Vendredi 29 juillet, j'ai pu animer un stage de thé chez mon ami potier David Louveau à La Borne. L'ambiance de son atelier de poterie a permis de nous immerger facilement dans le monde des Oolongs de Taiwan.
Mais pour notre premier atelier, je décidai d'ouvrir les papilles de chacun avec une dégustation en semi-aveugle de 3 eaux minérales. Ayant chacun 2x3 gobelets, chacun devait retrouver les gobelets qui forment une paire. Parmi ces eaux, nous avons bien aimé la Roucous, la plus légère et la plus neutre ; nous avons aussi aimé la Wattwiller, à laquelle nous avons trouvé un goût un peu 'laiteux' et doux ; mais nous n'avons pas aimé le goût plâtreux et l'arrière-goût un peu amer de la Cristaline.
Durant le second atelier, j'ai fait une démonstration d'infusion en gaiwan/zhong/gaibei avant de laisser chacun l'occasion de pratiquer plusieurs fois cet instrument. Je choisis des Oolongs peu oxydés et non torréfiés de 4 saisons différentes pour nous exercer à découvrir les caractéristiques propres à chaque saison.
L'atmosphère est studieuse et détendue. Je réponds aux questions et partage mes petits 'trucs'. C'est aussi pour moi l'occasion d'être témoin de l'étonnement de certaines débutantes devant mes thés. Au départ, il y a une petite déception: les odeurs d'un Oolong de haute montagne sont moins puissantes que celles d'un thé parfumé. Même au goût, il n'y a pas de feu d'artifice. 'Je sens à peine le thé quand il passe dans la bouche', me dit Patricia, perplexe. Où est la qualité? En quoi est-ce un bon thé?
J'essaie de ne pas imposer une/ma réponse, mais demande à Patricia de maintenant se concentrer sur le goût qui reste en bouche. Elle remarque que ce goût fin et subtil continue à évoluer agréablement, autant sur la langue qu'au haut du palais. De plus, elle sent ce bien-être se propager dans tout le corps. Ce n'est pas un explosion de joie, mais une douce brise paisible.
J'ajoute que le point déterminant est effectivement la longueur de cet arrière goût et de toutes ces saveurs. Le bon thé est accepté par le corps, et c'est pourquoi il semble comme glisser dans la bouche et au fond de la gorge. Mais après ce passage furtif, les saveurs envahissent la bouche et nous accompagnent longtemps.
L'après-midi, nous avons parlé Cha Xi, exploré les saveurs de différents Hung Shui Oolongs et avons comparé ces thé infusés en gaiwan et théière zhuni d'Yixing. Pour ce faire, nous avons utilisé le tout nouveau set 'fleur de lotus' en porcelaine de David Louveau.
La torréfaction des Hung Shui Oolongs intensifie leurs saveurs. Aussi, un peu paradoxalement, certains débutants le préfèrent aux Oolongs frais et légers.
La particularité des Hung Shui Oolongs est l'équlibre entre le côté chaleureux de la torréfaction et la fraicheur du Oolong à sa base. Ce sont des thés qui peuvent très bien se conserver en Europe et évoluer avec beaucoup de grâce. Aussi, pour clore cette journée en beauté, j'ai infusé un Oolong de Dong Ding du printemps de 1980 aux sons d'un mini concert de viole de gambe! Magique.
Merci à Lucas pour nous avoir fait partager sa passion de la musique ancienne. C'était tout à fait dans l'esprit de cette journée de thé: faire revivre les traditions d'autrefois pour mieux nous guider sur le chemin du bonheur!
Encore merci à vous tous pour votre participation!
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2 comments:
intéressant ce processus de dégustation partagée . De plus l'ambiance a l'air chaleureuse
Un moment merveilleux, plein de partage et d'apprentissage. Merci Stéphane et David, et je suis chargé pour longtemps d'informations et d'envies de dégustation!
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