Une lectrice me pose la question d'où me vient ma passion pour le thé et Taiwan.
Avant de venir au thé, commençons par Taiwan, c'est plus simple: j'ai fait la rencontre d'une jeune fille de Taiwan durant une année d'études aux USA, en 1993. Je suis tombé amoureux d'elle. En juillet 1996, j'ai pris un aller simple pour Taiwan. Nous nous sommes mariés deux années plus tard, et continuons à vivre à Taipei depuis.
Le choc culturel fut assez important. J'étais déjà habitué à ne plus manger de fromage après mon séjour aux USA, mais, venant d'Alsace, j'avais développé le goût du bon vin grâce à mon père et à un cours unique, fantastique d'un oenologue auquel j'avais participé en 1991. A Taiwan, en ce temps-là, le vin importé était très cher (depuis l'adhésion à l'OMC il a beaucoup baissé) et ma compagne en buvait très peu. Les occasions de boire du bon vin étaient donc très rares.
Chez mes parents, on boit du thé au petit déjeuner et à 4 heures. Jamais de café. Ma mère aime d'ailleurs collectionner la jolie porcelaine de Meissen. A Taiwan, je remarquai rapidement que les Chinois faisaient un bon thé avec de toutes petites théières. C'est donc tout naturellement que le oolong est devenu pour moi un substitut au plaisir sensoriel du vin. Avec l'avantage d'être pas cher et de ne pas rendre saoul.
Pendant longtemps, le thé ne fut que cela, un substitut, pas une passion. Certains amis (dont mon beau-frère) en faisaient du très bon, mais moi je n'arrivais pas à bien le faire. J'étais toujours un peu déçu par le résultat et n'arrivais donc pas à vraiment me passionner.
Le déclic vint avec les cours de Teaparker, auxquels ma femme m'a inscrit il y a plus de 2 ans. J'y appris enfin comment faire le gongfu cha, comment l'apprécier, où le trouver... Un cycle vertueux se mit en marche: plus j'apprenais, mieux je réussissais mon thé et plus j'avais envie d'en savoir plus.
Cela ne veut pas dire que j'ai arrêter de boire du vin complètement. Avec le foie gras alsacien, pour Noël de cette année, j'ai ouvert une bouteille de Tokay Pinot Gris Vendanges Tardives de 2001 de Rolly Gassmann (Rorschwihr). Un accord parfait. Une entrée en bouche comme de l'eau fraiche, comme les meilleurs thés. C'est seulement au bout de quelques fractions de seconde qu'on ressent toute son ampleur. Il a encore un tout petit peu de piquant acide qui montre que son moelleux est naturel. Les aromes sont à la fois floraux et minéraux. Sans astringence, le bouquet final est ample et disparait comme par enchantement en êtant toujours là, présent dans la mémoire.
Que vous buviez du thé ou du vin, je vous souhaite encore de Joyeuses Fêtes de fin d'année!
2004 HTC shou pu'er and 2011 Xishuangbanna
21 hours ago
No comments:
Post a Comment