English summary: my repaired tetsubin is leaking again, after
two repairs. The first time, it held quite long (2 months), but less the second time. Also, after the second repair failed, the water seemed to leak even faster. I probably didn't let it dry long enough (I was too thirsty!). Anyway, now I had the perfect excuse to upgrade to an older tetsubin!
Ma
tetsubin dragon a craqué et je l'avais réparée. Le premier colmatage avait bien tenu pendant 2 mois, mais le second seulement 2 semaines. En plus, au lieu de suinter, l'eau commençait carrément à couler par cette craquelure!
Pour me remettre de cette perte, j'ai décidé de m'équiper d'une tetsubin ancienne. J'ai d'abord hésité entre ces 5 tetsubins de la période Meiji (1868-1912) au Japon.
Finalement, j'ai craqué pour pas une, mais 2 tetsubins: la première et la troisième sur la photo ci-dessus! Aujourd'hui, je vous montre celle du milieu, la plus petite:
D'après la calligraphie sous le couvercle en cuivre, celle-ci est faite par Lung Wen Tang. Situé à Kyoto, l'atelier de Lung Wen Tang a été créé en 1867. C'est l'un des ateliers les plus célèbres de la période. C'est lui qui a lancé la mode du couvercle en cuivre/bronze, par exemple. (C'est donc aussi celui pour lequel il y a le plus de faux.) Plusieurs de ses apprentis ont ensuite créés leurs propres ateliers avec des noms du style X Wen Tang.
Selon ce que j'ai pu lire sur le sujet entre-temps, Lung Wen Tang est surtout connu pour faire des tetsubins avec des formes ou des ornements spéciaux. Celle-ci m'apparait trop sobre pour être authentique, à moins que cette forme atypique ovale soit de lui. Mais l'important est qu'elle me plaise esthétiquement et fonctionnellement.
Les premières tetsubins datent de 1780 environ. A l'époque, on a simplement ajouté une anse et un bec verseur au cha fu, le pot en fonte dans lequel on chauffait l'eau, puisé avec une louche en bambou, pour la cérémonie de thé japonaise traditionnelle. Ce modèle à droite est un bon exemple de la forme de ces premières tetsubins. Mais ces tetsubins sont aussi très lourdes. Aussi, l'un des critères pour la qualité d'une tetsubin est son poids. La fonte est un matériau lourd et peut donner l'impression d'un haltère, surtout lorsque la bouilloire est pleine d'eau. Or, quand on fait son thé, on n'a pas vraiment envie de crisper son bras pour verser de l'eau chaude!
C'est pourquoi, j'ai choisi ma tetsubin pour sa finesse: elle ne pèse que 980 grammes pour 65 cl.
Un autre endroit central d'une tetsubin est le haut du couvercle. Lorsqu'on fait rapidement tourner cette boule, elle se refroidit et il est alors plus facile d'ouvrir le couvercle chaud.
Chez Lung Wen Tang, le couvercle est en bronze ou en cuivre, mais on peut aussi trouver des petits ornements en argent, voire en or, sur les couvercles d'anciennes tetsubins. L'utilisation d'un différent matériau que la fonte opère un joli contraste des couleurs et est plus agréable au toucher.
Sous la tetsubin, on a le 'nombril' de la bouilloire. Le fond, en contact avec le feu, est renforcé et constitué de plusieurs couches de métal. L'artisan fait exprès de laisser un peu d'espace entre ces couches afin qu'elles vibrent lorsqu'elles chauffent. Cela accentue le chant de l'eau frémissante.
Précautions d'emploi: ces tetsubins anciennes sont plus fragiles. Il vaut mieux utiliser un feu moyen diffus (la lampe à alcool est à proscrire). Ne pas rajouter d'eau froide dans la tetsubin chaude à vide.
Ne pas boire l'eau si elle est trouble ou remplie de résidus. Pour éviter cela, le mieux est de l'utiliser régulièrement. Et pour la sécher après chaque utilisation, il suffit de la vider quand elle est chaude et d'enlever le couvercle.