Durant la dynastie Qing (1644-1911), est née au Chaozhou la méthode dite 'gongfu cha' pour préparer le thé semi-oxydé (Oolong). Cette méthode a fortement influencée la façon dont on infuse le thé de nos jours. L'expression 'Gongfu cha' est restée, mais l'on sait rarement ce que cela recouvrait exactement à l'époque.
Cette expression est riche de sens multiples. Elle s'applique:
- à la maitrise du temps: savoir gérer son temps quotidien pour trouver un moment pour préparer son thé. Cette maitrise du temps passait aussi par la maitrise du temps pour allumer son feu de charbon et arriver à faire bouillir son eau assez rapidement, mais sans précipitation.
- au choix de feuilles de thé de bonne qualité. Les gens de Chaozhou étaient prêt à y mettre le prix: un vieil écrit mentionne que lors d'une transaction, un thé de WuYi particulièrement bon s'échangea contre son pesant d'or! Un prix élevé n'est jamais une garantie de qualité, mais il est évident aussi que la meilleure qualité est rare et a un certain coût.
- le choix des ustensiles par rapport au thé et l'harmonie entre ces ustensiles. Théière d'Yixing, coupes en porcelaine de Jingdezhen, Nilu du Fujian, jarre et soucoupes en étain de Chaozhou... Il n'était pas aisé de s'acheter un set pour gongfu cha à l'époque, car chaque ustensile venait d'un endroit différent. Les ustensiles les plus raffinés étaient souvent des commandes auprès d'artisans, et non des produits de consommation de masse.
- la maitrise du processus de l'infusion des feuilles. L'étape du préchauffage des ustensiles était primordiale. Aussi, je vous montre la technique de Teaparker et comment il fait tourner 2 coupes à la fois dans l'eau chaude:
L'autre geste important est comment l'on verse d'eau bouillante dans la théière. A chaque infusion, les feuilles ont une disposition et un degré d'ouverture différents. Il s'agit donc d'adapter le flux de l'eau aux feuilles de thé pour en sortir le plus et le meilleur.
Cette dernière image me permet d'illustrer une autre particularité du gongfu cha originelle: la théière baigne dans de l'eau très chaude. Cela a pour but de la maintenir plus chaude que si elle était à l'air libre. Ainsi, plus de saveurs sortent des feuilles en infusion. C'est donc pour cela qu'on se préoccupait de savoir si une théière est shuiping ou non. Shuiping signifie qu'elle est bien équilibrée et ne se retournera pas si on la fait flotter sur l'eau.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment