En philosophie, on continue de se tourner vers les anciens textes pour répondre à nos quêtes métaphysiques. En thé aussi, si l'on veut progresser on se tournera vers le passé pour bien comprendre l'évolution des techniques et de l'appréciation du thé.
Si, de nos jours, nous avons accès plus rapidement à une plus grande variété de thés de divers pays, cette évolution positive s'est faite au prix d'un nivellement de la qualité vers le bas. Autrefois, le thé dont parlait les classiques était surtout l'apanage de l'empereur et de la noblesse. Aussi, les fermiers et potiers rivalisaient d'ingéniosité pour obtenir les meilleurs résultats possibles (et les faveurs du monarque). Puis, les mandarins - sans Internet, télévision pour les distraire - savaient prendre leur temps pour préparer et déguster leurs quelques thés avec leurs accessoires dédiés. Raffinement, produits de qualité irréprochable, concentration de l'esprit, attention aux détails, répétition de la dégustation du même type de thé (et donc connaissance en profondeur), mariage de la culture du thé et d'un savoir-vivre ... tout cela explique pourquoi ils y trouvaient tant de plaisir.
Pour progresser dans le thé, nous pouvons nous inspirer de ce riche passé. Il ne s'agit pas de devenir aristocrate en apparence, mais fin connaisseur, préparateur et dégustateur. La quantité ne fait pas la qualité. Mais la qualité des feuilles, de l'eau et du matériel ne suffit pas. Encore faut-il bien savoir comment les associer pour en tirer le maximum. C'est tout l'art de trouver du bonheur dans le thé!