La semaine dernière, j'ai fait une petite dégustation de 3 de mes Oolongs torréfiés du centre de Taiwan. Je voulais les comparer au Oolong torréfié, 7ème place de la compétition de Lugu (parmi près de 5000 participants). - Si vous ne savez pas de quel thé je parle, envoyez-moi un e-mail à stephane_erler at yahoo.com pour recevoir la petite lettre dans laquelle je décris cette compétition et ce thé.-
Ce thé, placé à droite, peut être considéré comme un standard, un étalon pour le Oolong traditionnel du centre de Taiwan, dit Dong Ding en référence à la petite localité située à 2 km de Lugu. Ces Oolongs (généralement des luanze Oolong) ont la particularité d'être torréfiés, c'est à dire séchés au four (ou bien au-dessus de braises) afin de développer d'autres saveurs plus mures et moelleuses que celles qu'on trouve dans les Oolongs verts et frais qui sont en vogue actuellement.
Paradoxalement, les meilleurs Oolongs torréfiés ne sont plus récoltés à Dong Ding, mais dans les hautes montagnes (Shan Lin Shi, Ali Shan, Li Shan). Ainsi, ce thé de 7e place vient de Li Shan (tout comme le no 1 de ce printemps, d'ailleurs.)
Les autres thés, de gauche à droite, sont:
- le Feng Huang Dong Ding 'classique' du printemps 2007,
- le Shan Lin Shi torréfié du printemps 2004,
- le Feng Huang Dong Ding 'haute torréfaction' du printemps 2007.
Les couleurs de l'infusion sur la photo ci-dessous nous renseignent sur le degré de torréfaction des Oolongs respectifs:
1. le Feng Huang Dong Ding 'classique' est un plus léger que notre étalon. C'est celui chez qui on sent le moins la torréfaction. Je le trouve très féminin. Ses odeurs se font un peu penser à la Beauté Orientale de Hsin Chu.
2. Le Shan Lin Shi de 2004 est, lui, un peu plus fortement torréfié que l'étalon. Ses feuilles sont grandes et fortes. En jouant un peu avec les temps d'infusion (en réduisant), j'ai pu obtenir des résultats proches du Li Shan de 2007. Il profite, lui, du fait d'avoir eu le temps de se reposer 3 ans depuis sa torréfaction. Il a une belle plénitude et de l'"épaisseur" en bouche. On sent que son origine de haute altitude apporte un plus en concentration de saveurs au thé.
3. Le Feng Huang Dong Ding 'haute torréfaction' mérite complètement son nom. Sa robe brun sombre montre bien la force de la torréfactin qu'il a subi. On va encore plus loin dans les saveurs mures, mais cela a aussi pour effet de donner au thé un peu d'amertume sèche. C'est comme un jeune Bordeaux si tannique que de nombreuses fragrances sont encore prisonnières. Il a donc encore besoin de repos et fera un bon Oolong à vieillir.
4. Le Li Shan de compétition est superbe. Il ne m'en reste pas assez pour l'inclure dans ma sélection, mais je ferai de mon possible pour en chercher d'autres de ce genre. Ce n'est pas évident, car la grande majorité des Oolongs de haute montagne n'est pas torréfiée. C'est le genre de mission que j'aime: visiter les fermiers à la recherche de leurs meilleurs thés!...
2004 HTC shou pu'er and 2011 Xishuangbanna
16 hours ago
3 comments:
on a true quest, one needs to 'Aspire' and 'be inspired'..
je ne connais dans tout ca que le dong ding forte torrefaction , et c'est un regal qui me rappel un peu le caramel et le chocolat ( un michoco ) l' astringence modéré accroche bien les parfums , j' en recommanderai car j'ai tellement aimé que je veux en avoir en reserve pour plus tard ... en esperant qu'il se bonnifiera
Le dong ding classique est très bon également. Je le bois tous les jours en zhong au bureau avec beaucoup de plaisir. Avant hier autour de la 4eme infusion je lui ai trouvé des notes d'agrumes très intenses. Je ne les avais jamais senties avant et je ne les ai pas retrouvées depuis.
Quelqu'un d'autre a-t-il eu la même expérience?
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