Wednesday, October 25, 2023

A beautiful day among the Wenshan Baozhong plantations


 
It's T-Day for a European tea friend and longtime customer. It's the first time we meet in real life and we immediately head off to Pinglin and one of my favorite tea spots. It's a pavilion surrounded by tea plantations and overlooking a magnificent landscape of dark green forests.

We are perfectly coordinated in terms of cloths. My blue jeans and shirt echo the sky, while his green and earthy cloths bring us back to earth and to these fresh green leaves of 'subtropical forest' Baozhong

The fact that this spring Baozhong comes from this region means that its scents are very similar to what we can smell here. The brew is light and clear in the celadon singing cups.
This thin gaiwan with forest decoration is a perfect choice for this tea. And it's also a convenient tool for tasting various teas, because porcelain is neutral to the taste.
The subtropical forest Baozhong has a light lemony taste that adds a zesty and energetic feel, whereas high mountain Oolongs are sweeter with a more creamy taste. To start our T day after a long drive through Taipei traffic, this tea was just what we needed!
Below, the open leaves show some oxidation marks on the edges of the leaves. This Baozhong is indeed a little bit more oxidized than most Baozhongs and this brings its character to shine.

Speaking of high mountain Oolong, one of our next tea is the Alishan Qingxin Oolong from Shizhuo. Its minerality adds a nice layer to the aftertaste. Great color also! 
We also enjoyed the Shan Lin Xi Oolong before brewing the honey scents of the 2023 summer Oriental Beauty! For this high oxidized tea, I change the Chabu and select one where the golden color of the brew fits harmoniously. In the meantime, a group of 3 elderly couples have arrived to our spot and have started chatting with us. 'So beautiful!', 'You know how to enjoy yourself!', 'I'm jealous!', 'Do you speak Chinese?' are some of their words when they see us brew tea in this manner. One of the ladies brings us some peanuts and dried mangoes, typical snacks when Taiwanese people drink tea! We reciprocate by giving her the third cup of my Chaxi. Her husband then offers to share some of the red wine they brought, but we declined politely (I had to drive my car!).
Before they left, the ladies insisted on taking a picture with these 2 tea loving Europeans! My friend, who's touring Asia, loves how friendly and spontaneous the Taiwanese are. 
After seeing me brew, it was his time to prepare the Alishan summer red tea.
I could give him a few tips to improve his technique, especially how to hold a gaiwan. Skill and experience are a never-ending improvement process!
His smile while drinking the Alishan red tea says it all!
After lunch, we even brewed some puerh! But let's simply finish on this picturesque Wenshan Chaxi and content tea friend!

Monday, October 23, 2023

Fushou Shan, le Oolong de la paix


Pour ceux qui n'ont pas visionné mon cours sur le Oolong de FuShou Shan, je veux rappeler un point sur l'histoire de la ferme de FuShou Shan. Ce point fait écho à l'actualité et nous montre un chemin vers la paix. En effet, la ferme de FuShou Shan n'aurait probablement existé sans la guerre civile chinoise entre le gouvernement nationaliste et le parti communiste. Cette guerre conduisit l'armée nationaliste de Chiang Kai Shek à se retirer sur Taiwan et ses îles proches en 1948. Mais la guerre ne prit pas fin immédiatement. D'une part, l'armée nationaliste continua de se battre contre les communistes au Yunnan jusqu'en 1950. Et d'autre part, les îles de Kinmen furent également l'objet de nombreux bombardements jusqu'à la fin des années 1950. 

Mais le gros des troupes qui étaient parties à Taiwan avec Chiang Kai Shek ne servaient plus qu'à faire de la dissuasion. Pour garder ces troupes au sein de l'armée tout en évitant qu'elles ne soient un trop grand fardeau financier pour Taiwan, le gouvernement les employa pour construire une route au centre de Taiwan, à travers les montagnes. Ce fut un chantier dantesque, car ces montagnes sont particulièrement escarpées. D'ailleurs, à chaque typhon ou grand tremblement de terre, des éboulements de terrain coupent cette route et il faut parfois des mois pour la remettre en état! Plus de 200 ouvriers-soldats périrent en construisant cette route et un temple leur rend hommage!

