Le travail productif ne se voit pas toujours. La récoltes et la production du thé sont l'aboutissement d'un long travail de culture en amont. Ainsi, avant les récoltes et tandis que les plantes poussent, il est indispensable d'empêcher la prolifération des mauvaises herbes qui absorberaient la nourriture des théiers.
La méthode manuelle, à la bêche, est parfois encore employée sur les petites plantations familiales, notamment par la vieille génération. Je fus néanmoins surpris de voir cette grand-mère de 70 ans environ, pieds nus, à la tâche sous le soleil à Zhushan!
A Mingjian, sur une exploitation plus grande, ce fermier ci-dessous passe avec un coupe-bordure filaire entre ses rangées de théiers.
J'en ai profité pour discuter un peu de thé avec lui. Il a passé plusieurs années au Vietnam à y produire du Oolong frais et même de l'Oriental Beauty pour le marché Taiwanais! La main d'oeuvre y êtant moins chère, ce thé importé est très compétitif. Il peut être difficile de le différencier du Oolong Taiwanais, selon lui, surtout quand la supervision de la production est faite par un expert Taiwanais. (Cela confirme que les producteurs d'Oolong de Taiwan ne subissent pas la concurrence du Oolong importé, mais qu'ils y prennent activement part! Il ne suffit donc pas d'aller chez un fermier local pour avoir la garantie d'un Oolong de Taiwan...)
Il m'a fait une autre confidence intéressante concernant le retard des récoltes de cette année. Comme la demande est la plus forte au début du printemps (et donc les prix plus élevés), certains fermiers utilisent des engrais chimiques pour accélérer la croissance des feuilles. L'inconvénient, c'est qu'en grandissant vite, les feuilles n'ont pas le temps d'absorber beaucoup de matière. Elles sont donc plus fines et ont moins de goût. Le mieux est donc de savoir être patient et de se méfier des récoltes d'Oolong trop précoces!
Sur une plantation voisine, je vis une autre solution pour empêcher les mauvaises herbes de grandir entre les plantation: le bâchage du sol avec du plastique noir! Pas bien naturel comme méthode, mais c'est probablement encore préférable à l'emploi de désherbants chimiques!
(Petit rappel: à Gankou, au sud de l'ile, on met du bois mort et des grosses feuilles mortes entre les théiers. Cela empêche les mauvaises herbes de pousser, cela conserve l'humidité dans le sol, et apporte de l'engrais naturel au fur à mesure que ces matières organiques se décomposent.)
Conclusion: Ma visite dans ces plantations n'a pas été productive dans le sens où j'en suis revenu les mains vides, sans nouveau thé. Cependant, cette exploration est un peu comme le désherbage, c'est un travail nécessaire pour bien comprendre la situation sur le terrain et me mettre sur la piste de feuilles dont on s'est bien occupées!
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