Tuesday, March 13, 2012

Expérience multidimensionnelle

 Le thé est un breuvage complexe. J'en suis à ma neuvième année de cours avec Teaparker, mais continue d'en apprendre à chacun de mes cours hebdomadaires. C'est aussi cela qui fait le charme du thé: il n'arrête pas de nous étonner par sa complexité.

Pour simplifier l'étude du thé, il faut pouvoir fixer les variables (oxydation, cultivar, saison, origine, process...) Boire 2/3 thés d'un même terroir, mais de saisons ou d'années ou cultivars ou de modes de conservation différents permet de mieux saisir d'où viennent les nuances, et de quel ordre sont ces nuances.

L'autre enjeu important est de savoir apprécier le niveau de qualité d'un thé par la dégustation plutôt que par le prix. Qu'est-ce qui fait un bon thé? Pureté des saveurs, une bouche qui laisse une impression clean après passage de l'infusion, une gorge qui ne s'est pas serrée lors de la déglutition et une longueur en bouche sucrée, énergique et qui n'en finit pas de stimuler agréablement nos papilles. Voici mon résumé des qualités d'un bon thé.  
Avec cette méthode, on peut ouvrir la porte aux secrets de la plupart des thés, pourvu qu'on ait basé ses connaissances sur des fondements solides. Certains thés (jeunes et frais) sont  plus simples que d'autres à étudier et à apprécier. La complexité grandit avec l'ajout de nouvelles dimensions: torréfaction, âge. Il est donc naturel que les Oolongs torréfiés offrent une grande diversité de saveurs et soient plus complexes à comprendre.

A mi-chemin dans l'oxydation et dans le degré de torréfaction, ils ne sont ni verts ni rouges, ni crus ni cuits. Ils mêlent fraicheur et chaleur, vivacité et moelleux. Bien réussis, ils combinent ces caractéristiques de manière équilibrée. (Mes Hung Shui Oolongs de Shan Lin Shi sont d'excellents exemples).

L'exploration peut continuer. Une fois le bon thé compris, on peut s'aventurer sur le chemin des accessoires et de leur interaction avec la méthode de préparation. A chaque étape, à chaque nouvel ajout d'un accessoire ou d'un changement de geste, l'objectif est simple: augmenter le plaisir. Utilisé à bon escient, chaque accessoire rend l'expérience plus riche de sens.    

6 comments:

Jakub Tomek said...

Beautiful tea stove and photos! Pity that my level of French is way below beautiful :(

TeaMasters said...

It's a beautiful stove, indeed. Thank you Jakub. I will post more pictures of it in the future. And you can use an online translator to translate my article:
http://translate.google.com/

merlin said...

C'est un très bel article que tu nous a écrit là, Stéphane ! Je te remercie encore pour tous ces conseils que tu nous donne grâce auxquels j'ai commencé ma route du thé Oolong !

Anonymous said...

La question, au delà du breuvage en lui-même est celle de la relation que l'on entretient avec cette boisson, comme avec toute action entreprise.

Je conçois le thé comme un moment privilégié, mystique même dans le sens premier du terme.

Boire un thé dans des conditions idéales, en étant attentif à tous les paramètres, techniques tout comme humains, voilà ce qui procure du bien être et même du bonheur, au delà de la qualité intrinsèque du breuvage selon moi.

ankitlochan said...

we plan to have a darjeeling first flush online tea tasting session .. any ideas on how we can work on it and have more and more people participate so we can make people aware of single estate high end darjeeling rare exclusive teas ... also more and more discussions would help us interact with each other ... thank you! ankit lochan - www.lochantea.com

TeaMasters said...

Lotus Blanc,
pour ma part, je trouve que lorsqu'on a réuni des conditions idéales et toute son attention, il est un peu dommage d'infuser un thé médiocre.

Je ne pense pas qu'il faille chaque fois ne boire que les meilleurs crus. Varier les styles, les saisons et le niveau de thé avec l'occasion fait parti de ce jeu. Mais je pense qu'on prendra plus de plaisir si on a un thé d'une qualité minimale (artisanale, par exemple).