Or, c'est grâce à la construction de cette route que les villages aborigènes de ces montagnes purent être désenclavés. Et lorsque le chantier arriva à Fushou Shan, le parti nationaliste mis la main sur un superbe terrain, juste au-dessus de Lishan qui sans cette route ne valait rien. En 1957, il y fonda une ferme pour cultiver des fruits (pêches et poires) très prisés, avant d'y cultiver du thé de haute montagne dans les années 1990. D'autres producteurs vinrent progressivement s'installer dans les environs et leur activité agricole put être rentable grâce à cette route qui les connecte aux grandes villes de Taiwan. D'ailleurs, si vous visitez Lishan ou Wuling, vous remarquerez que des descendants de soldats nationalistes du Yunnan y habitent, car ils y trouvèrent un environnement montagneux similaire à celui du Yunnan!

Le Oolong de FuShou shan est devenu le Oolong du président, car cette ferme gérée par des anciens combattants nationalistes a longtemps été le fournisseur des présidents nationalistes de Taiwan. Mon Oolong de FuShou shan provient, lui, d'un autre producteur privé qui a également profité de la construction de cette route pour planter du Oolong sur cette montagne. C'est donc aussi un thé qui n'existe que parce qu'une armée s'est employée à travailler pour le développement économique paisible du pays au lieu de faire la guerre! Cela ne change rien à son excellent goût, mais donne de l'espoir d'une paix durable.


Friday, October 20, 2023

Observer la porcelaine qinghua de la dynastie Ming

Assiette qinghua de la dynastie Ming, règne Jiajing (1522-1566), NPM

Ces deux premières porcelaines font parties de la collection du Musée du Palais National de Taiwan (branche du sud). Elles proviennent donc des trésors des empereurs Chinois que le parti nationaliste de Chiang Kai-Shek a caché pour qu'ils ne tombent pas dans les mains de l'occupant Japonais, puis qu'il a envoyé à Taiwan afin qu'ils ne tombent pas dans les mains du parti communiste chinois! Cette histoire d'art vagabond est l'une des plus palpitantes de l'histoire de l'art du vingtième siècle! Mais concentrons-nous plutôt sur la dynastie Ming et sa production de porcelaine. 

L'Europe avait entendu parlé de la Chine par l'intermédiaire de Marco Polo qui y aurait mis les pieds entre 1271 et 1295, du temps de l'empire Mongol, la dynastie Yuan (1279-1368). Voyageant par les routes de la soie, il n'a pas pu ramener beaucoup d'objets de Chine. Ainsi, il n'y a qu'une jarre associée à Marco Polo et elle est conservée à la basilique Saint Marc à Venise. C'est donc surtout par ses histoires grandioses que Marco Polo a fait connaitre la Chine aux Européens.

Il faut attendre près de trois siècles pour que l'Europe arrive en Chine par voie maritime, suite au premier tour du monde de l'expédition de Magellan. Cette fois-ci, les bateaux permettent un commerce plus important et le transport de marchandises plus lourdes que la soie! Or, imaginez le choc que la porcelaine des Ming dut représenter aux marchands Européens! C'est comme si on montrait un iPhone de dernière génération à des gens qui ne connaissent que le télégraphe! Il n'est donc pas étonnant que ces bateaux reviennent avec de larges cargaisons de bols, d'assiettes, de vases... en porcelaine (forcément chinoise)!

Coupe qinghua de la dynastie Ming,  règne Jiajing (1522-1566), NPM

Mais l'art chinois de la porcelaine est subtil et évolutif. Il faut d'abord faire la différence entre les 'Guan Yao', les fours officiels pour la cour de l'empereur et les 'Min Yao', les fours du peuple. Les premiers rassemblent les meilleurs artisans de chaque génération et sont supervisés par des mandarins affectés par la cour pour y contrôler la qualité. Les seconds sont des entreprises commerciales qui produisent pour répondre à la demande intérieure et, de plus en plus, à la nouvelle demande internationale. Ces fours privés peuvent donc également produire de la qualité supérieure, mais ils produisent surtout des pièces bon marché pour la population chinoise.

