Je n'ai pas eu le temps de prendre des photos de plantation de thé samedi dernier. Le temps était grisatre et les photos n'auraient pas été très réussies. Mais la photo ci-contre de fin juin est quand même pertinente, car je suis retourné chez le même fermier de Feng Huang, l'une des trois communes de l'appelation Dong Ding.
Chez lui, j'ai goûté à ces 3 luanze (qingxin) Oolong récoltés les 10 et 11 novembre 2006. De gauche à droite, nous allons du moins torréfié au plus torréfié. Cela se voit à la couleur de plus en plus foncée, ainsi qu'aux feuilles de moins en moins ouvertes. Ces Oolongs sont également oxidés plus fortement (25% environ) que les Oolongs fleuris, très verts (15-18%) qui représentent la majorité des Oolongs produits (je pense au Si Ji Chun, au Jade et aux Oolongs de haute montagne). Même à Dong Ding on fait beaucoup de ces Oolongs peu oxidés, mais je n'en ai pas sélectionné, car leur goût n'est pas assez typique et intéressant.
A gauche, on trouve donc le moins torréfié. Appellons-le 'verger', même s'il est différent de 'verger de montagne' du printemps 2006 de ma sélection. Ce dernier était très peu torréfié, mais assez fortement oxidé. 'Verger' d'hiver est plus torréfié. C'est un Oolong assez léger et doux. Des notes fruitées au départ et de fleur sur la fin. Mais aussi un peu d'amertume sèche liée à la torréfaction. C'est le plus féminin des 3.
Au milieu, on a le Dong Ding classique. Des odeurs de fruits murs et de marrons. Il a un corps puissant et de la longueur en bouche. Sa torréfaction forte et récente laisse la langue sèche, voire un peu rêche. C'est un peu comme boire un Bordeaux un peu trop jeune.
A droite, je goûte le Dong Ding longue conservation. Sa très forte torréfaction récente est très présente. Mais elle n'est pas extrème comme on en trouve parfois chez ceux qui essaient de contrefaire du vieux Oolong: les feuilles finissent par s'ouvrir et on ne sent pas le charbon. Au contraire, on retrouve encore les fruits murs et une longueur en bouche à la fois sucrée et sèche. Il n'a plus l'élegance d'un Oolong 'verger', mais une force que je qualifierais de masculine et qui rappelle le Cognac. C'est probablement celui qui a le potentiel de vieillir le mieux par lui-même, car sa torrfaction de départ est la plus forte.
Je me suis aussi rendu à la Coopérative des fermiers de thé de Lugu. La compétition de thé de fin d'année venait de se terminer la veille.
Et sur le parking à l'arrière de la coopérative on trouvait encore de nombreux fermiers en train de proposer leurs thés primés. Un peu comme à un salon de vin, on va de stand en stand goûter aux différents thés (vous remarquerez que ce fermier tient une cuillère à soupe en céramique, l'outil des professionels qui se contentent de sentir le thé).
J'ai d'ailleurs bien aimé l'Oolong de Shan Lin Shi d'hiver de ce fermier. Il l'a oxidé et torréfié de manière plus poussée, un peu à la manière de Dong Ding. Pas aussi fort, car il s'agit d'un Oolong de haute montagne plus délicat, mais le résultat est très fin, fruité et doux.
Si vous êtes intéressés par une dégustation comparative de ces 4 Oolongs, j'ai préparé 18 sets de dégustations de 4 x 30 grammes chacun. Le prix pour ces 120 gr est celui de 75 gr d'Oolong de Shan Lin Shi (pour ceux qui ont ma liste de prix). Vos commentaires et vos réactions à l'impact du degré de torréfaction traditionnelle sur ces thés m'intéressent particulièrement. Autrement, le paquet de 150 gr de chacun des 3 Oolongs de Dong Ding est au même prix que ceux du printemps.
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