Feuilles de Qingxin Dapang à Hsin Chu |
Comment on passe d'une feuille verte à du Oolong n'est pas un mystère. Flétrissage, oxydation, chauffage, roulage, séchage et torréfaction. Dans les grandes lignes, c'est toujours la même chose. Ou bien? Pour le Oolong, c'est sûrement là où c'est le moins vrai, car le producteur dispose d'une grande latitude pour déterminer le degré d'oxydation et de torréfaction de ses feuilles. Pour le thé vert et le rouge (hung cha), l'oxydation est soit nulle soit totale, et il n'y a pas de torréfaction.
Alors comment le producteur d'Oolong détermine-t-il le degré d'oxydation et de torréfaction? Est-ce simplement une question de proposer une gamme de goûts différents, un peu comme un boulanger fait des flutes, baguettes, pains en épis, pains longs... pour accommoder les envies variées de ses clients? Parfois, ces variations sont effectivement une façon de s'adapter à la demande et aux modes.
Mais il y a aussi l'impact des feuilles et de la tradition, de l'expérience. Le fermier qui a de l'expérience et qui ne se soucie pas trop d'innover va être attentif aux feuilles produites. Selon la saison, le cultivar, la taille des bourgeons, l'origine... il y a un type de thé qui fera le mieux ressortir les caractéristiques du terroir. En haute montagne, au printemps et en hiver, c'est l'oxydation faible ; à Dong Ding, c'est le Hung Shui (oxydation moyenne et torréfaction), et en été, en plaine, ce sont les oxydations plus poussées. Ces principes généraux peuvent être affinés encore bien plus quand le fermier maitrise bien son savoir-faire. C'est au nez qu'il saura jusqu'où pousser l'oxydation et la torréfaction pour obtenir le meilleur thé possible.
Cet Oolong Beauté Orientale top tradition suit cette démarche:
Cultivar: Qingxin Dapang
Origine: comté de Hsin Chu
Récolté en juin 2014
Processus: bourgeons et petites feuilles mordues par les Jacobiasca formosana Paoli, oxydation élevée, en torsades et torréfié
Infusé en porcelaine en infusion longue (pour mieux tester sa qualité).
Belle couleur orange foncée. Bonne transparence.
Les odeurs sont encore un peu 'fermées'. C'est surtout des fruits bien mûrs et du bois sec au premier abord. Ce n'est que lors de la rétro-olfaction que je sens comme une odeur de vieil entrepôt de thé. C'est assez surprenant comme odeur pour un thé jeune, mais cela reflète bien le fait qu'il ait été fait de manière très traditionnelle.
Au goût, il y a quelque chose de tannique et épais. C'est puissant sur la langue et dans la gorge. Mais c'est une sensation 'clean' qui devient moelleuse, presque sucrée. Cette longueur en bouche est impressionnante et ne semble pas s'arrêter. J'adore cette sensation chaleureuse et stimulante qui va du palais à l'arrière de la gorge.
En l'état actuel, ce goût est puissant, mais encore un peu brut (à cause de sa torréfaction récente). Cette force lui donne un excellent potentiel de bonification et de raffinement avec le temps, si on le conserve en jarre en porcelaine. Je vais en mettre un peu de côté car il est de plus en plus rare de trouver de la Beauté Orientale aussi bien travaillée. Le fermier a tout fait pour réaliser un thé de qualité qui convient au long terme. Cela serait presque gacher son potentiel que de le finir trop rapidement!
La beauté et la force de la tradition du thé se côtoient sur ce Chaxi rouge sur noir. Un sentiment chaleureux et estival qui fait du bien quand le temps gris et froid tombe sur la ville.
PS: Le Sijichun est épuisé, mais il me reste encore quelques paquets de Jinxuan Dong Pian! J'en offre un paquet de 100 grammes pour chaque commande de plus de 50 USD (hors frais de port) sur ma boutique dans la limite de mon stock. Profitez-en vite!
1 comment:
Beautiful assortment. Bonjour de Montreal, Canada.
Post a Comment