La porcelaine Ming connait un âge d'or et les exports seront d'abord des pièces de très grande qualité. Le commerce avec la Chine profitait d'une anomalie financière. Vers 1560, la parité entre l'or et l'argent était de 1 pour 11 en Europe, mais de 1 pour 4 en Chine! L'Europe utilisa donc beaucoup le métal argent pour acheter "l'or blanc", la porcelaine de Chine. 

Par contre, la vers la fin de la dynastie Ming, la qualité baissa tandis que le nombre de pièces exportées augmenta. On n'exporte plus seulement la porcelaine fine et très blanche de Jingdezhen, mais aussi de la porcelaine produite dans la région maritime de Zhangzhou. En 1602, tandis que les matériaux se raréfient, une révolte des céramistes de Jingdezhen aboutira même à la destruction des fours impériaux!

La jarre suivante, de ma collection, provient justement de cette période fin Ming. Je vous propose de l'observer et de vous expliquer des détails intéressants.


Que remarquons-nous?

1. Ces petits 'trous' dans l'émail sont des rétractions de l'émail durant la cuisson. Ce sont des petits défauts techniques assez courants sur les porcelaines antiques. Cela nous permet de constater que la porcelaine utilisée n'est pas très blanche, mais plutôt grise. Cette jarre ne provient donc sûrement pas de Jingdezhen, mais plutôt d'un lieu de production de qualité inférieure.

2. On voit  distinctement là où l'artisan a posé son pinceau pour dessiner. Ainsi, on constate que le cercle bleu a été peint vers la gauche. Sa technique de peinture est moins bonne que pour l'assiette, car il est plus difficile de voir l'endroit où le cercle commence sur la pièce impériale. 

3. Ce point noir dans l'émail est une impureté (de l'oxyde de fer) qui remonta à la surface. Ce genre de défaut est aussi relativement courant pour les porcelaines antiques. Leur présence n'est pas un gage d'authenticité, mais leur absence doit être regardée avec un œil soupçonneux!

4. Durant la dynastie Ming, la mode voulait qu'on fasse deux lignes circulaires au pied, au col et parfois  entre les deux pour délimiter les extrémités de la pièce en porcelaine. Durant la dynastie Qing qui suivit, on ne traça plus qu'une seule ligne habituellement. Cependant, cette règle générale comptait de nombreuses exceptions. Il est plus intéressant de noter que ces lignes créent un cadre et donc un espace sur la porcelaine. Le peintre peut ainsi créer deux thèmes différents sur une même œuvre!

5. La décoration bleu sur blanc sait aussi jouer avec la concentration de la couleur bleue. Le contraste avec le blanc peut être léger pour les tiges fines, ou bien important pour souligner certaines formes. C'est une technique similaire à l'écriture chinoise en noir sur blanc qui joue avec les dégradés.

6. L'émail ne brille pas très fort sur cette pièce. C'est normal pour une pièce antique. 

Il y a encore plein d'autres choses à voir et à découvrir sur cette jarre! Mais chaque chose en son temps. Ce weekend, je vous parlerai du Oolong de la très haute montagne de FuShou Shan! Bon weekend!

PS: Je serai en Alsace pour les fêtes de fin d'année (du 26 décembre au 4 janvier). Contactez-moi si vous voulez que j'organise un stage de thé ou une journée dégustation.

Thursday, October 19, 2023

High mountain tea class

Today, I taught high mountain Oolong teas to a customer who is currently in Taiwan learning Chinese! I hadn't done a one-on-one class for a while, so I forgot to take pictures during the class. But from my setup you can already see the method I employed. With two gaiwan, I would brew 2 different teas at the same time in order to compare them. This isn't how one should brew tea at home for enjoyment. However, when you just have 2 teas in front of you, it's very easy to spot the differences. So we tasted various cultivars and various mountains and different picking days to better understand how these changes impact the flavors of Oolong.
During the lesson, my student told me that since he's in Taiwan he has had many Oolongs, but he still hasn't had a better one than what he had from my selection!! This confession made my day!

And since I forgot to take pictures of him, I'm not revealing any secret if I tell you which 3 Oolong teas chose after tasting various high mountain Oolongs from my selection. They are: 

- Alishan ChangShuHu,

-Alishan Shizhuo

- Shan Lin Xi Yangkeng.

