Zhu Shan veut dire montagne de bambou. Les plantations se situent un peu en contrebas de Lugu et Dong Ding. Ce sont les premiers flancs des montagnes qui s'élèvent jusqu'à Shan Lin Shi. Nous sommes à plusieurs centaines de mètres de hauteur, mais pas encore assez pour être qualifié de Gao Shan, haute montagne, (il faut plus de 1000 mètres). Les thés de Zhu Shan poussent donc dans des conditions de basse élévation. La température ne baisse pas autant la nuit. Les goûts sont plus mûrs et conviennent mieux à faire des thés intenses plutôt que fins.
Luanze Oolong cueilli à la main le 4 avril 2010.
Process: Oolong roulé puis torréfaction faible à moyenne.
Dégustation en porcelaine qinghua bambou!
Dans le zhong préchauffé, les feuilles dégagent une agréable odeur de boulangerie au petit matin. Le pain de campagne semble juste sortir du fours et embaumer l'atmosphère...
La clarté et la transparence de l'infusion sont bonnes. La couleur est jaune foncée. Les odeurs de fruits mûrs et de campagne Taiwanaise s'entremêlent. Certaines odeurs sont très traditionnelles et caractéristiques des Oolongs de basse altitude du centre de Taiwan.
Soleil.
Le goût est mielleux et puissant. Sucré avec une pointe d'acidité fruitière et une certaine fraicheur printanière. Long en bouche, il me fait saliver. Ce qu'il n'a pas en finesse et en floral, il le compense en puissance et fruité.
Sa torréfaction accentue ses caractéristiques et lui va bien.
Surtout, c'est un Oolong dont le prix est très raisonnable ; il permet aux débutants de bien s'exercer avant de s'attaquer aux grosses pointures.
Une stratégie de débutant est, parfois, de déguster un grand nombre de différents thés en petites quantités. Mais, comme pour une personne, il faut passer du temps avec un thé pour bien le connaitre. Comment change-t-il avec une eau différente? Quelle est l'eau qui lui convient le mieux? Que lui apportent (en enlève) mes théières par rapport au zhong? Quel dosage est idéal? Cela me fait-il plus de bien un jour de pluie ou de soleil...? Il y a tant de paramètres variables!
Pour bien sentir l'impact de chaque changement, mieux vaut expérimenter avec le même thé. En plus, il s'agit ici du même même cultivar que les Oolongs de haute montagne, ce qui permet de ressentir la différence de terroir et d'élévation.
Avec un Oolong de haute montagne, on n'a pas forcément toujours un résultat net. Difficile d'obtenir une mauvaise infusion avec des feuilles de Da Yu Ling. Le risque est plus de ne pas savoir en tirer l'optimum. "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"!
Mais avec un Oolong de basse altitude, il est possible de bien le rater! Une infusion trop longue, un mauvais dosage sont évidents. La marge de manoeuvre est plus étroite et demande toute votre attention. Toutefois, son coût relativement faible permet de ne pas stresser en cas de ratage.
Ainsi, avec ce thé, je recommande de faire attention de ne pas trop prolonger les temps d'infusion.
2004 HTC shou pu'er and 2011 Xishuangbanna
17 hours ago
2 comments:
Bien heureux que tu nous présentes ce thé et son origine... merci!
...Ça me donne d'autant plus le goût de le découvrir ainsi que les autres provenant de cette montagne! ;-)
Je suis complètement d'accord, les thés d'entrée de gamme ont cette tendance, aussi surprenant puisse-t-il paraître, d'êtres plus capricieux à l'infusion, surtout en gaiwan ou gong fu cha... si cela a lieu d'être, leurs défauts y passent à la loupe! La théière de grande contenance leur convient mieux pour une consommation quotidienne ou régulière.
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour dire qu'il faut sans cesse aller à la rencontre d'un thé afin de le mieux le connaître et de tenter de l'apprivoiser.
C'est une longue quête. La route est assurément jonchée d'enseignements à en retirer, ce qui la rend passionnante, d'autant plus que le thé évolue lui aussi avec le temps. Nous aussi.
Apprécions donc chaque dégustation d'un thé comme si c'était la première, et comme si c'était la dernière.
Bonne soirée Stéphane, et encore merci pour tout ce que tu nous fais découvrir.
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