Saturday, October 06, 2018

Faire le saut dans la communion du sublime

Plantation d'Oolong de la ferme Wuling près de Lishan
Hung Shui Oolong de Dong Ding
"La communion du sublime" est l'expression que j'ai retenue d'une interview du médecin Axel Kahn sur Europe1 la semaine dernière pour la sortie de son livre 'Chemins'. Le titre de son livre fait écho au fait qu'Axel Kahn est un grand marcheur. Aussi, je trouvai intéressant qu'il parle de "communion du sublime" pour parler d'une expérience dans un belle église de la Renaissance et non face à un beau paysage. Or, Axel Kahn n'est pas croyant, mais se dit agnostique.

J'ai peut-être tort, mais j'interprète cela ainsi: le sublime relève plus de l'art (humain) et moins de la nature. Certes, on communie aussi au contact de la nature, mais là on communie avec elle et non avec le genre humain.
La "communion du sublime" est plus une communion avec les autres hommes à travers ce qu'ils ont créé de plus beau, de plus sublime, les églises de la Renaissance, ces concentrés d'art et d'architecture au service d'un idéal transcendant, Dieu (ou l'idée de Dieu, selon qu'on est croyant ou pas). La nature peut être source d'inspiration et de vie, mais pour atteindre au sublime, il faut la patte de l'homme. L'homme aurait pu faire ses prières dans la nature, mais il a choisi de construire des églises, des lieux sanctuarisés, et d'y mettre toute son énergie et son art comme preuves de sa foi.
Quand on voyage à Taiwan pour voir des plantations de thé, elles ne sont pas plus ou moins belles que les plantations de pêche, de poire ou de choux environnantes! Ce qui leur donne plus de beauté, c'est la valeur particulière que nous attribuons à cette plante.
Une infusion de thé pourrait être un geste banal. L'élever au rang d'une petite cérémonie à travers un Chaxi créatif c'est lui donner une place spéciale dans notre vie. Créer un moment de sublime beauté qui s'étend jusqu'à nos papilles et crée une émotion communicative. On se sent tous frères (et soeurs) autour d'un thé partagé.
Mais derrière ce premier aspect formidablement romantique du thé, il y a un apprentissage, des règles, du savoir-faire... Réussir un Chaxi, c'est à la fois réussir l'aspect objectif de l'infusion (la qualité de l'eau, sa température, l'ouverture des feuilles, le degré de concentration, l'accord de la théière avec le thé...), mais aussi le côté subjectif (le choix du thé, l'esthétique de la présentation, l'ambiance que l'on crée par ses gestes, ses paroles...). C'est arriver à combiner la théorie et la pratique.
Au bout du chemin ou des chemins de thé on retrouve la même quête: la communion du sublime. Faire partager la beauté et les délices indicibles d'une très bonne coupe de thé.
Mon observation et mon conseil actuel: les Hung Shui Oolongs résonnent très bien avec la saison automnale. Vous pouvez les préparer à l'aide de nouveaux Chabu disponibles.
Faites le saut et créez des sublimes moments de thé!

5 comments:

EG said...

Hi Stephane,
Sublime communion! We may invite those moments, as you say, by striving to bring together skill, experience, and aesthetics, emotion, etc.
Luckily,(as in art), beauty is not the same as perfection. Those wonderful tea moments can come even when we're learning. You are so right to encourage us to create beautiful Chaxi, take time, share with others, use good tea leaves, pay attention. There is always the 'Mini Sublime'!
Elisabeth

TeaMasters said...

You are right, perfection is not of this world. Continuous improvement is also worthy goal to pursue!
Stéphane

EG said...

I do like the though of, 'sublime communion', though, exactly because it is not of this world, but can guide us... even in small things like making a cup of tea.
I remember that somewhere else, you wrote about investing more time and holding higher expectations!
Elisabeth

TeaMasters said...

I think that the argument I was making is that I have found it rewarding to invest more time and effort in preparing my teas. A better cup and more pleasure is the reward I get from my investment!

EG said...

Total agreement!