As for the FuShou Shan, he enjoyed very much, but thought that it exceeded his budget as a student!

And since it's so good, I just decided to dedicate my next tea class and share its characteristics with all of you! After all, Christmas is coming soon and it's better to order early so that your tea will arrive on time!


 

Wednesday, October 18, 2023

A feminine tea brings comfort

 

Imperial Oriental Beauty Oolong
How do you stay sane and happy in a crazy world where kids get slaughtered, abducted and bombed? The news at our fingertips are unbearable to read and comprehend. So much suffering is unbearable, especially when it happens in a country I have lived in and love, Israel. 

What happened on October 7th is similar in scale to the massacre of Nanjing in December 1937 (in terms of population ratio). This comparison may resonate with my Chinese readers to understand. Even after 10 days, I still can't understand the scale and brutality of this attack. One thing is sure, it has unleashed a lot of hatred that will take years and decades to mend. And it will become worse before it becomes better.

In this dire moment of time, I thought of the British motto of WW2 'drink tea and carry on'. Drink tea, because this is what I love to do. The best way to fight anger and sadness in our hearts is with love and positive thoughts. By the way, I did a whole tea class on this subject a few weeks ago. You may want to watch it if you haven't done so yet.

Choosing the right tea for the occasion is crucial to the success of your Chaxi. To make it count, it's always good to focus on leaves with exceptional quality. The character of the tea also matters. In the autumn evening, the temperatures are becoming cooler in Taiwan. This calls for a warming tea, one with a high oxidation level. And the need for comfort from this brutal reality makes me long for a feminine presence. What tea could be more feminine than Oriental Beauty Oolong?! It smells like a mesmerizing perfume and tastes sweet like a warm kiss! A soothing presence fills the body and relaxes the mind. The plaid pattern of the red Chabu also suggests that we are connected, never alone with our feelings. It makes me wish to share my thoughts with my tea friends who may also experience anguish.
The bamboo on the left reminds me that it's a very popular symbol for resilience. The Ming dynasty literati loved bamboo very much. It will bend under extreme weather, but it won't break. And if one bamboo stick can easily be broken, they are unbreakable when they stand together. I apologize if I don't say or do anything very new. There's also comfort in repeating and doing something that you know well. Drink tea and carry on.

Tuesday, October 17, 2023

Lu Yu: Le livre du thé, chapitre #1


Je vous propose de visionner mon cours sur le premier chapitre du Cha Jing de Lu Yu sur les origines du thé. L'explication de ces deux/trois pages de texte est assez longue, car les lettrés Chinois s'exprimaient de manière très concise. Ainsi, dans ce premier chapitre il est à la fois question de géographie, de botanique, de rectification des mots, de lexicographie, de géologie, d'agriculture, de pharmacologie et de qualité. Lu Yu examine le thé sous toutes ses coutures! C'est passionnant!

Ces cours de thé vous sont offerts gratuitement afin d'aider à une meilleure compréhension et appréciation de l'art du thé. Vous pouvez soutenir mon travail et vous procurer des feuilles d'excellente qualité en passant une commande sur ma boutique en ligne Tea-masters.com. Pensez aussi à offrir du thé haut de gamme pour les fêtes de fin d'année. C'est le luxe le moins onéreux et le plus sain au monde!

Friday, October 13, 2023

The introduction to Lu Yu's Cha Jing


Sunday, we start the study of the first chapter of Lu Yu's Cha Jing. So, if you didn't watch my introduction to Lu Yu, you may read the text I had prepared below: 

Lu Yu was born in 733 and died in 804 CE. This means he lived during the Tang dynasty, one of China's most glorious eras. This Tang dynasty lasted from 618 to 907. It succeeded the much shorter Sui dynasty (581-618), which put an end to the division of China between rival kingdoms. It echoes the Han dynasty (202BC-220AD), which succeeded the Qin dynasty (221BC -206BC) that unified China. 

Chinese history is taught as a repeating cycle: chaos/division and war, unification, powerful founder, apogee, decline, chaos... 

