Shan Lin Xi, Jour 2, printemps 2024 |
Mon blog a soufflé 20 bougies hier! Je fête cela surtout sur ma boutique en ligne, car si le blog a pu continuer, c'est bien parce que j'ai transformé ma passion pour le thé en travail et en carrière. Beaucoup de choses ont changé en 20 ans. A l'époque, le thé de qualité préparé à la manière traditionnelle du Chaozhou n'en était qu'à ses balbutiements en Occident. J'ai eu la chance de pouvoir assister à son développement comme pionnier sur Internet.
J'ai pu voir comment certains types de thés et d'accessoires deviennent soudainement à la mode. J'ai vu de nombreux amateurs se lancer et abandonner rapidement, faute de suffisamment de connaissances. J'ai aussi assisté à quelques guéguerres entre adeptes de différents maitres et styles, mais rien de bien méchant! Surtout, j'ai pu voir de près Teaparker publier livre sur livre sur le thé et continuer de me perfectionner avec lui. Son dernier projet est probablement le plus ambitieux: apprendre à associer le thé aux mets comme le ferait un sommelier. Cela demande à la fois une bonne connaissance du thé, mais aussi de la gastronomie. Son livre sur le sujet a été traduit en anglais et en coréen! Cela m'a permis de renouveller mon propre intérêt pour le thé, puisque j'en consomme presque systématiquement avec mes repas dorénavant!
Bien entendu, je continue aussi mes Chaxi et je continue de mieux comprendre ma boisson favorite au travers des livres que je lis. La lecture d'Homère m'en a beaucoup appris sur le vin. Je vous en ai parlé en français à propos de l'Iliade, et en anglais à propos de l'Odyssée. Mais il y a un autre livre 'La violence et le sacré' de René Girard qui permet de comprendre les relations entre ces deux concepts. Or, j'ai montré que le vin est un catalyseur de violence pour Homère. C'est pourquoi la religion Grecque s'en est emparé pour le rendre le plus inoffensif possible.
Comment? Les rites utilisent plusieurs moyens:
J'ai pu voir comment certains types de thés et d'accessoires deviennent soudainement à la mode. J'ai vu de nombreux amateurs se lancer et abandonner rapidement, faute de suffisamment de connaissances. J'ai aussi assisté à quelques guéguerres entre adeptes de différents maitres et styles, mais rien de bien méchant! Surtout, j'ai pu voir de près Teaparker publier livre sur livre sur le thé et continuer de me perfectionner avec lui. Son dernier projet est probablement le plus ambitieux: apprendre à associer le thé aux mets comme le ferait un sommelier. Cela demande à la fois une bonne connaissance du thé, mais aussi de la gastronomie. Son livre sur le sujet a été traduit en anglais et en coréen! Cela m'a permis de renouveller mon propre intérêt pour le thé, puisque j'en consomme presque systématiquement avec mes repas dorénavant!
Bien entendu, je continue aussi mes Chaxi et je continue de mieux comprendre ma boisson favorite au travers des livres que je lis. La lecture d'Homère m'en a beaucoup appris sur le vin. Je vous en ai parlé en français à propos de l'Iliade, et en anglais à propos de l'Odyssée. Mais il y a un autre livre 'La violence et le sacré' de René Girard qui permet de comprendre les relations entre ces deux concepts. Or, j'ai montré que le vin est un catalyseur de violence pour Homère. C'est pourquoi la religion Grecque s'en est emparé pour le rendre le plus inoffensif possible.
Comment? Les rites utilisent plusieurs moyens:
1. Le mélange avec de l'eau. En instaurant ce rituel, cette habitude, le vin est moins fort et étanche plus facilement la soif.
2. Les libations, les offrandes d'alcool aux dieux (mais qui sont bus par les hommes) montrent une manière raisonnable de boire le vin, une coupe à la fois.
3. Ces libations sont faites lors des repas. Ainsi, l'alcool est digéré avec d'autres aliments et son effet sur les humeurs est réduit. En effet, ces rites cherchent surtout à éviter l'alcoolisme, la consommation seule et excessive de vin, car un jeune homme saoûl risque fort de chercher la bagarre avec d'autres hommes alcoolisés.
4. La libation, c'est boire en l'honneur d'un dieu et crée une communion entre tous les hommes qui participent à cet acte. On retrouve aussi cela dans la sainte cène (le partage du pain et du vin par Jésus avant sa crucifixion). En créant de la fraternité et en se plaçant sous un regard divin, la religion a pour but de réduire les conflits violents que le vin pourrait causer.
Lu Yu ne critique pas le vin. Il lui donne même une propriété discutable (beaucoup de gens ont le vin 'triste') et ne mentionne pas les risques de dispute liés au vin. Mais il parle bien du thé comme d'une boisson similaire au vin. Un poème de Li Bai, de la dynastie Tang également, dit que l'hôte utilise du thé à la place du vin pour recevoir son visiteur. D'ailleurs, le vin et le thé se dégustent dans les mêmes coupes. De tout cela on peut conclure que le thé est une boisson très similaire au vin pour les Chinois.
Le thé est comme un vin sans alcool. C'est donc une boisson qui ne porte pas en elle le risque de violence. Sa relation avec le sacré est donc différente de celle du vin. Les religions en Chine mettent le thé en valeur car c'est un une alternative paisible au vin pour les hommes. Mais dans les offrandes rituelles, le thé ne remplace pas complètement le vin, car le thé ne contient pas ce potentiel de violence qu'à le vin. Le sacrifice a moins de chances de succès avec le thé qu'avec le vin. Ainsi, lors de mariage à Taiwan, j'étais sensé boire du vin lors des toasts avec les invités. Le thé pouvait remplacer l'alcool, mais c'était un second choix qui faisait moins honneur aux invités.
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