Wednesday, December 04, 2019

Fête de Noël pour buveurs de puerh


Puerh cru en vrac des 1970s
Voici la quatrième fois déjà que Cosmin est venu prendre un cours de thé avec moi. Il m'a laissé ce super commentaire sur son compte Instagram: "I am lucky to have found not just one, but several great teachers, in different areas of life important to me. For tea, @stephane_erler has been teaching me first indirectly via his blog and his shop and now directly, as I have the chance to fly to him more often. Although I am making tea for more than 10 years and I have taught many people myself, I have missed small but very important details. I am very happy and grateful to be able to learn more about this one thing which I love, chinese #tea".

Comme tout un chacun, j'apprécie les compliments, surtout quand ils sont sincères! Et cela me fait plaisir de savoir que j'ai pu transmettre une partie de ce que j'ai appris de Teaparker, mon maitre de thé. Et comme l'on n'apprend bien qu'avec du bon thé et que Noël approche, j'ai décidé de partager avec Cosmin ce puerh cru de vieux arbres en vrac des années 1970s!
En plus, la saison froide est idéale pour la consommation de puerh âgé, car ce genre de thé réchauffe et apporte plein d'énergie et de douceur. Pour l'infuser, j'aurais pu utiliser une petite Yixing zisha. Cela aurait encore mieux accentuer la longueur en bouche du puerh, mais la théière en argent me permet de tester les limites de ces feuilles qui viennent tout juste de rejoindre ma sélection. Et c'est bon, je sais maintenant que ce thé n'a pas de limites!
Ces quelques feuilles sont un superbe concentré de saveurs fraiches sur la langue, douces dans le palais et longues dans l'after-taste. On a des odeurs de vieux bois et d'encens qui nous font penser, Cosmin et moi, aux odeurs de vieux temples chinois! (Habitant Taiwan depuis plus de 20 ans, j'en oublie l'odeur des églises d'Alsace!)
Mon cours avait porté sur le puerh gushu. Avant ce puerh des 70s, on avait dégusté un faux jeune gushu et un ma galette de théiers de 500 ans de 2017. Ainsi, on a pu remarquer que la longueur en bouche et l'épaisseur de l'infusion sont les caractéristiques que nous retrouvons chez les gushu jeunes et les anciens. La différence, c'est qu'après plus de 40 ans, cet arrière-goût s'affine et l'amertume du jeune gushu devient de plus en plus douce. 
Montaigne écrivait: "Celui-là y a mieux profité, qui les fait, que qui les sait." Le savoir théorique sur le goût du gushu puerh ne remplace pas l'expérience. Aussi, pour bien apprendre la lente évolution des saveurs du puerh, je suis heureux de pouvoir maintenant vous proposer du puerh gushu des années 1950s, 1960s, 1970s, 1980s... Voilà une collection à faire pâlir les millionnaires Chinois! Rien ne sert de collectionner des centaines de tongs de puerh. Personne ne peut en boire autant! Mieux vaut avoir quelques grammes exceptionnels pour fêter les grands moments (avec l'excuse d'apprendre en même temps!) 

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