Thus, with the Tang, China relives a golden age after 4 centuries of division. At the same time as Lu Yu, in Europe, we also have the reconstitution of unity with Charlemagne's Holy Frankish and Germanic Kingdom (768-814) after Charles Martel and his army halted the Muslim advance at Poitiers in 732, one year before Lu Yu's birth. But while we're still in the early Middle Ages, China is experiencing one of its most flourishing periods. With a population of around 50 million, China traded with the whole world, thanks in particular to the Silk Roads. Among the treasures of a Tang prince at the end of the dynasty was a glass bowl from Europe, demonstrating the existence of international trade already back then. 

But this Chinese golden age was nevertheless fragile. The Tang Dynasty was to experience the An Lushan Rebellion from 755 to 763, between the 22nd and 30th years of Lu Yu. It was an internal war orchestrated by An Lushan, a barbarian general. The introduction to the book, published by Belles Lettres, describes him as a Turk, but this adjective is a little clumsy, as it does not correspond to modern-day Turkey. In fact, he hails from the steppes of Central Asia, and his origins as half-Sogdian (a province of Iran) and half-Gokturk make him difficult to classify. 

Let's just say that, like many generals, China at the time called on mercenaries to ensure its defense. However, An Lushan rose rapidly through the military ranks and even became intimate with the Chinese emperor Xuanzhong. He practically became an adopted son of the concubine Yang GuiFei. The story of the rebellion also includes a certain Yan Zhenqing, who opposed An LuShan and was a leading Tang resistance fighter. 

The Tang dynasty thus managed to find sufficient resources to put an end to this rebellion, which could have been fatal. That, too, is an exciting era! Another characteristic of a great era is the presence of great men! The 2 greatest Chinese poets, Li Bai and Du Fu, were contemporaries of Lu Yu. And Lu Yu was even close friends with Yan Zhenqing, the An Lushan resistance fighter and outstanding calligrapher whose calligraphy style continues to be taught today! 

Before turning to Lu Yu's life, I'd just like to add 2 little geographical details that are important to the world of tea. During the Tang period, the borders of China were not yet those of today. Two regions were not included:

- Yunnan. It was only annexed by the Mongol (Yuan) Empire in 1276. 
- Nor was Taiwan part of Tang China. 

Having said that, let's move on to Lu Yu's life. He was born an orphan or abandoned child in 733 in Jingling, west of Wuhan in Hubei province, central China. A monk named Zhiji (whose surname would be Lu) raised him in a Buddhist monastery. According to the New History of the Tang, when he reached adulthood, he made a divination using the Book of Changes and came upon the character Jian by means of the corresponding hexagram. He then read the following sentence: The cranes (hong) one after the other (progression = jian) land on the ground (Lu), with their wings (Yu) they perform a dance. 

He would have taken Lu as his surname, Yu (wing) as his first name and Hong Jian as his customary name. 

Lu Yu left the monastery where he had grown up, as he was reluctant to be a good novice. In 746, he was a strolling player in a theater troupe, and the governor of Jingling noticed him and became his patron. 

When the An Lushan rebellion broke out, Lu Yu fled to Wuxing in Zhejiang and became friends with the monk Jiaoran (730-799). From there, he travelled to Nanjing and explored the tea plantations near the Qixia monastery on Lake Tai. 

Lu Yu lived more or less like a hermit in a thatched cottage on the banks of the Tiaoxi, the river of reed flowers, near Wuxing. His many trips to Jiangsu and Zhejiang kept him away from the fighting during the An Lushan rebellion. He began writing Cha Jing and often visited Jiaoran. 

Details of his peregrinations can be found in the poems of his literary friends. 

Huangfu Ran, 758:
 "For Lu Hongjian picking tea at Qixia monastery >>". 
 Tea is not picked like any other plant, 
 He goes far and wide, climbing steep slopes. 
He spreads its leaves in the gentle spring wind, 
And fills his basket in the waning sun.
Familiar with the paths of mountain monasteries, 
Sometimes he spends the night with peasants. 
 May I ask this noble, carefree grass: 
 When then will I see the foam in the bowl again? 

