Tuesday, March 12, 2019

La clarté des sombres Oolongs

L'oxymore du titre de cet article reflète la complexité et le paradoxe des Oolongs torréfiés: la coexistence d'arômes sombres et de fraicheur. Ce fut aussi le troisième cours de thé de Régis, un de mes lecteurs français.
 On commence par le prototype le plus typique des Hung Shui Oolongs de Taiwan: ceux de Dong Ding!
Hung Shui Oolong d'hiver 2017 de Feng Huang, Dong Ding.
 Sa torréfaction est la plus légère comme le montrent son infusion claire et ses feuilles les plus vertes. Mais il a ces saveurs complexes parfois difficiles à saisir. Ainsi, sur la fin, les feuilles avaient des odeurs de papaye!
Le second thé est un crescendo en élévation et en torréfaction. Il s'agit de ce Hong Shui Oolong d'Alishan. Ses arômes sont plus sombres avec des notes de sucre roux, de molasse et de bois.
Hung Shui Oolong d'Alishan
Après avoir montré comment infuser ce type d'Oolong, Régis a rapidement appris et s'est très bien débrouillé. Pourtant, ce n'est pas un type de thé facile à infuser. Le but est justement d'arriver à trouver une bonne harmonie entre les arômes issus de la torréfaction et ceux de la feuille brute. Et comme ces Oolongs sont puissants, je recommande de ne pas utiliser trop de feuilles, juste de quoi tapisser le fond du gaiwan (ou de la théière).
 Comment on verse l'eau sur les feuilles a une grande importance et varie à chaque infusion. (Voyez mon guide de l'infusion de Oolong pour cela).
Notre troisième Oolong a des feuilles sèches encore plus foncées. Il s'agit du Zhuo Yan Oolong de Shan Lin Xi de cet hiver. Son infusion est plus rougeâtre et indique une oxydation un peu plus forte.
Zhuo Yan Oolong de SLX
Comme c'est le plus récent aussi, sa torréfaction se fait le plus sentir et apporte une note un peu amère qui donne de la structure et de la longueur à ce thé. Du coup, il des notes de chocolat noir! Intensité et plaisir!
Pour finir, nous avons dégusté un Hung Shui Oolong d'hiver 2007 que j'ai conservé dans une jarre en porcelaine depuis le 22 février 2008. C'est l'occasion de voir, de sentir et de goûter comment les Hung Shui s'affinent avec le temps. Extraordinaire! La torréfaction semble avoir disparu et des senteurs très différentes ont apparu. Le goût est soyeux et semble se fondre et ne faire qu'un avec les arômes. Le temps a forgé cette harmonie dans le thé si bien qu'il se prépare presque comme un Oolong frais de haute montagne!
Ci-dessous, l'infusion est celle de ce Lishan de 2007, mais les feuilles sont celles des 4 Oolongs de notre cours.
1. En haut à droite: le Lishan.
2. En bas à droite: le Alishan.
3. En haut à gauche: le Shan Lin Xi.
4. En bas à gauch: le Dong Ding.

Ces Oolongs torréfiés sont relativement sombres, mais cela ne les empêche pas de mettre nos papilles en fête!

1 comment:

le disciple du thé said...

J'aurais bien aimer y être à ce cours... un de ces jours pour sûr !