Friday, August 05, 2005

Un nouveau typhon près de Taiwan: un temps pour du vieux thé

Taipei est à nouveau inerte aujourd'hui. Un typhon sur la côte est m'empêche d'expédier un colis de thé et une lettre à un lecteur en Europe. Toute la capitale est de nouveau en repos forcé et l'ile craint des inondations avec des pluies torrentielles en certains endroits.

Quand il fait un temps pourri comme ça, j'aime bien boire du vieux thé pour me réchauffer le coeur. Or ça tombe bien, j'ai justement reçu il y a quelques jours un Tie Kuan Yin de 1967 de la Maison des 3 Thés (dessous à gauche). Hier soir, je l'ai dégusté en parallèle avec mon Tie Kuan Yin torréfié d'Anxi (Fujian) de 2004, acheté dans la rue du thé de Taipei. Et aujourd'hui, je ai bu mon vieux Baozhong des années 1960 (dessous à droite).

Ce Tie Kuan Yin de 1967 est une grande réussite à ranger dans la catégorie de la magie du 'hong pei' (la torréfaction). Il est très concentré et mielleux. Les feuilles mouillées sentent la braise, mais le thé très peu et une goutte peut suffire pour vous rassasier. Par rapport au 2004, j'ai bien pu sentir comment ce Tie Kuan Yin s'est bonifié avec les années et les torréfactions.

La comparaison avec mon vieux baozhong est très intéressante également, vu qu'ils ont tous deux à peu près le même âge. D'ailleurs, cela se voit aux feuilles qui ont une patine très semblable. Les premières infusions du tie kan yin sont très différentes de celles du Baozhong, qui lui ne change pas beaucoup de la première à la dernière tasse. Mais progressivement, les deux thés finissent par se ressembler.

Ces vieux thés ont été torréfiés des dizaines de fois depuis les années 60. Pas étonnant donc qu'ils arrivent à restituer tant de chaleur dans la tasse. Il y a malheureusement 2 pièges à éviter avec les vieux oolongs. Le premier, c'est que la torréfaction reste une technique risquée. Une température mal contrôlée, un degré d'humidité mal apprécié et le thé en pâtit au lieu de se bonifier. Chaque torréfacteur a ses secrets, souvent transmis par ses parents. De plus, le vieux thé (on l'a vu pour le pu er) attire les copieurs en recherche de profits faciles. De même qu'on peut simuler le vieillissement naturel du pu er en le fermentant, on peut simuler le vieux oolong (Tie Kuan Yin...) en le torréfiant de nombreuses fois en l'espace de quelques mois. Il vaut mieux donc exercer sa prudence avant d'acheter du vieux thé. Le mieux est encore de pouvoir le goûter avant de l'acheter.

1 comment:

Anonymous said...

J'ai également trouvé que ces deux wulongs vieillis étaient assez proches! Leurs différences étaient sans doute plus marquées quand ils étaient jeunes et fougueux...