Thursday, September 27, 2018

Etude des Hung Shui Oolongs

Cet amateur de thé, originaire de Moldavie, a fait un tour de Taiwan en vélo et est revenu me voir pour une seconde leçon de thé. Cette fois, il voulait en savoir plus sur les Hong Shui Oolongs, ces thés torréfiés de Taiwan. Aussi, on commença par mon SiJiChun DongPian dans sa version torréfiée. Miel et noisettes sont les arômes de la torréfaction qu'il identifia. Ce thé de basse altitude est plutôt léger et simple, mais sympa à boire. J'ai recommandé d'en mettre un peu plus vu son bas prix (15 USD pour 150 gr).
Hung Shui Dong Pian (cultivar SiJiChun)
Ces feuilles furent récoltées en janvier quand le climat ressemble plus à celui de haute montagne, ce qui permet d'obtenir des notes plus fraiches et fines. C'est une des raisons pour laquelle la torréfaction de ces feuilles est plutôt légère, car il ne s'agit pas de trop assombrir les arômes, mais de préserver cette fraicheur en séchant bien les feuilles. Plus un Oolong est fin et peu oxydé, moins il convient de le torréfier fortement. Certes, il y a aussi une part de goût personnel, mais la règle veut que les feuilles infusées s'ouvrent bien et retrouvent leur couleur verte au bout de plusieurs infusions.

Notre second thé fut ce Hung Shui Jinxuan Oolong de Dong Ding. Cela permit de remarquer que le terme Hung Shui désigne un process de fabrication du Oolong et non un cultivar. Celui-ci avait plus d'épaisseur et de longueur en bouche. Sa torréfaction est aussi un peu plus forte, mais ses feuilles s'ouvrent bien également.  
Baozhong torréfié de 2016
En troisième, j'infusai ce Baozhong torréfié du printemps 2016. Son cultivar est le Qingxin Oolong, le même que pour les meilleurs Oolongs de compétition de Dong Ding. Mais sa forme torsadée ressemble plus aux Yan Cha de Wuyi, là où les Oolongs torréfiés furent inventés. Les arômes sont bien plus légers et différents à cause du terroir du nord de Taiwan et sa technique sans roulage.

On finit la leçon avec le plus classique de tous les Hung Shui taiwanais, celui de Dong Ding. On retrouva alors beaucoup de force et de concentration dans la liqueur. Celle-ci fait plus penser à un whisky de malt qu'à du thé! Et quel aftertaste! La première infusion fut réalisée en gaiwan en porcelaine comme toutes les précédentes, mais pour la seconde et la troisième j'utilisai une théière en zisha Dicaoqing d'Yixing. Le résultat fut plus de douceur, un petit décalage dans le moment où le goût envahit le palais et une longueur en bouche à la fois plus fine et plus puissante.

Ces thés et mes explications détaillées, dont je n'ai retranscris qu'une infime partie ici, ont du plaire à mon élève moldave: il m'a acheté trois de ces 4 thés en grand format! 

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