Faire du thé dans un bol

La couleur du bol est un des critères les plus importants. Il faut savoir comment combiner la couleur du bol avec celle du thé pour rendre le tout harmonieux.

Durant la dynastie Tang (618-907), Lu Yu fut le premier à étudier la question. A l'époque, le thé était cuit et de couleur verte, transparent. Pour Lu Yu, les bols verts (voir la photo du réceptacle d'eau ci-contre) sont ceux qui rendent la couleur du thé la plus éclatante. Faites l'expérience avec un bol blanc aussi, et vous verrez que le blanc enlève son éclat au thé.

Durant la période Song (960-1279), on buvait surtout du thé vert en poudre, le matcha japonais actuel. C'est un thé de couleur verte, mais pas transparent. La meilleure couleur est le noir. C'est pourquoi on utilisait les bols Tianmu noirs à l'époque et aujourd'hui encore.
La photo est celle d'un bol vide, mais il est aisé de s'imaginer comment le matcha, thé en poudre vert battu avec un fouet en bambou, ressort bien sur ce fond noir. Les thés transparents eux, sont difficiles à voir.

Deuxième critère pour réussir son thé: choisir des feuilles de qualité qui ne vont pas devenir amères ou acides trop rapidement.

La méthode pour infuser le thé suit les principes du gongfu cha:
- préchauffer le bol (le tenir pour sentir si la chaleur est bien absorbée)
- première infusion avec une eau qui coule vite, à 10 cm au-dessus du bol, puis plus haut. On tourne pour mettre de l'eau sur les bords du bol et non sur les feuilles directement.
- Infusions suivantes plus douces et rapprochées.
- Ecrémer les bulles éventuelles avec une cuillère à soupe chinoise en céramique. Elle servira ensuite à remplir les tasses et à sentir l'odeur du thé.

Cette métode 'en bol' convient particulièrement quand les convives sont un peu nombreux. Et elle a aussi l'avantage du spectacle: on peut voir les feuilles s'ouvir peu à peu.