged in such a manner in the past? Let's remember that before the second world war, tea was still a very luxurious product that had artfully decorated packaging. 
- High quality and expensive aged tea leaves should be clean and in excellent condition. With time, the scent is getting fainter. A strong scent is not normal for a very old tea.
In this case, 8 years isn't very old when it comes to an Oriental Beauty from a farmer in Hsin Chu who processes and roasts his OBs the traditional way. It's enough to compare the aged with the new to taste the difference and the improvement. The tea was wrapped in thick plastic foils that don't let sunshine in. And they were stored in a dry and clean place in his warehouse. Besides, there wasn't much left over in his inventory: about 3 kg only. This also makes sense, because farmers don't age big quantities of good tea on purpose.
Second brew
This aged Oriental Beauty Oolong has a very rich taste that stays strong, especially at the back of the throat. In the front of the mouth, it feels very smooth and oily. And it has a wonderful sweet candy fragrance! The roast flavors have mostly faded away, but I reckon that this OB still has many years of improvement ahead. Its taste hasn't reached its peak, yet. But it's already very pleasant to taste now or it could be a good choice if you wish to remember the year 2010 with a top OB.

Monday, January 14, 2019

Puerh nostalgique du début des années 1970


 Voici mon Chaxi de ce samedi, à six mille lieues des manifestations en France. Mais bizarrement, et malgré la chance que j'ai de résider à Taiwan, je ne peux m'empêcher de me sentir triste et préoccupé par la mauvaise passe que traverse mon pays. Même marié à une Taiwanaise et résident local depuis 22 ans avec mes enfants scolarisés dans le système chinois et ma passion pour le thé et la culture chinoise, je continue de me sentir pleinement français.

Le thé et l'histoire de la Chine contiennent de nombreuses leçons pour la crise en France, mais ce blog n'a pas pour vocation d'être politique et clivant. Au contraire, j'aimerais pouvoir créer du consensus et du plaisir partagé avec mes expériences et le plaisir de mes Chaxi. L'idée de celui-ci est de retourner au début des années 1970, avant la première crise économique qui mit fin à la croissance des 30 glorieuses. C'est pourquoi, je choisis ce puerh cru en vrac. Et pour l'infuser, ma théière zisha décoré d'un lion. Car c'était l'époque où de grands hommes (de Gaulle, Pompidou) présidaient au pays. Ils servaient la nation avec la férocité du roi de la jungle. Sans déficits, sans dette, sans chômage.
 Qu'il est doux et puissant, pur et riche ce puerh et le souvenir de cette époque! Il a des odeurs de vieux bois noble, une douceur qui approche celle d'un miel de forêt sauvage foncé ou de mélasse, de sucre brun. Au goût, c'est le paradoxe d'une sensation d'extrême pureté et d'une énergie sous-jacente qui s'étend à travers tout le corps. Grand bien-être!
Vision d'un beau coucher de soleil sur une montagne (un pays?) lointaine. Je fais un voeu que la nuit qui vient sera de courte durée et que nous assisterons bientôt à un magnifique lever de soleil! Et si j'ai l'occasion de débattre et de donner des idées de ce qui marche à Taiwan, je le ferai.

Thursday, January 10, 2019

Spring and winter in TianChi

We've explored one of Taiwan's most exclusive, most beautiful and highest tea plantation: the TianChi gardens which are part of the FuShou Shan farm. Let's revisit them twice in the comfort of our Chaxi.

Let's start with the spring version harvested on May 19th.

Since I want this tea session to be educational, I have (exceptionally) weighed my dry leaves: 3 grams only. But instead of using a standard competition set, I choose to brew in a (neutral) porcelain gaiwan. I preheat it well, but I don't time my brew. I just make sure that the leaves open up well after the first brew.
Direct pour in the cups: it requires practice and skill. That's also why it's called gongfu cha!
Cristal clear brew, amazing jade color, fragrances of spring flowers and a sweet energetic taste. This is High Mountain Oolong perfection.
Spring is light, sunny and refined.

Let's turn our attention to the winter harvest. This is going to be very interesting, because these leaves come from the very same tea garden as the spring leaves above. They were harvested on October 26th, 2018. Hey! Why is a tea from end of October labeled 'winter'? For 2 reasons:
1. the Chinese lunar calendar has a different date for the seasons as the western calendar. Each season starts earlier for the Chinese. For instance, spring starts with the Chinese New Year (early February this year).
2. the growth period for tea in very high elevations is very short. The first leaves of the year are called spring and the last are called winter.
3 grams is just the right amount to cover the bottom of the gaiwan. With such an Oolong, you don't need more to enjoy its unique aromas.
The color of the open leaves is already very different. They have a yellow hue instead of a dark green one.
The color of the brew is also a little bit more yellow, but the concentration level depends also on the length of the brew.
In terms of aromas and taste, the differences with spring are very subtle. Both seasons are outstanding and share the energy of this high altitude above 2200 meters.
This winter brew is a little bit less fragrant, but has a deeper aftertaste. Maybe you'll find more nuances when brewing these 2 Oolongs.
The most obvious difference is in the spent leaves. The brews, however, can be very similar if you pay attention to the brewing. Even the last and longest brew remains clear and light.
Spring vs winter
An outstanding tea garden for spring and winter!