Dimanche fut un rayon de soleil dans un automne pourri car inhabituellement pluvieux, même pour Taiwan. Je pris la direction de la maison Lin, à trois coups de pédales de chez moi, à Banciao. Le ciel bleu m'appelai à déguster du thé en plein air. Et je résiste à tout, sauf à la tentation de boire un bon thé!
Je choisis ma boule de puerh cru sauvage du printemps 2018. Elle provient de feuilles d'arbres cinq fois centenaires. C'est le genre d'affirmation qu'il faut prendre avec des pincettes et un paire de gants après avoir revêtu d'une combinaison Hazmat! Comment savoir si c'est du pipeau ou non? A la vue, ce n'est pas évident.
Le test le plus simple est une infusion longue avec très peu de feuilles. Sur la photo ci-dessus, on peut voir que j'ai à peine entamé ma petite boule. 2 grammes tout au plus. Et j'ai infusé ces quelques feuilles dans ma grande théière zisha d'Yixing. Le résultat fut intense. La longueur en bouche est phénoménale. Le palais est comme tapissé par ce nectar soyeux. Les dernières coupes de la première infusion (celles où l'infusion fut la plus longues) furent si concentrées que je les coupai avec l'infusion suivante. (Le gongfu cha, c'est aussi savoir s'adapter!) Et quelle pureté dans les arômes!
Après deux longues infusions, la troisième perdit (naturellement) beaucoup de sa force, mais resta très agréable. Je sentais encore la force derrière cette fine légerté. C'est la force d'un terroir rocailleux où ces arbres de thé sauvages poussent encore complètement en harmonie avec leur environnement. Or, il leur faut beaucoup de force pour survivre si vieux sans la protection d'un fermier. C'est pourquoi leur feuilles sont de tels concentrés d'arômes qu'un ou deux grammes suffisent déjà pour les apprécier.
L'odeur des feuilles sèches est si persistantes que je la sens encore dans ma jarre (vidée, mais pas nettoyée). Quelques poussières de thé continuent d'émettre des odeurs de folie!
Et magie de la prise de vue ou de la céramique: les courbes de la jarre semblent épouser celles du bec de ma théière antique!
J'avais amené de quoi lire, mais les plaisirs du thé et la beauté de ce jardin chinois de la fin de la dynastie Qing me distrayèrent amplement. Je passe déjà trop de temps sur mon portable ou devant l'ordinateur. Cette reconnexion avec la nature me fit le plus grand bien.
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