 Jiaoran: 
 "A man from Yue offered me tea from the Shan Valley, 
Whose golden buds are cooking in the metal cauldron. 
 In the snow-white stoneware bowl, the scent of its water-green foam exhales, 
 More fragrant than the immortal drink of jade buds. 
The first sip dispels all torpor, My well-being extends to the whole universe.
 The second sip purifies my soul, Like rain cleansing fine dust. 
 The third sip awakens me: No need to strive to break passions!" 

 Huangfu Zeng: 
 "To Lu Yu, tea-picking at Mount Hui"

The thousand mountains welcome the stroller, 
Where fragrant tea grows in abundance. 
He knows the valleys where to pluck it, 
 Alone in the mist, he loves to walk. 
 In this time of retreat, far from the temple, 
 He makes a frugal meal by the cool spring. 
 All is silence; he lights a lamp in the night, 
 Sadly, he thinks of the song of the sounding stones. 

 Around 766, Lu Yu traveled to Mount Jun in the Changzhou region to taste the tea. He found it so refined that he inspired the governor to send the tea as tribute (gift) to the emperor. From then on, a Tea Tribute Bureau was set up and 10,000 ounces were sent to the court every year. 

In 773, Lu Yu returned to Wuxing and befriended Yan Zhenqing. A pavilion of the 3 Gui (scholars) was built to celebrate the trio they formed with the monk Jiaoran. His 2 friends will also build a house for Lu Yu. It's located a little outside town, along a small river and surrounded by fields of mulberry, bamboo and tea trees, and has a magnificent view of the mountains in the distance! 

He began writing the Cha Jing in the years 760-61, during the rebellion, but continued to add to it until the first edition came out in 780. The success of this book was rapid.

Thursday, October 12, 2023

Gastronomie franco-taiwanaise et thé à Taipei

Le nom de ce restaurant est simplement 'île', en français, pour évoquer l'origine Taiwanaise des 2 cuisinières formées en France à l'école Ferrandi, puis dans de nombreux restaurants étoilés français. 

Elles sont, depuis un an environ, dans ma classe de thé après avoir fait la formation de 'Tea Sommelier' dispensée par mon maitre de thé, Teaparker. Hier soir, nous étions une quinzaine d'élèves à tester leur cuisine tout en préparant des thés pour explorer les délices du mariage de arômes des et de notre boisson préférée. Ce fut mé-mo-rable!  
Amuse-bouche: patate douce et chantilly 
Pour accompagner les entrées, c'est moi qui commence les infusions de thés avec ma théière en Yixing zisha 'tronc d'arbre' avec émaux de couleurs. C'est un Tie Guan Yin d'Anxi similaire à celui-ci qui ouvre le bal.
Sardine sur raison et terrine marine
L'idée derrière ce thé est d'avoir quelque chose d'assez polyvalent pour accompagner plusieurs entrées différentes. Et comme les fruits de mer sont à l'honneur, le truc est de ne pas infuser les feuilles de manières trop puissantes. Or, on remarque que les arômes marins sont très bien relevés par ce thé!

