Cultivar: grands arbres centenaires sauvages à grandes feuilles de puerh.
Feuilles: bourgeons et jeunes feuilles
Origine: Mojiang (Midi), Yunnan
Elévation: 1700-1800 mètres
Récolte à la main en avril 2011.
Process: oxydation complète des feuilles (thé rouge).
Infusion test en porcelaine de compétition. 3 grammes et 6 minutes.
Vue
Les bourgeons dorés sont longs. Infusés, on voit leur forte épaisseur qui confirme leur origine sauvage. La première infusion est d'un rouge très foncé, transparent et éclatant.
Odeurs
Les feuilles sèches ont une odeur enivrante et douce. Biscuits de Noël au miel de montagne et au beurre? Ou bien est-ce un encens particulièrement fin? Mousse de chocolat blanc? Ce qui est certain, c'est que je ne m'en lasse pas d'humer ces fragrances naturelles.
L'infusion est un concentré fruité et un peu boisé. Il y a également une fraicheur mentholée.
Goût
De la douceur, limpide, une force incroyable, mais harmonieuse, de l'astringence, qui se mue en moelleux, et une longueur en bouche sucrée sans fin. Bien-être et chaleur m'envahissent dès la première coupe.
La force des feuilles de puerh sauvage est sa concentration. Aussi, on en tire deux fois plus d'infusions qu'avec autant de feuilles d'Oolong!
Mais la force brute ne suffit pas à en faire un bon thé. Cette énergie doit être fine et harmonieuse. L'amertume ou l'astringence doivent se changer en moelleux. C'est ce qu'on retrouve dans ce thé, si bien que j'ai même pu le tester avec succès dans ma théière en argent (qui intensifie qualités et défauts).
Je suis particulièrement heureux de pouvoir vous proposer ce thé rouge à base de feuilles de puerh. Il nous rappelle les débuts de la firme Menghai! (Ses premières productions furent du Dian Hong, pas du puerh). L'oxydation donne des arômes plus doux, fins, murs et fruités. Quelle élégance!
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6 comments:
Intéressant ce thé noir d'arbres à grandes feuilles (mme si il provient très probablement plus des arbres de vieilles plantation que sauvages, et au vus des photos peut être mme d'arbres bien plus jeunes)...
Quelques producteurs (notamment Changtai) s'intéressent en effet ces dernières années à produire du thé noir à partir de feuilles plus généralement utilisées pour le puerh...
As tu plus d'information sur le producteur de ce thé?
Bonjour Olivier,
Merci pour ton commentaire. Il me permet de donner un peu plus d'infos sur ces arbres. Ils poussent à 1700-1800 mètres d'altitude (j'ai rajouté cela dans l'article). Ils ont 100 ans et sont sauvages à l'origine, mais maintenant ils sont récoltés régulièrement. Pour cela, les cimes ont été sciées afin de faciliter la cueillette.
Le producteur n'est pas Changtai, mais un petit exploitant local confidentiel.
Bonjour Stephane,
Merci pour tes précisions. Au vus de celles ci ton thé provient très probablement (pour ne pas dire de manière définitive) de ce que l'on appelle théier de vieille plantation, et dans cette catégorie 100 ans c'est mme plutôt jeune (et on dirait donc en géneral plus simplement gu shu).
Les véritables théiers sauvages (bien que l'appelation soit en générale abusive) sont largement différents, au niveau botanique mais aussi largement au niveau gustatif...
(Et au passage leur récolte est aujourd'hui interdite, donc se fait avec grande parcimonie)
Sinon je citait jute comme ça Changtai (qui fait ça dans le banna et non à pu'er) parce qu'ils sont fait des recherches assez poussées sur la question du thé noir à grande feuille.
Et enfin je vois pas trop (ou je préfère ne pas voir) l'intéret de cacher le producteur qui est à l'origine de ce thé. En particulier dans un thé noir, la mère nature est bien bonne mais le thé que tu as dans ta tasse est largement plus le fruit de celui qui l'a produit, son expérience et son savoir faire, que de l'altitude où ont poussé les arbres...
Bonne journée
Merci pour tes reflexions. L'ancienne plantation semble plausible, mais ce n'est pas le cas selon mes infos.
Mais l'important reste le thé lui-même. Tu as raison que le producteur joue un rôle important, mais je pense que la qualité des feuilles et le climat jouent un rôle au moins aussi important, voire plus. Le producteur n'est pas alchimiste: il ne peut transformer de mauvaises feuilles en bon thé.
Alors, pourquoi garder le producteur confidentiel? Au début de mon blog, je montrais les fermiers, jusqu'au jour où l'un me dit que d'autres acheteurs occidentaux de thé l'avaient trouvé grâce à mon blog! Je remarquai ensuite que sa qualité baissa tandis que ses ventes augmentaient. Cela m'a obligé de trouver une autre source pour ce thé. L'impact fut négatif presque partout: baisse de la qualité du thé, le fermier surmené et perte de mon temps à chercher ailleurs.
Ta réponse est très intéressante et touche une des questions qui me sont chère... où doit on se situer entre éthique et commerce? (pour connaître mon travail tu dois te douter de mon point de vue personnel, mais toutes les approches sont bonnes à prendre, chacun fais sa route face à toute question)...
La question est d'autant plus intéressante à penser lorsqu'on aborde les différences entre occident et orient. Pourquoi l'importateur de thé occidental préfère masquer la provenance de son thé, alors que l'importateur asiatique de vin français préfère mettre en valheur l'étiquette d'origine du vin qu'il importe? (la réponse fait de léger clin d'oeil à la question du colonialisme)
bref la question est probablement plus complexe que l'on en a l'impression au premier coup d'oeil...
Enfin pour finir, je connais assez peu les producteurs de wulong de taiwan (encore que), mais de ce que je connais de chine je suis assez étonné qu'un blog occidental suffise à soudain surmener le producteur familial (les produceurs de taiwan subissent il une telle pression occidentale???), et bien entendu le thé noir du Yunnan, ne provient pas pour sa part d'une petite ferme familiale...
Au plaisir de reparler de tout ça devant une tasse de thé à taiwan ;)
bonne continuation
Olivier
Ethique et commerce de thé. Vaste sujet, en effet. Je vais te confier une de mes règles: ne jamais discuter le prix avec le fermier! Si j'estime que la qualité ne vaut pas le prix, je n'achète pas, mais je n'essaie pas de baisser son prix.
Sinon, le surmenage du fermier n'était probablement pas seulement mon fait. Grâce à sa notoriété locale (et celle de mon blog, vu que cela lui a apporté de nouveaux gros clients), il a cherché un fort développement de son business. Or, il est difficile de s'occuper à la fois de nombreux clients et de ses théiers...
"le thé noir du Yunnan, ne provient pas pour sa part d'une petite ferme familiale..."
Je ne peux laisser cette phrase sans cette clarification: le Dian Hong que je présente dans cet article provient bien d'une petite ferme.
Au plaisir de bientôt partager une coupe de ce thé avec toi lors de ta prochaine visite à Taiwan.
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