Thursday, February 09, 2012

Minyao mini coupes qinghuaci


De retour dans le froid (relatif) de Taipei, j'en profite pour utiliser un nouveau Nilu blanc. L'eau chauffée au charbon de bois a un charme et un goût indéniables. La forme haute et la grande ouverture judicieusement placée donne à ce Nilu un très bon tirage. C'est très pratique, car il me suffit d'allumer le feu et de poser la bouilloire dessus. Je n'ai pas besoin de souffler ou d'agiter un évantail pour activer les braises. L'eau arrive à ébullition avec simplement un peu de patience.

Mais ce n'est pas le seul avantage de ce Nilu blanc crème. Sa glaise, lissée sur l'extérieur, est d'une douceur semblable à la peau d'un bébé! Sa forme élancée et ses parois étonnamment fines en font un objet d'une grande élégance. Le charbon noir et les braises rouges offrent un contraste fort et émouvant avec ce blanc légèrement écru.

Cet accessoire raffiné nous rappelle que l'art du thé se pratiquait surtout par les nobles, les mandarins et les riches marchands. Les empereurs avaient même leurs propres fours dans la plupart des régions productrices de céramiques (sauf à Yixing). On appelle ces fours Guanyao. 
Les autres fours sont ceux pour le peuple et s'appellent donc Minyao (min = peuple).Les objets qu'on y produit sont à l'opposé de ceux pour la cour. Ces mini coupes, par exemple, n'ont pas de formes bien définies et leur décoration semble grossière. Mais si l'on abandonne la comparaison avec la porcelaine fine impériale, on trouvera que leur traits sont pleins de vie, que chaque coupe est différente et porte les marques du temps et de la cuisson au feu de bois. L'émotion est là quand on pense que c'était avec ces toutes petites coupes que les 'petites gens' dégustaient leur précieux breuvage.
L'oxyde de cobalt est la base du pigment qui donne cette couleur bleu vive à cette porcelaine qinghua. Chaque coupe pèse environ 15 grammes pour un peu moins d'1 cl de volume! Ce petit volume permet à un grand nombre de boire une petite gorgée de bon thé. Elles démontrent aussi qu'à la fin de la dynastie Qing, les gens modestes savaient que pour apprécier le thé la qualité prime sur la quantité!
Sur mon Cha Xi, ces tasses irrégulières contrastent et complémentent la finesse des autres accessoires. Telle est la 'magie' de cet art du thé : il efface les barrières entre les hommes. Citadins et paysans, amateurs et professionnels, étudiants et cadres peuvent se retrouver autour d'une coupe, égaux en sensations. Pourvu que l'amour et la compréhension du thé nous guide dans sa préparation, nous sommes tous frères et soeurs en thé!

3 comments:

Alicha McHugh said...

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Philippe de Bordeaux filipek said...

Est-ce un vieux Baozhong dans les belles tasses?Sans indiscrétions!
à bientôt.

TeaMasters said...

Thank you for linking my blog. I'm glad you find it interesting and maybe even useful.

Philippe, tu es proche. Bravo! Il s'agit en effet d'un Baozhong torréfié (mon Qizhong Oolong), mais il n'a que 2/3 ans d'âge, ce petit jeune!