Crevettes pêchées en mer

Cela marche aussi avec ces crevettes, tellement fraiches et charnues que sa sauce serait presque superflue si elle n'était pas si fine!
Châtaigne d'eau et filet de poisson fumé
Nous passons maintenant à un Oolong d'Alishan similaire à celui-ci pour accompagner les prochains plats. Tout comme le Tie Guan Yin, l'intérêt de cet Oolong de haute montagne est la finesse de ses arômes associée à une puissante longueur en bouche. C'est ce qui permet au thé de se marier d'égal à égal avec le mets.
Calamars tendres et zucchini
Un thé dépourvu de longueur ne ferait pas le poids. Avec les calamars, les notes fraiches du Oolongs soulignent bien la fraicheur de l'animal marin.
Soupe de courge de Hualien
Et avec le potage de courge local et de noisette, le Oolong d'Alishan amplifie les notes de noisette et donne encore plus de finesse à cette soupe qui est presque une sauce!
Bar au beurre blanc sur lit d'haricots et pommes de terre.
Voici la dernière entrée et on continue avec une nouvelle infusion du Oolong d'Alishan. L'avantage du thé (par rapport au vin), c'est que c'est le maitre qui le prépare peut moduler sa concentration en fonction du plat. Et pour ce poisson un peu plus relevé, le thé a été infusé un peu plus longtemps et sa couleur est plus foncée en conséquence.
En attendant le plat principal, une autre élève  prépare du Yan Lu, un des meilleurs thé au monde. (A plus d'une douzaine de dégustateurs, le prix est dérisoire par rapport à un grand Bourgogne!) Et l'autre avantage du thé, c'est que les infusions sont multiples!
Moment de poésie. Cette théière d'Yixing et cette bouilloire en argent sont comme deux vaisseaux qui voguent vers l'île aux délices! 
Je suis heureux de faire partie de cette aventure des papilles, de l'enchantement des sens et du mariage des arts du thé chinois et de la table française! Tant de nouvelles possibilités s'ouvrent à la gastronomie et au thé! 
Steak wagyu de Nouvelle Zélande et champignons et maïs
Le steak est saignant et son gras si bien saisi qu'il fond en bouche! Et le Yan Cha fait plus que se marier, il copule et accouche instantanément de saveurs sauvages et carnassières d'une force digne d'Obélix ou de Li Kui (son cousin chinois dans le roman 'Au bord de l'eau') 

Choux fourré de crème de cacahuètes
Et pour le dessert, un Tie Guan Yin d'une vingtaine d'année, moelleux à souhait, mais aussi un peu acidulé à cause de son âge, contrebalance la douceur du choux, des cacahuètes et du chocolat. Le thé permet aussi de se sentir plus léger à la fin du repas. En effet, il ne contient pas de sucre supplémentaire que le corps devrait digérer. 

Ci-dessous, si vous venez à Taipei, vous trouverez les informations pour rejoindre l'île avec votre moyen de transport habituel, mais je vous recommande de réserver par téléphone afin de ne pas rester à quai!
En conclusion, pour un peu moins de 100 USD (sans les thés, fournis gracieusement par Teaparker pour motiver notre assiduité en cours!) c'est non seulement un prix plus que raisonnable pour de la cuisine à ce niveau, mais cela surpasse nombre d'étoilés Michelin que j'ai pu tester.
 

Thursday, October 05, 2023

Early 2000s loose imperial grade cooked puerh

Shu puerh is often seen as a low class of tea. Most hard core puerh aficionados shun shu (!) because it lacks energy and aging potential. The flat taste of cooked puerh and the generally low quality of the leaves are two good reasons why I often stay away from cooked puerh. However, what happens if the tea is made with high quality leaves like these buds and small leaves? And how does it taste after 20 years of clean aging?
This is what you can find out with this early 2000s loose imperial grade cooked puerh, the latest addition to my puerh selection. And I bet that you'll be quite surprised by the result! It might make you reconsider how you thought about shu puerh.
I choose a sober setup to brew this tea. The Chabu (the fabric on which I prepare my tea) is mostly black. It matches with the white porcelain and dark brew. It's interesting to notice that the color started brown and only turned dark when the cups were almost full. A reason for that is that I used few leaves and long brewing times through all the session.  
The earth//woody scents of the dry leaves are quite faint. This is normal for a tea that has been aging for 20 years. The scents on the surface tend to weaken, but remain mostly inside the leaves. The brew helps to get them out.
The tasting's most intriguing part is the amazing purity of the sweetness. The brew is full of roundness and mellowness. A dryness on the tongue prolongs this sweet and pure taste. As for the scents, pure and fine are how I would best describe this earthy and ginseng like fragrance. What is striking is how narrow the scents are. What I mean is that the scents are now a mix of different fragrances, but one very pure and peculiar fragrance.  
This shows that the leaves are not a mix from different origins, but they are all of the same high quality. And what is also interesting to notice, which makes this tea worth tasting, is that the aftertaste is quite long, even if it's not located in the cheeks or the throat (like for sheng puerh), but rather on the tongue.
This cooked puerh remains enjoyable for several brews. It completely lacks bitter, sour our dirty flavors. A great tea is also a tea without defects...  
And the open leaves confirm the high grade leaf material. It's mostly buds and small leaves. And it's perfect for the autumn season! Enjoy!